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Le Rwanda se félicite de la décision d'un tribunal français de confirmer la condamnation à perpétuité d'un ancien officier de police pour génocide
Le Rwanda a salué mercredi la condamnation de Philippe Hategekimana, alias Biguma, ancien commandant adjoint de la Gendarmerie (aujourd'hui Police nationale du Rwanda) pour son rôle dans le génocide de 1994 contre les Tutsi, en particulier dans la province du Sud.
La Cour d'appel française a confirmé mardi la condamnation à perpétuité de M. Hategekimana. Le procès en appel a commencé début novembre après que M. Hategekimana, qui a nié les accusations, eut contesté la condamnation à perpétuité prononcée par la cour d'assises de Paris en juin 2023.
"Justice est rendue aux victimes du génocide commis contre les Tutsis à Nyanza et dans les régions avoisinantes", a déclaré Jean-Damascène Bizimana, ministre rwandais de l'unité nationale et de l'engagement civique, dans un message publié sur X (ex-Twitter).
Philippe Hategekimana, 67 ans, a été reconnu coupable de génocide et de crimes contre l'humanité. Dans son arrêt, la Cour a souligné la gravité de ses crimes, notant que ses actions avaient joué un rôle déterminant dans l'ampleur des massacres à Nyanza.
"Nous sommes très heureux de la décision de la Cour de condamner Philippe Hategekimana pour son rôle dans le génocide de 1994 contre les Tutsi. Nous sommes heureux que justice ait été rendue", a déclaré mercredi à la presse Erasme Ntazinda, maire du district de Nyanza, dans la province du Sud, au siège du district.
Le maire a ajouté que les survivants étaient satisfaits de la décision de la Cour d'appel de Paris, qui a condamné M. Hategekimana à la prison à vie après que des survivants eurent témoigné de son implication dans le génocide.
En juin 2023, un tribunal de première instance a condamné M. Hategekimana à la prison à vie. Il a fait appel de cette décision et, au cours du procès en appel, de nombreux témoignages l'ont impliqué dans l'orchestration et la participation aux massacres.
Après le génocide, M. Hategekimana s'est réfugié en France, où il a pris la fausse identité de Philippe Manier. Il a obtenu le statut de réfugié et la nationalité française en 2005. Il a travaillé comme agent de sécurité dans une université à Rennes, une ville du nord-ouest de la France, mais a fui au Cameroun en 2017 après avoir fait l'objet d'un examen minutieux de la part des médias et d'une plainte déposée par le Collectif des Parties civiles pour le Rwanda, un groupe de défense des droits de l'homme basé en France.
M. Hategekimana a été arrêté à Yaoundé, la capitale du Cameroun, en 2018, puis extradé vers la France. Depuis 2019, il est en détention dans l'attente de son procès.
Dans une affaire connexe en octobre, un tribunal français a condamné l'ancien médecin rwandais Eugène Rwamucyo à 27 ans de prison pour son rôle dans le génocide de 1994.
Environ un million de personnes (principalement des membres de la communauté tutsie et des Hutus modérés) ont été tuées lors du génocide orchestré par des extrémistes hutus au cours d'un massacre qui a duré 100 jours en 1994.