Attaque à Nice : la France relève le plan Vigipirate au niveau "urgence attentat" sur l'ensemble de son territoire

La France a décidé de mobiliser davantage de militaires dans le cadre de l'opération Sentinelle, à la suite de l'attaque au couteau qui a fait jeudi trois morts et plusieurs blessés en la basilique Notre-Dame à Nice (sud-est).

"Nous passerons de 3.000 à 7.000 militaires sur notre sol. Nous nous mettrons ainsi en situation de protéger tous les lieux de culte (...) Nous protégerons aussi nos écoles pour la rentrée qui vient", a déclaré le président Emmanuel Macron, depuis Nice où il s'est rendu quelques heures après l'attentat.

Il a également annoncé la tenue d'un Conseil de défense et de sécurité nationale ce vendredi au cours duquel de nouvelles mesures seront prises pour s'adapter à la menace terroriste.

"Je veux dire notre détermination absolue et que des actes continueront de suivre pour protéger tous nos concitoyens, et pour répliquer. Je le dis encore avec beaucoup de clarté : nous ne céderons rien", a dit M. Macron tout en appelant à l'unité face au terrorisme.

Le Premier ministre Jean Castex, qui présentait les nouvelles mesures de confinement aux parlementaires lorsque l'attaque s'est produite, a eu le même message de fermeté. "La République ne faiblira pas, elle n'abdiquera pas" devant les terroristes, a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale où les députés ont observé une minute de silence en hommage aux victimes.

Le chef du gouvernement a qualifié cette attaque de "lâche et barbare" et promis une réponse gouvernementale "ferme, implacable et immédiate". "J'ai d'ores et déjà décidé de porter le plan Vigipirate au niveau 'urgence attentat' sur l'ensemble du territoire national", a-t-il annoncé.

Le niveau "urgence attentat" est le niveau le plus élevé des trois que compte le plan Vigipirate. Il permet notamment d'assurer la mobilisation exceptionnelle de moyens dans la lutte contre le terrorisme, selon le site gouvernemental dédié.

Le bilan de l'attaque survenue jeudi à Nice est de trois victimes, a confirmé le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, lors d'un point de presse. Il s'agit d'une femme âgée de 60 ans "qui présente un égorgement très profond de l'ordre d'une décapitation", un homme de 55 ans et une femme de 44 ans "décédée dans un restaurant près de la basilique", a-t-il précisé.

L'auteur de l'attaque est un Tunisien de 21 ans, inconnu des services de renseignement, qui a débarqué à Paris le 9 octobre dernier en provenance de Lampedusa en Italie où il est arrivé le 20 septembre dernier.

Blessé par balles et interpellé par la police municipale de Nice, l'assaillant a été transporté en urgence à l'hôpital afin d'y être opéré, a dit le procureur. "Il est très sérieusement blessé et son pronostic vital reste engagé", a ajouté M. Ricard.

Le parquet national antiterroriste s'est saisi et a ouvert une enquête des chefs d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. L'enquête se poursuit pour savoir le déroulement précis des faits, le parcours de l'assaillant et ses éventuelles complicités dont il a pu bénéficier, a dit le procureur.