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Une variété de riz résistante à la sécheresse permet de réduire les émissions de méthane
Une variété de riz résistante à la sécheresse a été développée en Chine, ce qui permet de stimuler la production de nourriture dans les pays africains tout en réduisant considérablement les émissions de méthane responsables du réchauffement climatique.
La Chine s'efforce depuis des décennies de contribuer à renforcer l'autosuffisance alimentaire en Afrique. L'introduction, il y a plus de dix ans, d'une variété de riz peu gourmande en eau et résistante à la sécheresse dans des pays tels que le Burundi et le Kenya n'en est qu'un exemple.
(Han Xu / Xinhua)
Un expert a déclaré que les nouvelles variétés de riz ont non seulement permis d'augmenter les rendements dans certaines régions les plus touchées par la faim sur la planète, mais aussi de réduire l'empreinte carbone de l'agriculture et la demande d'engrais à mesure que les températures augmentent dans le monde.
La recherche sur le riz résistant à la sécheresse remonte à plus de vingt ans en Chine, les scientifiques chinois ayant croisé des variétés de riz hybride largement cultivées dans le pays avec des variétés connues pour bien se développer sur des terres arides afin d'obtenir les propriétés de résistance à la sécheresse, a déclaré Liu Zaochang, chercheur au Shanghai Agrobiological Gene Center qui a participé à la promotion de cette variété en Afrique.
Il a déclaré que cette variété pourrait rivaliser avec le riz hybride en termes de rendement et bien pousser dans les champs. Elle permet d'économiser de la main-d'œuvre car les agriculteurs peuvent éviter le long processus de culture des plants de riz et planter directement les grains dans les champs. De plus, elle nécessite trois fois moins d'engrais que d'autres variétés similaires.
« Les données montrent que cette variété a permis de réduire la consommation en eau de plus de 40% et les émissions de méthane d'au moins 70% », a-t-il déclaré, lors d'un événement médiatique organisé à Beijing par la Fondation Bill & Melinda Gates.
Selon M. Liu, à quantités égales, le méthane est 25 fois plus nocif que le dioxyde de carbone en termes de réchauffement climatique. Plus de 20% des émissions de méthane dans le monde proviennent de la production de riz.
Il a déclaré que les variétés de riz résistantes à la sécheresse constituaient une « option durable » pour relever le défi du changement climatique.
La variété résistante à la sécheresse a aidé les pays africains à réduire leur dépendance à l'égard des importations de riz, a-t-il ajouté.
D'après M. Liu, le manioc et le maïs jouaient auparavant un rôle dominant dans le régime alimentaire de la population africaine, mais la consommation de riz a augmenté en même temps que le niveau de vie. Toutefois, l'augmentation de la demande en riz a entraîné une plus grande dépendance à l'égard des importations de denrées alimentaires, ce qui a créé des charges financières et a rendu les pays africains plus vulnérables aux problèmes d'approvisionnement.
« Les variétés de riz résistantes à la sécheresse ont un grand potentiel et peuvent aider à atteindre l'autosuffisance alimentaire en Afrique », a déclaré M. Liu.
Zhu Qinghua, directeur adjoint du bureau chinois de la fondation, a déclaré que plus de 60% des terres non exploitées dans le monde se trouvent en Afrique. Le manque d'investissements dans l'agriculture et d'autres obstacles font que le continent a du mal à nourrir ses 1,5 milliard d'habitants.
La situation devrait s'aggraver en raison de l'augmentation des températures mondiales, qui pourrait accroître le risque de maladies des cultures et d'invasions de nuisibles, et diminuer les rendements agricoles, a-t-il déclaré.
M. Zhu a appelé à une augmentation des investissements dans la recherche agricole, estimant qu'elle est essentielle pour pouvoir réussir à s'adapter et atténuer les effets du changement climatique.