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Des terres noires au plateau tropical : la coopération sino-zambienne en technique agricole fait fructifier les semences de l'espoir
En août, la saison sèche et fraîche prévaut en Zambie, sous le climat des savanes tropicales, marquant le temps des récoltes. A Lusaka, la capitale, les semences de maïs, de blé et de soja, importées des riches terres noires du nord-est de la Chine, prennent racine et prospèrent. Année après année, elles symbolisent le succès de la coopération fructueuse entre la Chine et l'Afrique, une amitié renouvelée au fil des saisons, promettant abondance et renouveau.
Au cœur de cette collaboration, la province du Jilin, un bastion de l'agriculture chinoise, joue un rôle clé. Le centre de démonstration des technologies agricoles de Zambie, créé en 2009 par l'Université d'agriculture du Jilin et remis au gouvernement zambien en 2011, est aujourd'hui géré conjointement avec l'Université de Zambie. Ce site est l'un des premiers du genre établis par la Chine en Afrique pour promouvoir les technologies agricoles modernes.
Le parcours n'a cependant pas été sans obstacle. Outre les défis techniques, la coopération a dû surmonter des barrières culturelles et linguistiques, ainsi que des limitations en ressources. Au début, l'accueil des nouvelles variétés de semences provenant de Chine a été marqué par le scepticisme des agriculteurs locaux.
Pour surmonter ces réticences, des experts de l'Université d'agriculture du Jilin ont lancé dès 2012 des formations spécialisées en collaboration avec l'Université de Zambie, couvrant une gamme de techniques agricoles modernes. Ces efforts ont peu à peu instauré une confiance mutuelle.
Aujourd'hui, les 120 hectares du centre, transformés en champs expérimentaux, constituent une véritable école à ciel ouvert où les agriculteurs zambiens acquièrent de nouvelles compétences. Cette initiative a permis une augmentation significative de la production et des revenus des ménages locaux.
"L'Afrique, riche de ses ressources naturelles, et la Chine, forte de ses technologies avancées et de ses programmes de formation, forment une alliance propice au développement mutuel basé sur le modèle de l'économie circulaire", souligne Li Yu, académicien de l'Académie d'ingénierie de Chine. Sous sa direction, des experts ont été envoyés pour établir des fermes modèles de culture de champignons, bénéficiant ainsi à 500 petits exploitants et augmentant leurs revenus d'environ 500 dollars par an.
L'Université d'agriculture du Jilin, en collaboration avec des institutions locales, ne se contente pas de transférer des compétences techniques ; elle s'attache également à former une nouvelle génération de leaders en agriculture. Simushi Liswaniso, doctorant zambien à l'Université d'agriculture du Jilin et coordinateur du programme de villages de démonstration agricole pour la réduction de la pauvreté Chine-Afrique, incarne cette nouvelle dynamique. "La coopération agricole, c'est plus que de cultiver des plantes, c'est surtout transmettre l'espoir", affirme-t-il.
Un agriculteur arrose des plantes à l'aide d'un matériel d'irrigation alimenté par l'énergie solaire dans le district de Chibombo, dans le centre de la Zambie, le 24 juillet 2023. (Xinhua/Lillian Banda)
En cette année du 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-zambiennes, de nouveaux ponts de coopération se construisent, renforcés par des initiatives comme le Programme de coopération entre 100 établissements d'enseignement supérieur chinois et africains, dans le cadre du Plan de coopération sino-africaine pour le développement des talents, annoncé en avril par le ministère chinois de l'Education. L'Université d'agriculture du Jilin a été sélectionnée pour participer à ce programme.
"La collaboration entre nos universités dans les domaines de l'agriculture, des sciences et de l'éducation est cruciale", conclut le professeur Trywell Kalusopa, vice-chancelier de l'Université de Zambie. "Nous sommes impatients de voir cette coopération s'étendre et se renforcer à l'avenir."