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L'amitié de longue date entre la Chine et la Sierra Leone connaît un regain de vigueur
La Chine et la Sierra Leone sont très éloignées l'une de l'autre. Pourtant, à Freetown, la capitale et la plus grande ville de ce pays d'Afrique de l'Ouest, de nombreux points de repère sont associés à la Chine et témoignent de l'amitié de longue date entre les deux pays.
Le président sierra-léonais Julius Maada Bio est en visite d'Etat en Chine à l'invitation de son homologue chinois Xi Jinping. Lors de sa rencontre avec ce dernier mercredi à Beijing, M. Bio a salué la Chine comme un ami digne de confiance et fiable, et a remercié Beijing pour son soutien au développement économique et social de son pays.
UNE VERITABLE AMITIE
On pourrait se demander pourquoi tant d'habitants de Freetown connaissent le mot "youyi", qui désigne l'amitié en chinois.
La Chine et la Sierra Leone ont établi leurs relations diplomatiques en 1971. Dans les années 1970, la Chine a aidé le pays à construire le Youyi Building au centre de Freetown. Il sert, aujourd'hui encore, de bâtiment administratif au gouvernement sierra-léonais.
"Notre génération a assisté au début de la coopération entre la Sierra Leone et la Chine. Sans l'aide de la Chine, Freetown ne ressemblerait pas à ce qu'elle est aujourd'hui", a dit à Xinhua Francis Odwyer, un motard âgé de 53 ans.
Outre le Youyi Building, de nombreux autres projets construits sous l'égide de la Chine marquent aujourd'hui 53 années de coopération bilatérale.
La rénovation du Stade national de la Sierra Leone, financée par la partie chinoise, a commencé en 2022 et devrait s'achever en novembre prochain.
Dans le sud-est de Freetown, la Route de l'amitié Chine-Sierra Leone relie les villages de Regent et Kossoh, servant d'artère aux personnes vivant à proximité de la capitale.
L'ambassadeur de Chine en Sierra Leone, Wang Qing, a déclaré que les deux pays étaient des amis de longue date. Depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques, les deux pays se sont mutuellement soutenus et ont sincèrement coopéré, faisant office de modèle de coopération sino-africaine.
Ces dernières années, sous l'impulsion des dirigeants des deux pays, la confiance politique mutuelle s'est accrue, la coopération pratique s'est renforcée et la collaboration internationale est devenue plus étroite. Cela a insufflé une nouvelle énergie à l'amitié de longue date entre les deux nations, a déclaré M. Wang.
Dans un récent entretien accordé à Xinhua, Chernor Bah, ministre sierra-léonais de l'Information et de l'Education civique, a déclaré que l'amitié entre la Sierra Leone et la Chine était indestructible. La coopération entre les deux pays a changé la vie du peuple sierra-léonais et le visage du pays. "Nous en sommes profondément reconnaissants et c'est là la véritable amitié", a-t-il dit.
UNE MAIN TENDUE
Lorsque l'épidémie d'Ebola a éclaté en mai 2014, le pays ouest-africain a été plongé dans une grande frayeur. La Chine a compté parmi les premiers à fournir une assistance médicale et à envoyer des groupes d'experts en santé publique.
Huang Yan est directrice du département des maladies infectieuses de l'hôpital Xiangya, l'une des plus importantes institutions médicales de Chine. Elle a dirigé le cinquième groupe de travailleurs médicaux chinois qui ont combattu Ebola en mai 2015.
Il s'agissait de son premier voyage en Afrique. "L'hôpital m'a dit qu'il fallait des experts en épidémies et j'ai décidé d'y aller sans hésiter. C'est mon engagement", s'est-elle souvenue.
Lorsqu'elle et ses coéquipiers sont arrivés à l'Hôpital de l'amitié Chine-Sierra Leone de Freetown, le plus grand hôpital local, la situation était désastreuse, du fait de l'augmentation du nombre de cas confirmés et de la rareté des ressources médicales.
"Il n'y avait pas de médecins locaux, mais quelques infirmières intérimaires à l'hôpital", a dit Mme Huang. L'équipe médicale chinoise est arrivée juste quand les habitants avaient besoin de son aide de toute urgence.
Les médecins chinois se sont relayés pour assurer une permanence de 24 heures. Malgré la chaleur, ils portaient des combinaisons de protection, des masques N95, plusieurs couches de gants et des bottes imperméables. "Chaque fois que nous sortions de la zone de quarantaine, nos vêtements étaient trempés de sueur", s'est souvenue Mme Huang.
