- Plus
Des scientifiques du monde entier appellent à des recherches menées par l'Afrique pour mieux comprendre l'évolution humaine
Des scientifiques du monde entier ont demandé vendredi des recherches locales en Afrique pour mieux comprendre la composition génétique des premiers humains et leur révolution progressive, décrivant le continent comme le berceau de l'humanité.
Dans un article publié par l'American Journal of Human Genetics, le consortium de scientifiques indiquent que la recherche collaborative sur l'immense diversité génétique humaine de l'Afrique est essentielle pour faire la lumière sur la manière dont les sociétés ont émergé de l'ère préhistorique.
Publié dans la capitale kényane Nairobi et coécrit par une équipe de 36 scientifiques d'Afrique, d'Amérique du Nord, d'Asie, d'Europe et d'Australie, le document appelle au renforcement de la capacité des pays africains à mener des recherches en génomique.
Selon Fredrick Manthi, directeur des antiquités, sites et monuments des Musées nationaux du Kenya, l'Afrique est un réservoir de fossiles et d'outils utilisés par les premiers humains qui devraient être étudiés pour aider les sociétés à mieux comprendre leur interconnexion.
"Le soutien à la recherche locale sur l'ascendance humaine est essentiel pour apprécier notre patrimoine commun malgré notre diversité culturelle, raciale et ethnique", a-t-il noté.
Les chercheurs africains devraient collaborer avec leurs homologues du Nord et du Sud pour étudier et favoriser la compréhension de la composition génétique de l'homme ancien, a-t-il poursuivi.
Elizabeth Sawchuk, conservatrice associée de l'évolution humaine au Musée d'histoire naturelle de Cleveland aux Etats-Unis, a pour sa part souligné que le maintien de la recherche africaine sur l'évolution des espèces nécessitait des investissements dans des infrastructures de soutien telles que des laboratoires d'ADN ainsi que la formation de scientifiques locaux.
Selon Mme Sawchuk, les décideurs politiques, les scientifiques et les communautés locales africains devraient être au centre de la conception d'un programme de recherche en génomique plus inclusif et plus équitable.
Le document scientifique demande aussi l'élaboration d'une feuille de route pour la recherche éthique sur l'évolution humaine en Afrique afin de gagner la confiance des conservateurs locaux des sites archéologiques où sont préservés des fossiles et outils anciens.
De son côté, Christine Ogola, responsable du département d'archéologie aux Musées nationaux du Kenya, a assuré que les scientifiques africains étaient déterminés à établir un écosystème de recherche dynamique pour revitaliser les études sur l'évolution humaine.
Elle a en outre suggéré que les institutions de recherche africaines encouragent la sensibilisation des communautés afin d'améliorer la compréhension de la constitution génétique des sociétés humaines anciennes et actuelles.