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RDC : le président Tshisekedi réélu selon les résultats provisoires au terme d'un scrutin contesté par l'opposition
Le président sortant de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi a été réélu pour un second mandat de cinq ans, après avoir recueilli 73,34% des voix lors de la présidentielle du 20 décembre 2023, selon les résultats provisoires annoncés dimanche par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
"LIKAMBU YA MABELE"
Félix Tshisekedi est arrivé en tête avec 73,34% des voix parmi les bulletins déjà dépouillés, alors que Moise Katumbi, son principal challenger, est arrivé en deuxième position avec 18% des voix, d'après les résultats préliminaires.
Ces résultats représentent environ 18 millions de votes sur un total de près de 44 millions d'électeurs inscrits, soit un taux de participation faible noté par la CENI.
Dans son premier discours prononcé du balcon de son siège de campagne dans la commune de la Gombe à Kinshasa, Félix Tshisekedi a qualifié ces élections de "Likambu ya Mabele" (une affaire de notre terre, en langue Lingala), devant des milliers de ses partisans venus célébrer sa victoire.
Photo prise le 31 décembre 2023 à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), montrant une réunion organisée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour annoncer les résultats préliminaires de l'élection présidentielle du pays. Le président sortant Félix Tshisekedi a été réélu pour un second mandat de cinq ans, après avoir recueilli 73,34% des voix lors de la présidentielle du 20 décembre, selon les résultats provisoires annoncés dimanche par la CENI. (Xinhua/Alain Uyakani)
A cette occasion, il a souligné l'importance de défendre le précieux héritage légué par les pères fondateurs du pays, citant des figures telles que Kimpa Vita, Simon Kimbangu, Patrice Lumumba, Joseph Kasavubu, Etienne Tshisekedi, et leurs compagnons.
"Peuple congolais, votre réponse sans appel démontre le lien sacré que vous avez avec la terre de nos ancêtres. Vous êtes un peuple clairvoyant, fort, grand et respectable. Cette victoire est la vôtre", a-t-il a déclaré, avant d'exprimer sa gratitude pour la confiance renouvelée en lui par le peuple congolais.
PROCESSUS CONTESTE PAR L'OPPOSITION
Des irrégularités ont été signalées lors des élections générales du 20 décembre, au cours desquelles les électeurs du pays devaient élire un nouveau président, des membres de l'Assemblée nationale et des assemblées provinciales, ainsi que des conseillers municipaux.
Le scrutin a été officiellement prolongé jusqu'au lendemain, du fait qu'un important nombre de bureaux de vote n'avaient pas pu ouvrir en raison de l'arrivée tardive du matériel de vote. Cette prolongation a été jugée contraire à la loi électorale et à la Constitution par certains candidats à la présidentielle.
"Les irrégularités attestent, à suffisance, que le 20 décembre, il s'est agi d'un simulacre d'élections, organisées en violation du droit fondamental du peuple congolais", ont dénoncé cinq candidats à la présidentielle, dont Martin Fayulu et Denis Mukwege, deux autres principaux challengers de la course.
Plus tôt dans la journée de dimanche, plusieurs candidats de l'opposition à la présidentielle ont demandé à la population de "protester massivement dans la rue contre les voleurs de nos voix" dès l'annonce des résultats par la CENI, tout en exigeant l'organisation de nouvelles élections.
Plus de 5.000 incidents lors du scrutin pour les élections générales du 20 décembre ont été documentés par les observateurs à travers le pays, ont annoncé jeudi la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC), deux des plus importantes organisations religieuses de la RDC.
De son côté, le président de la CENI, Denis Kadima, a affirmé que les irrégularités signalées lors du processus électoral étaient "insignifiantes" et n'affecteraient pas les résultats des élections.
"M. Kadima et la CENI viennent de franchir le Rubicon (...) Je rejette en bloc le simulacre d'élections et les résultats farfelus de la CENI", a réagi M. Fayulu après l'annonce des résultats provisoires, demandant à la tenue des nouvelles élections "crédibles, transparentes, apaisées et impartiales".
En vertu du calendrier électoral officiel, le président élu prêtera serment le 20 janvier 2024, après que la Cour constitutionnelle aura annoncé les résultats définitifs le 10 janvier 2024.