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Des entreprises pharmaceutiques chinoises font des percées en Afrique dans le cadre d'une coopération croissante dans le domaine de la santé

Xinhua 28.10.2024 08h48

William Kwame Amakye, originaire du Ghana, passe habituellement dix à douze heures par jour dans un laboratoire. En tant que chercheur postdoctoral à l'Université de technologie du Sud de la Chine (South China University of Technology, SCUT), il s'est engagé à acquérir des connaissances et de l'expérience en Chine pour faire progresser sa carrière.

"J'ai travaillé dans une clinique au Ghana en tant que nutritionniste pendant deux ans, et l'un des principaux défis auxquels nous sommes confrontés là-bas est le coût élevé des médicaments, dont la majorité est importée, ce qui fait grimper le coût des soins de santé", explique Amakye.

Avec l'espoir d'aider davantage les patients du Ghana, Amakye souhaite poursuivre ses études en médecine et en nutrition.

Grâce à une bourse du gouvernement chinois, il est venu en Chine pour la première fois en 2014 et a achevé ses études de troisième cycle. En 2018, il a poursuivi ses études en vue de l'obtention d'un doctorat en sciences et ingénierie alimentaires, puis a effectué un post-doc à la SCUT, à Guangzhou, capitale de la province chinoise du Guangdong (sud).

L'expérience d'Amakye représente l'une des diverses formes de coopération entre la Chine et l'Afrique dans le domaine des soins de santé, qui permet aux étudiants, professionnels et chercheurs en médecine des pays africains d'acquérir une formation et une expertise précieuses en Chine.

La Chine et l'Afrique partagent une longue histoire de coopération dans le domaine de la santé, marquée par des décennies d'efforts de collaboration en matière d'assistance médicale, de formation aux soins médicaux et d'initiatives de santé publique.

En 1963, la Chine a envoyé sa première équipe médicale en Algérie. A ce jour, le pays a envoyé quelque 25.000 membres d'équipes médicales dans 48 pays africains, soignant environ 230 millions de patients et gagnant le coeur des populations africaines grâce à ce dévouement.

De plus, les entreprises pharmaceutiques chinoises ont considérablement augmenté leurs efforts d'expansion en Afrique, visant à fournir au continent des médicaments et des solutions de soins de santé plus abordables.

Selon l'OMS, en 2022, on estimait à 249 millions le nombre de cas de paludisme et à 608.000 le nombre de décès dus à cette maladie dans 85 pays. L'Afrique abritait 94% de ces cas de paludisme et 95% de décès dus au paludisme dans le monde.

A Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire, le géant pharmaceutique chinois Shanghai Fosun Pharmaceutical construit une usine de fabrication de médicaments antipaludiques et d'antibiotiques, dont la première phase devrait être achevée en 2025.

Une fois les trois phases achevées, l'usine devrait produire cinq milliards de comprimés par an et créer près de 1.000 emplois dans la région de Grand-Bassam, à l'est d'Abidjan, selon l'entreprise Fosun.

Fosun fait partie d'une vague croissante d'entreprises pharmaceutiques chinoises qui établissent des usines de fabrication en Afrique.

Dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, les importations représentent 70% à 90% de leurs médicaments consommés, ce qui fait grimper le coût de nombreux produits pharmaceutiques et rend leurs citoyens vulnérables aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement.

La société médicale chinoise Jijia International Medical Technology a signé le 7 octobre de cette année un mémorandum d'entente avec la Corporation du développement industriel de Zambie pour la construction dans le pays d'une usine de fabrication de vaccins oraux contre le choléra.

La cérémonie de signature a été assistée par le président zambien, Hakainde Hichilema, et l'ambassadeur de Chine en Zambie, Han Jing, à Lusaka.

M. Hichilema a déclaré que l'accord ferait de la Zambie le premier pays africain à produire ce vaccin contre le choléra.

"Ce partenariat permettra de sauver des vies, de stimuler la productivité, et de servir l'humanité", a-t-il ajouté.

"La mise en oeuvre de ce projet offrira une solide protection sanitaire à la population zambienne, favorisera l'emploi local, et renforcera les capacités de réponse d'urgence de la Zambie en cas de crise de santé publique", a déclaré Su Yonglin, directeur général adjoint de Jijia.

"L'arrivée en Afrique d'entreprises pharmaceutiques chinoises contribuera à renforcer la capacité d'approvisionnement en produits pharmaceutiques des pays hôtes et à améliorer les conditions de santé locales. En outre, elle permettra de développer l'industrie pharmaceutique dans ces pays, de réduire le coût des médicaments, tout en favorisant le développement des industries connexes", a observé Tian Muye, chercheur assistant à l'Institut Chine-Afrique.

Selon le plan d'action de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (2025-2027), la Chine continuera d'encourager et de soutenir les entreprises privées chinoises à investir dans l'industrie pharmaceutique de l'Afrique.

"La coopération sino-africaine dans le domaine de la médecine et des soins de santé présente un grand potentiel. L'Afrique présente à la fois des opportunités et des défis importants en matière de prestation de soins de santé, domaines dans lesquels la Chine a réalisé des progrès substantiels", a indiqué Ren Jiaoyan, professeur de la SCUT.

"Parallèlement, la grande base industrielle de la Chine cherche à élargir ses marchés, et l'Afrique offre un marché dynamique qui peut profiter aux deux parties. Cela permet à la Chine et à l'Afrique de mener une coopération mutuellement bénéfique", a ajouté M. Ren.

(Web editor: 孙鸿宇, Yishuang Liu)

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