La représentante d'Israël pour les négociations de paix Tzipi Livni a annoncé jeudi qu'Israël ne libèrerait pas dans l'immédiat le quatrième groupe de prisonniers palestiniens, suite aux initiatives unilatérales des Palestiniens.
"Il y a de nouvelles conditions et Israël ne peut pas libérer le quatrième groupe de prisonniers," a indiqué Mme Livni dans un communiqué.
Selon le communiqué, le gouvernement israélien faisait des préparatifs pour libérer les 26 prisonniers palestiniens, qui devaient être relâchés la semaine dernière, mais les mesures unilatérales prises par le président palestinien Mahmoud Abbas l'ont fait changer d'avis.
Plus tôt cette semaine, M. Abbas a signé des demandes pour rejoindre 15 conventions et traités internationaux, ce qui représente une menace pour Israël, dans la mesure où l'autorité palestinienne pourrait porter plainte officiellement au sujet de l'occupation par Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
Israël avait accepté de libérer 216 prisonniers palestiniens dans le cadre de la reprise des négociations de paix en juillet de l'année dernière. Jusqu'ici, 78 prisonniers ont été relâchés. Les autres détenus devaient être libérés samedi, mais Israël a repoussé cette décision du fait des objections de l'extrême droite israélienne au sujet de la libération de 14 arabes israéliens faisant partie du groupe.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé cette semaine pour essayer de servir d'intermédiaire entre les deux parties, proposant même de libérer l'espion israélo-américain Jonathan Pollard, détenu depuis trois semaines.
Pourtant, Israël a autorisé des appels d'offres pour la construction de 700 logements dans les implantations à Gilo, dans Jérusalem-Est. Cette initiative a déclenché la décision d'Abbas de contacter les organismes internationaux.
Mercredi soir, Mme Livni a rencontré le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat pour tenter de sauver les négociations de paix en péril, au cours d'un entretien que les sources ont qualifié de "dur" et "ressemblant à un terrain de bataille".
Plus tôt mercredi Mme Livni avait expliqué que l'autorité palestinienne avait rompu ces engagements envers Israël et les Etats Unis par son initiative unilatérale. Mais M. Abbas a réfuté cette accusation, estimant que c'était le droit des Palestiniens et "aucunement un acte à l'encontre des Etats-Unis ou d'Israël."