Page d'accueil>>Afrique

De fan de Bruce Lee à responsable des relations extérieures : le parcours du jeune Africain Idriss dans une entreprise chinoise

Xinhua 01.02.2024 08h16

"Quand je suis rentré en Chine pendant mes vacances, j'ai mangé un excellent repas de canard laqué. Je pensais tout le temps à ça." Dans le parc industriel PK-24, au nord-ouest d'Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire, un jeune Africain parle habilement chinois avec ses collègues.

Ce jeune homme d'origine malienne s'appelle Idriss Sanogo. En 2002, il a été admis à l'Université Tongji en Chine comme l'un des diplômés du secondaire les plus remarquables du pays.

En 2015, il a rejoint la division d'Afrique de l'Ouest de China Harbour Engineering Company (CHEC) comme interprète. Après des années de travail, il est aujourd'hui directeur des relations extérieures du projet de l'entreprise en Côte d'Ivoire.

UNE ROUTE VERS LA CHINE ILLUMINEE PAR BRUCE LEE

"Mon histoire avec la Chine a débuté depuis tout petit avec les différents films chinois de Bruce Lee", a rappelé Idriss Sanogo.

Quand il était enfant, il n'y avait pas de moyens de communication ni d'Internet dans son village, et la télévision était également un objet très rare. Tous les enfants se retrouvaient chez celui qui avait une télévision pour regarder les films chinois.

"Depuis ce moment j'ai eu un intérêt particulier pour la Chine", a-t-il affirmé. Après être entrés au lycée, la plupart de ses camarades voulaient aller au Canada ou en Europe pour poursuivre leurs études. Lui seul était déterminé à vouloir aller en Chine.

"Je voulais juste aller en Chine et même si je ne pouvais pas expliquer pourquoi à l'époque, je sentais qu'il y avait quelque chose que je voulais là-bas", a-t-il dit.

Finalement, grâce à ses excellents résultats, Idriss a été envoyé par le gouvernement étudier à l'Université Tongji en Chine, où il a noué une profonde amitié avec un camarade chinois qui l'avait reçu comme son propre frère.

"Pendant les vacances mon ami m'amenait chez lui en famille et je passais tout le temps dans sa famille. Etant là-bas je me sentais vraiment en famille", a-t-il déclaré.

Ce qui lui manquait beaucoup durant son séjour en Chine. "Vraiment à part la peau tu ne pouvais pas savoir la différence entre moi et leur fils car ils nous traitaient tous de la même manière", a souligné Idriss.

D'INTERPRETE DU PROJET A EMPLOYE MODELE

Après avoir obtenu son diplôme en Chine, Idriss a choisi de démarrer une entreprise en Côte d'Ivoire, et a fourni des services de traduction pour de nombreuses entreprises chinoises grâce à ses compétences linguistiques.

En septembre 2015, à travers une coopération sur un projet, il a fait la connaissance de CHEC et est devenu son employé officiel en Côte d'Ivoire.

Au début, Idriss servait en tant qu'interprète chinois-français au sein du projet, et était chargé de communiquer avec le gouvernement local et de gérer les employés locaux.

Peu à peu, ses excellentes compétences en communication et ses capacités de gestion ont été reconnues par la direction et il a reçu à plusieurs reprises le titre d'employé exceptionnel du projet.

"Idriss est une personne qui travaille dur et très efficacement dans ses différentes tâches et aime bien le travail. Nous voulons être vraiment comme lui car il est un leader exemplaire", a commenté son collègue local Djobo Samsindini.

PONT DE COMMUNICATION POUR L'ENTREPRISE

Au fur et à mesure que les capacités personnelles d'Idriss se sont développées, l'entreprise a commencé à lui confier de plus en plus de tâches. Il est désormais directeur des relations extérieures et continue d'être responsable de la gestion du personnel local.

"Mon travail est (d'une part) la gestion des travailleurs locaux puisqu'ils ne parlent pas la langue chinoise. Souvent il y a des problèmes de communication entre eux et les chefs et c'est moi qui suis l'intermédiaire dans le cas où il y aurait un souci pour faire passer le message", a-t-il dit.

D'autre part, il est aussi chargé des relations extérieures pour tous types de projets de l'entreprise.

"Nous sommes toujours en contact avec les entités étatiques, comme celles du ministère de l'Environnement, de la Fonction publique et les structures de contrôle étatiques", a-t-il précisé.

"Moi je suis chargé de mener des négociations et de communiquer avec eux car ils ont besoin d'avoir des informations sur l'entreprise et nos activités et de vérifier si les règlements sont dans les normes", a expliqué le jeune homme.

Chuai Zhichao, responsable du projet, a indiqué que l'entreprise organisait des formations personnalisées pour les employés locaux en fonction de leurs intérêts et de leurs capacités et leur proposait des canaux de promotion correspondants.

"Il y a plusieurs employés comme Idriss dans notre entreprise en Afrique de l'Ouest, qui sont répartis sur différents projets. Ils jouent tous un rôle essentiel dans notre entreprise", a souligné M. Chuai.

Aujourd'hui, Idriss est marié et vit à Abidjan avec ses quatre enfants. "Ma femme est également originaire du Mali et était ma camarade de classe à l'Université Tongji. Notre première fille est née à Shanghai", a-t-il dit à Xinhua.

"Je n'ai jamais regretté mon choix d'étudier en Chine. C'est le point de départ de ma vie merveilleuse, et c'est peut-être aussi ce que les Chinois appellent souvent le 'destin' (yuan)", a-t-il conclu.

(Web editor: 孙鸿宇, Yishuang Liu)

À lire aussi :