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L'Afrique cherche à mieux se faire entendre sur la scène internationale en appelant à des réformes structurelles
La 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) a appelé à accroître la voix de l'Afrique sur la scène mondiale, soutenue par des réformes structurelles pour remédier aux inégalités dans le système international actuel.
La réunion de deux jours, qui s'est ouverte samedi et qui rassemble les dirigeants des membres de l'UA au siège de l'UA à Addis-Abeba, la capitale de l'Ethiopie, a appelé à un changement majeur du système international.
Le sommet a notamment mis en évidence la tendance croissante à l'hégémonisme, à l'injustice et à l'inégalité comme manifestation du système international actuel. Les participants au sommet ont noté que ces réalités affectaient souvent de manière disproportionnée les pays du monde en développement, en particulier en Afrique.
Constatant que le continent africain subissait de plein fouet les dysfonctionnements de l'ordre international actuel, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a indiqué que cette réalité ne faisait qu'exacerber les défis incessants auxquels le continent africain est actuellement confronté.
Selon lui, ces défis comprennent l'instabilité politique et institutionnelle, la pauvreté, le changement climatique et la faiblesse de la gouvernance économique.
"Non seulement les inégalités sociales se sont creusées et les injustices se sont multipliées, mais l'hégémonie et le désir absurde de résoudre nos différends par la violence brutale et futile ont prévalu aux yeux de tous", a déclaré le chef de la Commission de l'UA.
Pour sa part, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président mauritanien et président de l'UA pour 2024, a souligné l'impératif de réforme du système international sur la base de l'égalité et de l'inclusivité.
"Dans son état actuel, le système international est caractérisé par des inégalités importantes et des normes inégales, souvent au détriment des pays les plus vulnérables et les moins développés", a déclaré M. Ghazouani lors du sommet de l'UA.
Il a appelé les dirigeants africains à unir leurs efforts pour créer "un ordre international multilatéral plus équilibré, plus équitable et plus inclusif pour les pays les moins avancés, en veillant à ce que notre continent puisse faire entendre sa voix et exercer une influence réelle".
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, s'adressant au sommet de l'UA, a fait écho à ce sentiment en soulignant que les tentatives de restauration d'un système mondial fondé sur des blocs idéologiques n'étaient pas applicables dans le monde réel.
Il a souligné la contribution positive des grandes institutions internationales émergentes, telles que les BRICS, au renforcement de la participation des pays en développement à l'élaboration du système international.
M. Lula a souligné que la participation active des pays en développement était indispensable à la création d'un bloc mondial alliant croissance, protection de l'environnement, réduction des inégalités et accroissement des libertés.
Le sommet a également reconnu l'importance croissante de l'Afrique sur la scène internationale, comme en témoignent récemment l'adhésion permanente de l'UA au Groupe des 20 (G20) et la participation croissante de pays africains individuels à des institutions multilatérales clés.
Selon M. Faki, l'adhésion de l'UA au G20 "nous incite à réussir en apportant efficacement notre contribution irremplaçable à la résolution des défis mondiaux, tout en intensifiant notre plaidoyer en faveur des priorités continentales".
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a quant à lui insisté sur la nécessité de tirer parti des progrès récents de l'Afrique en matière de présence et d'expression sur la scène internationale pour garantir au continent la place qu'il mérite dans l'arène mondiale.
"Alors que nous nous réjouissons de l'adhésion permanente de l'UA au G20 et de la possibilité qu'elle offre au continent d'être entendu sur les questions mondiales, il reste des questions importantes auxquelles nous devons répondre. Quel rôle voulons-nous, en tant qu'Africains, jouer dans cette structure de pouvoir mondiale en pleine évolution ?", a demandé le Premier ministre éthiopien aux dirigeants africains participant au 37e sommet de l'UA.