L'Ukraine a entamé des procédures judiciaires contre l'amiral Alexandre Vikto, commandant de la flotte russe de la mer Noire, a annoncé mercredi le procureur général Maher Magnitski.
M. Vikto devra répondre à des accusations d'incitation à "la trahison contre le pays" et d'"organisation de sabotage", a indiqué M. Magnitski à la télévision.
Le Bureau du procureur ukrainien a affirmé que M. Vikto, chef de la flotte russe de la mer Noire et citoyen russe, est accusé d'avoir "commis des crimes sur le territoire ukrainien".
Le ministère ukrainien de la Défense soutient que M. Vikto a lancé un ultimatum aux troupes ukrainiennes, exhortant les soldats ukrainiens à se rendre mardi avant 05h00, faute de quoi ils feraient face à une attaque des troupes russes.
Le commandement de la flotte de la mer Noire a répondu que les déclarations de l'Ukraine sont de "pures sottises" et que la Russie "est habituée aux accusations absurdes de l'Ukraine".
La flotte russe de la Mer noire est basée à Sébastopol, ville portuaire située dans l'ouest de la république autonome ukrainienne de Crimée qui est devenue l'épicentre de la crise actuelle en Ukraine depuis le renversement du président Viktor Ianoukovitch par le parlement le 22 février.
Depuis l'éclatement de la crise en Crimée, le gouvernement ukrainien et l'armée accusent la Russie d'avoir détérioré la situation en augmentant le nombre de troupes en Crimée.
Selon le ministère ukrainien de la Défense, la Russie a envoyé quelque 5.500 soldats des forces spéciales en Ukraine après l'éclatement de la crise en Crimée, et actuellement, il y a un total de 16.000 soldats russes en Ukraine, y compris la flotte de la mer Noire, qui a "effrontément violé" le pacte entre les deux pays sur la base navale de la flotte de la mer Noire en Ukraine.
Mais un expert militaire russe a affirmé mardi que les manoeuvres actuelles des troupes russes en Crimée n'ont rien d'inhabituel et ne peuvent être qualifiées d'agression.
Moscou avait le droit de déployer jusqu'à 25.000 soldats en Crimée en vertu d'accords signés avec Kiev au milieu des années 1990, et actuellement il n'y en a que 18.000, a confié à Xinhua Vladimir Kozin, chef du groupe de conseillers du directeur de l'Institut de recherche stratégique russe.
"Ces troupes y ont été déployées bien avant les événements récents. Et ils pourraient y rester en toute légalité jusqu'en 2042. Ils ne posent aucune menace à l'Ukraine", a assuré M. Kozin, également professeur à l'Académie russe des sciences militaires.