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RDC : l'ONU relocalise temporairement son personnel non essentiel de Goma face à l'insécurité
L'Organisation des Nations Unies a décidé samedi de relocaliser temporairement son personnel non essentiel de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où se détériore la situation sécuritaire.
Cette décision touche le personnel administratif et ceux qui peuvent accomplir leurs tâches depuis un autre lieu, a noté l'ONU via un communiqué, soulignant que cette relocalisation n'affecte en rien l'engagement de l'ONU à fournir une aide humanitaire et à protéger les civils au Nord-Kivu.
La relocalisation intervient au milieu des hostilités et des avancées par la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). La rebellion a pris contrôle de Sake, une cité stratégiquement importante considérée comme le dernier verrou avant Goma.
Le personnel essentiel reste sur le terrain pour assurer la continuité des opérations critiques, telles que la distribution de l'aide alimentaire, l'assistance médicale, l'hébergement et la protection des communautés vulnérables, a-t-elle assuré, précisant que la relocalisation temporaire du personnel sera réévaluée en fonction de l'évolution de la situation sécuritaire.
Une panique s'est aussi installée parmi les déplacés à travers Goma, ville clé dans la région qui a été entre les mains du M23 en 2012 pendant dix jours. Plusieurs ambassades étrangères ont émis des alertes, conseillant à leurs citoyens de quitter le Nord-Kivu tant que les aéroports et les frontières restent opérationnels.
Guillaume Njike Kaiko, porte-parole de l'armée congolaise au Nord-Kivu, a déclaré vendredi que les combats pour libérer Sake, désormais occupée par le M23, et sécuriser Goma étaient toujours en cours.
"Nous avons déjà stoppé l'avancée de l'ennemi vers la ville de Goma et à cet instant, nous appelons la population au calme car nos forces armées sont pleinement engagées sur la ligne de front contre l'ennemi. Nous rassurons que l'armée va remettre de l'ordre sur le terrain", a-t-il déclaré à Xinhua.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'est dit alarmé par la reprise des hostilités par le M23. Selon un communiqué publié jeudi par son porte-parole Stéphane Dujarric, M. Guterres a condamné la nouvelle offensive du M23 depuis le début de l'année ainsi que son expansion dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris la récente prise de Sake, qui a accru la menace sur Goma.
Alors que l'offensive a causé des pertes dévastatrices parmi la population civile et augmenté le risque d'une guerre régionale plus large, M. Guterres a appelé le M23 à cesser immédiatement son offensive, à se retirer de toutes les zones occupées et à respecter l'accord de cessez-le-feu mis en œuvre en août dernier.
Plus de 400.000 personnes ont été déplacées depuis le début de l'année 2025 dans l'est du pays où les conflits s'intensifient entre l'armée congolaise et des groupes armés.