Un responsable de village de la Municipalité de Chongqing, dans le Sud-ouest de la Chine a déposé mercredi un recours contre une peine de deux ans de rééducation par le travail, bien qu'il ait été libéré après avoir purgé peu plus d'un an de sa peine dans un camp de travail.
L'appel a été interjeté neuf jours après que Ren Jianyu, un fonctionnaire du Comté de Pengshui, ait été libéré et huit jours après qu'un tribunal local ait rejeté l'appel fait par son père en son nom contre la peine d'emprisonnement.
Ren, âgé de 25 ans, avait été arrêté le 17 août 2011, après avoir diffusé et commenté plus de 100 « informations négatives » et condamné à une peine de deux ans dans un camp de travail pour « incitation à la déstabilisation du pouvoir de l'Etat », sans processus judiciaire, un mois plus tard.
Le comité de rééducation par le travail de la Municipalité de Chongqing a cependant réexaminé la peine de prison, et libéré Ren le 19 novembre, disant que la sanction était « impropre ».
Le lendemain, le Tribunal populaire intermédiaire n° 3 de Chongqing a rejeté le recours du père déposé en août de cette année, disant que «le recours aurait dû intervenir dans les trois mois suivant la prononciation de la sanction de rééducation."
Ren, cependant, a dit que le délai fixé pour l'appel n'avait pas été dépassé et que le tribunal devrait statuer que sa peine de deux ans d'emprisonnement était illégale.
« Je vais continuer à faire appel pour mon innocence et la justice sociale », a déclaré Ren à Xinhua dans une interview. Pendant ce temps, il fera également appel pour obtenir une indemnisation publique et la restitution de son statut de fonctionnaire, a-t-il dit.
« Maintenant, quand je parle avec les gens, je me sens terrifié et tout ce que je veux, c'est terminer la conversation au plus vite », a-t-il dit. « C'est le plus grand dommage que la rééducation par le travail m'a causé ».
« J'ai eu peur au moment où j'ai été arrêté. Dans le même temps, j'ai trouvé cela ridicule et incroyable : ai-je déstabilisé le pouvoir de l'Etat juste parce que j'ai diffusé quelques messages de microblog ? Des millions d'internautes expriment leurs propres points de vue en ligne et doivent-ils pour autant tous être emprisonnés dans des camps de travail ? », a demandé Ren.