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Un professeur chinois prêt à se consacrer à l'agriculture africaine à sa retraite
De retour de son 27e voyage sur le continent africain, le professeur Hai Jiangbo envisage sa vie après sa retraite dans deux ans : cet homme de 58 ans veut retourner en Afrique pour y créer une base agricole.
Lors de son dernier voyage en janvier, M. Hai, qui enseigne à la faculté d'agronomie de l'Université d'agriculture et de sylviculture du Nord-ouest, a passé 20 jours en Guinée. Pendant son séjour, il a élaboré des plans de développement agricole pour le ministère de l'Agriculture et encouragé le pays à remédier à l'absence d'un produit agricole emblématique en établissant une solide image de marque et une meilleure planification de la production agricole.
Le voyage de M. Hai en Afrique a commencé en 2003, lorsqu'il a rejoint le troisième groupe d'éducateurs chinois en Ethiopie dans le cadre d'une initiative d'enseignement. A son arrivée en Ethiopie, chargé d'enseigner la physiologie végétale et l'agroécologie, il a dû faire face à une classe d'étudiants locaux âgés de 12 à 45 ans et à un environnement difficile avec peu d'accès à l'Internet. Malgré des compétences limitées en anglais à l'époque, il a traduit du matériel pédagogique chinois en anglais, créé des notes de cours en anglais et même traduit deux manuels agricoles. Cette expérience d'un an n'a été que le début de son lien profond avec l'Afrique.
Au cours des deux dernières décennies, le professeur n'a jamais perdu sa passion pour l'agriculture africaine. Il a participé à de nombreux projets d'aide sur le continent, de l'Ethiopie à la Tanzanie, du Kenya à Madagascar. A chaque fois, il a apporté avec lui les variétés agricoles, les technologies et les modèles de gestion qui ont fait leurs preuves en Chine.
Au-delà de l'amélioration du développement agricole local, M. Hai a suscité chez les étudiants africains une passion pour la poursuite de l'enseignement agricole. Au cours de ces 21 années, il s'est rendu dans 13 pays africains, où il a formé à la fois en ligne et en personne plus de 10.000 étudiants africains en master et en doctorat, techniciens agricoles et fonctionnaires. Certains d'entre eux ont même choisi de venir en Chine pour poursuivre leurs études.
L'un de ces étudiants est Ngnadong Wansim Aboubakar, originaire du Cameroun, qui prépare actuellement son doctorat sous la direction de M. Hai. M. Aboubakar se souvient que c'était intimidant de quitter son pays natal pour obtenir un master, mais qu'il a "trouvé une nouvelle famille en Chine".
"M. Hai m'a dit de le considérer non seulement comme un professeur ou un superviseur, mais aussi comme un membre de la famille. Il m'a également encouragé à retourner en Chine pour mon doctorat. Tout ce que j'ai accompli, je le dois à sa supervision et à son soutien", indique M. Aboubakar.
Le dévouement de M. Hai ne se limite pas à ses étudiants africains. Il a même écrit au président de son université pour inciter davantage d'étudiants chinois à se rendre en Afrique pour y créer des entreprises et mettre leurs connaissances agricoles au service du continent.
Aux yeux du professeur, l'Afrique est un paradis pour le développement agricole. Le continent est doté d'abondantes ressources naturelles, de conditions de lumière et de chaleur favorables, de précipitations abondantes, de nombreux cours d'eau et de vastes terres. Cependant, limitée par la technologie et le talent, sa productivité agricole reste faible.
M. Hai voit un immense potentiel de croissance agricole en Afrique, où les connaissances et les technologies qu'il maîtrise peuvent être appliquées de la manière la plus efficace. "Grâce aux expériences de développement agricole de notre pays, nous avons accumulé une grande expérience en matière de production agricole et de développement rural. Je pense que ces expériences chinoises peuvent être très bénéfiques pour l'Afrique", ajoute-t-il.
A l'approche de sa retraite, M. Hai rêve de retourner en Afrique pour y créer des stations expérimentales, des fermes ou des coopératives avec ses étudiants africains. Il espère mettre en œuvre les expériences agricoles chinoises en Afrique, contribuant ainsi à fournir une plateforme stable en Afrique pour la recherche agricole.
"Avec mes étudiants, je veux contribuer au développement agricole des pays africains, à leur sécurité alimentaire et à la réduction de la malnutrition. Je pense que le futur de la communauté d'avenir partagé Chine-Afrique est très prometteur", affirme M. Hai.
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