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La RDC renforce sa réponse à l'épidémie de charbon avec le soutien de l'OMS
Les autorités sanitaires de la République démocratique du Congo (RDC), avec l'appui technique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont renforcé les mesures d'urgence face à une épidémie du charbon signalée dans la province du Nord-Kivu, dans l'est du pays, a indiqué jeudi l'OMS dans un communiqué.
Selon le ministère congolais de la Santé, 17 cas suspects et un cas humain ont été recensés, parmi lesquels un décès a été enregistré. L'épidémie a été détectée dans quatre zones de santé situées autour du lac Edouard, à la frontière avec l'Ouganda. Elle est liée à une flambée épidémique déjà en cours du côté ougandais, dans le district de Kabale, où sept cas humains suspects ont été recensés.
En réponse, les autorités congolaises, en collaboration avec l'OMS, ont intensifié la surveillance épidémiologique et lancé des enquêtes pour identifier la source de l'infection et les chaînes de transmission. Des fournitures médicales sont en cours de distribution et les patients reçoivent un traitement approprié. Une coordination transfrontalière avec les autorités sanitaires ougandaises est également en cours afin de renforcer les efforts de confinement.
"Nos efforts visent à interrompre rapidement la transmission du charbon de l'animal à l'homme", a déclaré Boureima Sambo, représentant de l'OMS en RDC. "Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement, les communautés et nos partenaires pour renforcer les mesures de réponse afin de protéger la santé publique, aujourd'hui et à l'avenir".
Pour répondre efficacement à l'épidémie, l'OMS et ses partenaires ont lancé une approche "Une seule santé", qui reconnaît l'interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale. Cette stratégie intégrée vise à améliorer la prévention, la détection et la lutte contre les épidémies par des actions coordonnées.
Le charbon est une infection bactérienne qui touche principalement le bétail, mais peut être transmise à l'homme par contact direct ou indirect avec des animaux infectés ou leurs produits dérivés. Bien que la transmission interhumaine soit rare, tout cas humain diagnostiqué doit faire l'objet d'une prise en charge médicale immédiate.
Chez l'homme, la maladie peut se présenter sous trois formes : cutanée, gastro-intestinale ou pulmonaire, toutes nécessitant une hospitalisation et un traitement antibiotique rapide. Des vaccins existent pour les animaux et certaines personnes à haut risque, mais l'approvisionnement en vaccins pour l'homme reste limité.
Le premier signalement de l'épidémie en RDC a été émis le 22 mars, à la suite de la mort de dizaines de buffles et d'hippopotames dans le parc national des Virunga. Depuis, des campagnes de vaccination du bétail ont été lancées dans les zones à haut risque, et les équipes vétérinaires procèdent à l'élimination sécurisée des carcasses d'animaux infectés.
Les autorités sanitaires ont également intensifié les campagnes de sensibilisation auprès des communautés afin de prévenir de nouvelles infections et d'encourager la détection précoce des cas.