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Sénégal : les partis politiques se mobilisent en prévision des législatives anticipées du 17 novembre
Les préparatifs des élections législatives anticipées du 17 novembre rythment l'actualité politique au Sénégal, marquée par la réflexion des partis politiques à la manière d'y aller seuls ou de nouer des alliances pour briguer les suffrages des électeurs, ainsi que par la mobilisation du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique en vue d'une meilleure organisation du scrutin.
Dans une adresse à la nation le 12 septembre dernier, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a dissous l'Assemblée nationale dont la majorité des députés, soit 83 sur 165, appartiennent au groupe parlementaire de l'ancienne majorité présidentielle. Lors de la même déclaration, le président Faye a annoncé la tenue des législatives anticipées le 17 novembre.
Lundi, sept personnalités politiques ont déclaré avoir noué une alliance dénommée "Samm Sa Kadu" (respecter sa parole, en langue wolof) pour prendre part aux élections. Il s'agit notamment du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR), de l'Alliance pour la relève citoyenne (ARC), de Taxawu Senegaal, des Serviteurs, du Parti républicain pour le progrès (PRP), du mouvement Gueum Sa Bopp et de l'Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (AGIR). Les cinq premières formations citées avaient présenté un candidat à l'élection présidentielle de mars dernier.
"Samm Sa Kadu" vise à "offrir aux populations sénégalaises des représentants crédibles, capables d'assumer pleinement le rôle de parlementaires au service exclusif du peuple", ont indiqué les responsables de cette alliance électorale dans un communiqué.
De leur côté, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF, parti au pouvoir) vont aller aux législatives sous leur propre bannière, a annoncé samedi dernier le Premier ministre Ousmane Sonko, par ailleurs président dudit parti.
Vingt-quatre heures après cette annonce, le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l'ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012) et l'Alliance pour la République (APR) du président sortant Macky Sall (2012-2024) ont annoncé avoir noué une alliance avec Rewmi, le parti de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, candidat malheureux à la dernière présidentielle.
Dans un communiqué remis à la presse, ils ont fait part de leur "volonté de mettre en place une grande coalition politique, ouverte aux alliés respectifs et à toute formation politique qui souhaiterait la rejoindre, afin de remporter largement les élections législatives prochaines".
De son côté, le Parti socialiste (PS) a rejoint la Nouvelle Responsabilité, un mouvement dirigé par Amadou Ba, ancien Premier ministre de Macky Sall et candidat de "Benno Bokk Yaakaar" (la majorité présidentielle sortante) à l'élection présidentielle de mars dernier.
Pour une meilleure organisation du processus électoral, la Direction générale des élections (DGE) a présenté, dimanche dernier, un outil informatique d'assistance à la constitution des dossiers de candidature à l'intention des formations ou coalitions de partis politiques désireuses de prendre part aux élections législatives.
Cet outil permettra d'éviter certains problèmes liés notamment à l'âge et au respect de la parité homme/femme. Il permettra également de "savoir si la personne investie est bien électrice et qu'elle ne se trouve sur aucune autre liste de candidature", a expliqué la DGE.
Samedi dernier, le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, le général Jean Baptiste Tine, avait rencontré les représentants de partis, formations et coalitions politiques, ainsi que les membres de la société civile pour discuter du processus électoral et avoir la même compréhension du calendrier électoral.