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Le président kenyan avertit qu'il n'autorisera plus les manifestations violentes
Le président kenyan William Ruto a déclaré dimanche que son gouvernement n'autorisera plus les manifestations violentes qui ont provoqué des souffrances indicibles dans plusieurs régions du pays.
Le chef de l'Etat, qui fait face à d'intenses pressions de la part des jeunes manifestants qui lui demandent de renoncer aux impôts élevés, de réduire le gaspillage et de lutter contre la corruption, a affirmé que le gouvernement prendra des mesures strictes pour protéger la vie et les biens de tous les Kenyans et a assuré au pays qu'une sécurité solide a été mise en place pour garantir qu'aucun groupe ne menace la paix actuelle.
Le président a également indiqué qu'il a adressé une invitation ouverte à tout le monde, encourageant les manifestants de la génération Z à exprimer leurs inquiétudes suite aux manifestations meurtrières, qui ont fait plus de 50 morts et plusieurs blessés, outre des destructions de biens à travers le pays.
Dans le même temps, il a fermement condamné la génération Z, qu'il accuse d'avoir éludé les discussions avec lui lors d'une réunion sur X Space et dans le cadre du dialogue national prévu.
"Assez, c'est assez. Ils (les manifestants) ont exigé que je retire le projet de loi de finances 2024, et je l'ai fait. Je les ai appelés pour une conversation, mais ils m'ont dirigé vers X Space. J'y suis allé, mais ils ont pris la fuite. Aujourd'hui, j'ai appelé au dialogue, mais ils ont refusé, affirmant qu'ils étaient sans visage et sans forme", a déclaré M. Ruto dans le comté de Bomet, dans le nord-ouest du Kenya.
"Nous sommes une nation démocratique et nous ne pouvons pas abandonner notre démocratie à des anarchistes sans visage, sans forme et anonymes qui veulent recourir à la violence pour détruire notre pays", a-t-il ajouté.
Le président kenyan a été contraint de dissoudre son gouvernement la semaine dernière après que de jeunes manifestants ont organisé des manifestations antigouvernementales dans tout le pays en juin en protestation contre un large éventail d'augmentations de taxes impopulaires contenues dans le projet de loi de finances 2024, qui ont depuis été retirées.
Le projet de loi, qui a déclenché des manifestations de jeunes qui ont conduit à son retrait de l'Assemblée nationale par le président, visait à lever 346,7 milliards de shillings supplémentaires (2,7 milliards de dollars) grâce à de nouvelles taxes.
Les manifestants avaient exprimé leur indignation face aux dispositions du projet de loi qui devait augmenter les taxes sur les biens et services dont dépendent de nombreuses personnes, comme le pain et les transferts d'argent mobile, pour atteindre les objectifs de revenus du gouvernement.