Les opérations de séparations de frères siamois ou de sœurs siamoises, pour être rares, ne sont plus non plus exceptionnelles de nos jours, mais elles restent de toute façon extrêmement délicates, et celle qui vient d’avoir lieu aux Etats-Unis ne fait pas exception, puisqu’il a fallu pas moins de 26 heures pour la mener à bien.
Il faut dire aussi que, même à risque, l’opération était nécessaire, quand on sait que 40 à 60% des siamois naissent déjà mort-nés et qu’en plus les deux fillettes, prénommées Knatalye et Adeline, et nées le 11 avril 2014, étaient parfaitement développées et éveillées pour leur âge : « Elles attrapent leurs jouets, font des gestes vers nous quand on s’approche et qu’on leur parle », avait d’ailleurs expliqué leur mère Elysse à l’agence Reuters en octobre dernier.
Comme l'a expliqué au Houston Chronicle Darrell Cass, le chirurgien en chef, « L’opération n’était pas sans risques, puisque les petites filles partageaient plusieurs organes, mais nous sommes très heureux de leur état », ajoutant que « Nous sommes très optimistes sur leurs chances de survie ». Les fillettes partageaient leur foie, leur diaphragme, les intestins, le bassin et le péricarde depuis leur naissance, et ce sont pas moins de 12 chirurgiens qui se sont relayés pendant plus d’une journée, parmi lesquels un urologue, un chirurgien plastique, un chirurgien orthopédique, un chirurgien cardiaque et un gynécologue, qui s’étaient tous entraînés pendant des mois sur des mannequins et des maquettes en 3D, l’opération étant prévue dès la naissance des fillettes.
Tout ne s’est cependant pas fait en une fois, car les différentes interventions chirurgicales destinées à préparer leur séparation avaient démarré en décembre dernier, notamment afin de réaliser des greffes de peau grâce à des poches de solution saline qui ont progressivement étendu leur peau. Le reste de l’opération s’est bien passé, à part une hémorragie au niveau du foie durant l’opération. Elles sont désormais dans un état stable, mais elles présentent de longues cicatrices sur et devront subir d’autres interventions tout au long de leur vie.