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La Tunisie propose une feuille de route pour lutter contre les flux migratoires irréguliers
Face à l'amplification du fléau de la migration irrégulière à partir de la rive sud de la Méditerranée vers les côtes italiennes, la Tunisie a formulé des propositions pour contribuer à résoudre ce problème qui ne cesse de peser lourdement sur l'économie de la Tunisie et sa sécurité nationale.
Dans ce sens, le ministre tunisien de l'Intérieur Kamel Feki a fait part des travaux d'une réunion internationale de haut niveau, dans la capitale italienne Rome, regroupant le ministre italien de l'Intérieur, le ministre de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'urbanisme de l'Algérie et le ministre de l'Intérieur du gouvernement d'unité nationale de Libye.
La réunion a focalisé sur la coopération commune concernant les questions liées à la lutte contre la migration irrégulière et à la sécurité des frontières.
D'après le ministère tunisien de l'Intérieur, M. Feki a proposé aux hauts dirigeants présents à la réunion une sorte de feuille de route, composée de plusieurs points, qui sert de "motivation" pour unifier les efforts et renforcer les mécanismes conjoints de traitement pour faire face à ce phénomène.
En effet, le ministre tunisien a formulé sept propositions à commencer par "un traitement radical" de la question des migrations dans une approche de développement globale et à long terme basée sur le partenariat et la solidarité et fondée sur les principes des droits de l'homme à travers la mise en place de projets communs.
Il s'agit également d'accélérer l'achèvement des modalités de lancement des travaux du Comité mixte de suivi du retour volontaire et la Tunisie a exprimé sa volonté d'y participer dans les plus brefs délais.
La troisième proposition porte sur une nouvelle approche qui pousse les pays d'origine à traiter positivement les demandes de retour volontaire de leurs citoyens migrants irréguliers, en coopération avec les organisations internationales compétentes.
Deux autres points de cette feuille de route consistent, d'une part, en l'adoption de mesures appropriées pour lutter contre la migration irrégulière dans les pays d'origine, de transit et d'accueil en renforçant les mécanismes de sécurisation des frontières terrestres et maritimes, en tenant compte de la législation en vigueur.
D'autre part, il s'agit du renforcement de l'échange d'informations sur les réseaux de migration irrégulière, la traite des êtres humains et la falsification de documents de voyage, et de la contribution des pays européens en fournitures et équipements nécessaires.
Quant aux deux derniers points, ils concernent la mise en oeuvre d'un certain équilibre entre la lutte contre la migration irrégulière et le soutien à la migration légale et organisée pour garantir la liberté de circulation légitime des personnes, et la promotion des investissements dans les pays du sud de la Méditerranée et la création des opportunités d'emploi et de vie décente, ce qui contribue à stabiliser la population de leurs pays.
A l'occasion, le ministre tunisien de l'Intérieur a insisté, dans un discours prononcé à Rome, sur l'intérêt que le gouvernement de son pays aux questions migratoires. La Tunisie attache un intérêt particulier à la question de la migration, avec ses significations, ses dimensions et ses défis, en s'engageant à renforcer les relations de coopération et de solidarité dans le but de réussir la lutte contre ce fléau, a-t-il réaffirmé.
"La Tunisie s'est engagée depuis des années dans la lutte contre ce phénomène en ratifiant le protocole de lutte contre le trafic de migrants et en promulguant une loi fondamentale relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes (...) l'Etat tunisien n'épargne aucun efforts aux niveaux organisationnel et opérationnel dans le renforcement de l'efficacité et de l'efficience des structures concernées par la protection des frontières maritimes et terrestres", a dit le ministre tunisien de l'Intérieur.
