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Le HCR tire la sonnette d'alarme face aux milliers de réfugiés déplacés par les fortes pluies en Afrique

Xinhua 04.05.2024 10h42

Des dizaines de milliers de personnes, dont des réfugiés, ont été déplacées en raison de fortes pluies en Afrique centrale et de l'Est, a déclaré vendredi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

L'agence onusienne a exprimé son inquiétude pour les milliers de réfugiés et d'autres personnes déplacées qui ont été forcés de fuir alors que leurs habitations ont été emportées par les fortes pluies déclenchées par le phénomène météo El Niño et les graves inondations au Burundi, en République démocratique du Congo, au Kenya, en Somalie et en Tanzanie.

"Sans aide pour se préparer, résister et se remettre des chocs liés au climat, ils sont confrontés à un risque accru de nouveaux déplacements", a averti le HCR dans un communiqué.

Le Centre de prévision et d'applications climatiques de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) a récemment dit que le Kenya était l'un des pays de la Corne de l'Afrique qui connaissait des pluies anormalement abondantes cette saison. Les autres sont l'Ethiopie, le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi.

Par ailleurs, "les températures dans ces pays sont également plus élevées que la moyenne, avec des épisodes de niveaux élevés de stress thermique dans le nord du Soudan du Sud et le sud de la Somalie", a-t-il indiqué dans un récent point de situation.

Selon le HCR, près de 20.000 personnes dans les camps de réfugiés de Dadaab (nord-est du Kenya), qui accueillent plus de 380.000 personnes, ont été déplacées en raison de la montée des eaux. Beaucoup d'entre elles font partie de ceux qui sont arrivés au cours des deux dernières années après avoir fui la grave sécheresse qui sévit en Somalie voisine.

Quelque 4.000 personnes sont actuellement hébergées dans six écoles dont les installations ont été gravement endommagées, d'après le HCR selon qui "les autres sont hébergées chez des amis ou des parents dans d'autres parties du camp. Plusieurs latrines se sont effondrées, exposant les réfugiés à des risques de maladies hydriques mortelles".

L'agence onusienne a indiqué qu'environ 32.000 réfugiés, soit près de la moitié de la population réfugiée au Burundi, vivaient dans des zones touchées par les inondations et que 500 d'entre eux avaient besoin d'une aide d'urgence.

"Dans la capitale, Bujumbura, des familles de réfugiés ainsi que de nombreux Burundais, y compris des personnes âgées, ont dû être relogés à plusieurs reprises alors que le niveau de l'eau continue de monter", a indiqué le HCR.

Il a indiqué que l'accès à la nourriture et aux autres produits de première nécessité était de plus en plus difficile, car les prix ont augmenté en raison des frais élevés d'utilisation des pirogues pour le transport des marchandises.

Selon le HCR, d'autres pays de la région où les personnes déplacées sont parmi les plus durement touchées comprennent la Somalie, où plus de 46.000 déplacés dans cinq localités du sud du pays ont été forcés de se déplacer en raison d'inondations soudaines. En Tanzanie, plus de 200.000 réfugiés, principalement originaires de la RDC et du Burundi et hébergés dans les camps de Nyarugusu et de Nduta, ont été touchés.

L'agence onusienne a dit travailler "en étroite collaboration avec les autorités locales et les partenaires, acheminant une aide cruciale et fournissant des services de protection aux réfugiés et aux communautés affectées vivant à proximité".

Elle a estimé que ces inondations mettaient en évidence les lacunes en matière de préparation et d'action précoce, notant que les fonds disponibles pour faire face aux impacts du changement climatique n'atteignaient pas les personnes déplacées de force ou les communautés qui les accueillent.

(Web editor: Ying Xie, Yishuang Liu)

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