Dans un brusque revirement par rapport à sa position de la veille, le Mali a refusé d'accepter le corps du terroriste Amedy Coulibaly, alors qu’il devait être enterré dans son pays natal. Le tireur qui a tué quatre otages dans une épicerie casher ainsi qu'une policière devait être enterré à Bamako hier ; au lieu de cela, il reste encore pour l’heure dans un réfrigérateur à l'Institut médico-légal de Paris.
Les autorités maliennes n’ont donné aucune raison pour ce changement, ce qui signifie que Coulibaly est maintenant susceptible d'être enterré quelque part en France. « Si le Mali refuse de l'enterrer sur son territoire, il sera enterré en France », a déclaré le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll hier matin, sans plus de précisions.
Le terroriste de 32 ans qui fut aussi un temps dealer à la petite semaine a été abattu par la police alors qu'il avait attaqué le supermarché casher Hyper Cacher dans l'est de Paris le 9 janvier, le jour même que la police a abattu Chérif et Saïd Kouachi, auteurs du massacre à Charlie Hebdo. La veille, il avait assassiné une policière dans la rue et grièvement blessé un balayeur.
Les frères Kouachi, qui étaient Français d’origine algérienne, ont été tous deux enterrés dans des lieux secrets de leurs villes natales -Saïd à Reims et Chérif à Gennevilliers, dans la banlieue nord de Paris- le week-end dernier. Ils sont été inhumés de nuit dans des tombes anonymes, les autorités craignant que leurs lieux de repos puissent devenir des lieux de pèlerinage pour les extrémistes. Les frères ont été tués dans une fusillade après avoir s’être cachés dans une imprimerie, deux jours après l'attaque contre les bureaux du magazine satirique Charlie Hebdo, lors de laquelle ils tuèrent 12 personnes.
Quant à Coulibaly, d’après les médias français, aucune demande de tombe n’a été faite à Grigny, dans la banlieue sud de Paris, où Coulibaly a grandi et où sa mère et sa sœur vivent encore, ni à Viry-Châtillon, où il était inscrit pour voter. Il semble donc plus probable qu’il sera enterré à Fontenay-aux-Roses, dans la banlieue de Paris, où il avait loué une maison.