Outre l'envoi de groupes de professionnels de santé, la Chine a également mis en place un laboratoire mobile avancé de biosécurité, un centre médical pour les patients hospitalisés, un centre de traitement et un laboratoire fixe de biosécurité de niveau 3. Les deux pays ont lutté main dans la main malgré les difficultés pour finalement déclarer la Sierra Leone exempte d'Ebola.
Lorsque la COVID-19 a touché le pays en 2020, la Chine a également été la première à se précipiter pour apporter son aide en fournissant du matériel médical, en partageant son expérience et en envoyant des équipes d'experts. Les équipes médicales chinoises ont également organisé des sessions de formation pour aider les professionnels locaux à mieux traiter leurs patients.
Décrivant la Chine comme un ami en temps de besoin, M. Bah a déclaré que la Chine avait toujours fait partie des pays qui fournissaient l'assistance médicale la plus rapide lorsque la Sierra Leone était confrontée à des situations d'urgence.
"Nous sommes très fiers de cette amitié, et nous sommes fiers des chemins que nous continuons à emprunter", a-t-il ajouté.
La Chine a envoyé sa première équipe médicale en Sierra Leone en 1973 et a depuis envoyé 24 équipes, contribuant ainsi à l'amélioration du secteur de la santé dans le pays.
"J'ai exprimé notre profonde gratitude à l'équipe médicale chinoise pour son engagement à améliorer la prestation des services de santé du pays", a déclaré le président Bio sur le réseau social X en décembre 2023.
DES ECHANGES FLORISSANTS
Dans le cadre des échanges culturels florissants entre la Chine et la Sierra Leone, le pays africain est également témoin d'un intérêt croissant pour la culture chinoise. De l'apprentissage de la langue aux arts martiaux, l'attrait de la culture traditionnelle chinoise captive la jeunesse sierra-léonaise.
Dès les premières heures du matin, la cour de l'Institut Confucius de l'Université de Sierra Leone déborde d'énergie alors que des centaines de jeunes s'adonnent avec ferveur à la pratique des arts martiaux sous la direction d'instructeurs chinois.
Chen Xuebin, directeur chinois de l'Institut Confucius de l'université, a observé le vif intérêt des Sierra-Léonais pour le sport et les films d'arts martiaux chinois.
"Des cours d'arts martiaux sont désormais proposés dans de nombreuses écoles primaires et secondaires, et tous les samedis, de nombreux enfants viennent à l'Institut Confucius pour pratiquer le tai-chi", a dit M. Chen.
Pour Lamin Kargbo, un jeune Sierra-Léonais, le chemin vers les arts martiaux chinois a commencé à l'Institut Confucius, en 2017, ce qui l'a amené à faire deux voyages en Chine pour poursuivre ses études. Aujourd'hui, il est un instructeur d'arts martiaux respecté au sein de sa communauté locale.
"J'aime les arts martiaux et la culture chinoise. Je veux ramener la culture chinoise en Sierra Leone et la partager avec mes frères et sœurs", a-t-il fait savoir.
Comme M. Kargbo, de nombreux jeunes sierra-léonais ont élargi leurs horizons et saisi de nouvelles opportunités de développement personnel en explorant la langue chinoise.
Selon M. Chen, la demande en diplômés sierra-léonais maîtrisant le chinois est en hausse, car les liens économiques entre les deux pays se resserrent.
L'Institut Confucius a créé 22 antennes à travers le pays pour répondre à la demande croissante en enseignement du chinois au sein des communautés locales, a indiqué M. Chen.
Après les entretiens de mercredi entre les présidents Xi et Bio, les deux chefs d'Etat ont assisté à la signature de documents de coopération bilatérale dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR), de l'agriculture, du développement économique et de la mise en œuvre de l'Initiative pour le développement mondial.
M. Bio a déclaré que l'expérience de la Chine incitait les pays en développement à renforcer leur développement.
Il a déclaré que la Sierra Leone était prête à apprendre de l'expérience de la Chine, à renforcer la coopération autour de la Ceinture et la Route avec la Chine et à exploiter le potentiel de coopération en matière d'infrastructures, de commerce, d'éducation et de services publics.
"Nous voulons que notre pays se développe, accélère son industrialisation et transforme ses infrastructures, et dispose de la puissance scientifique et technologique nécessaire pour atteindre ces objectifs", a déclaré Chernor Bah, ministre sierra-léonais de l'Information et de l'Education civique.
Il a également souligné qu'en tant que membre du Sud global, la contribution de la Chine à la promotion du développement africain et mondial était évidente.
"Nous considérons la Chine comme un partenaire important qui nous aide à réaliser nos rêves", a déclaré M. Bah. "Nous souhaitons que nos relations avec la Chine se poursuivent et se renforcent."
