Page d'accueil>>Afrique

Sénégal : les raisons du report de la présidentielle

Xinhua 04.02.2024 08h27

Le président sénégalais Macky Sall a annoncé samedi à Dakar l'abrogation du décret présidentiel qui fixe l'élection présidentielle du 25 février prochain.

Il s'est exprimé dans un discours radiotélévisé, mais n'a donné aucune nouvelle date pour la tenue du scrutin.

Tout en réaffirmant son ''engagement solennel à ne pas se présenter à l'élection présidentielle qui reste inchangé'', il a fait part de sa volonté d'engager ''un dialogue national ouvert afin de réunir les conditions d'une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé et réconcilié''.

Expliquant sa décision prise à quelques heures du démarrage de la campagne électorale qui était prévue ce samedi à minuit, le président sénégalais a invoqué le ''différend'' opposant ''certains acteurs de la classe politique et le Conseil constitutionnel''.

A ce sujet, il a fait notamment référence à l'accusation de corruption et de conflits d'intérêts proférée contre le Conseil constitutionnel par Karim Wade, fils de l'ex-président Abdoulaye Wade, dont la candidature a été rejetée à cause de sa double nationalité franco-sénégalaise.

Cette plainte est à l'origine de l'adoption par l'assemblée nationale d'une commission d'enquête parlementaire contre deux membres du Conseil constitutionnel et d'un projet de loi portant report de la présidentielle pour un délai de six mois, introduit auprès de l'assemblée nationale par le groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui soutient la candidature de Karim Wade. Ledit projet de loi a été adopté samedi matin par le bureau de l'assemblée nationale.

''A cette situation suffisamment grave et confuse, est venue s'ajouter la polémique sur une candidate dont la binationalité a été découverte après la publication de la liste définitive des candidats par le Conseil constitutionnel'', a expliqué M. Sall. ''Ces conditions troubles pourraient gravement nuire à la crédibilité du scrutin en installant les germes d'un contentieux pré et postélectoral. (...) notre pays ne peut pas se permettre une nouvelle crise'', a-t-il déclaré.

La candidate en question fait partie des 20 candidats qui ont reçu le feu vert du Conseil constitutionnel pour prendre part au scrutin du 25 février, reporté par le président Macky Sall.

(Web editor: 孙鸿宇, Yishuang Liu)