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Comment l'aide à la formation offerte par la Chine aide à autonomiser le Sud Global
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Un instructeur guide un étudiant pakistanais spécialisé dans l'automatisation électrique lors d'une session de formation à l'atelier Luban du Collège professionnel de technologie moderne de Tianjin (nord de la Chine).(Sun Fanyue/Xinhua) |
Lorsque Joseph Njane, un agent de formation des chemins de fer du Kenya, est monté pour la première fois à bord d'un train à grande vitesse de Beijing à Wuhan puis Guangzhou, il a été captivé par la vitesse, la sécurité et la sophistication technologique du réseau ferroviaire chinois.
Assurée par l'Université Jiaotong de Beijing, la session de formation de trois semaines qu'il a suivi en 2019 a permis à Joseph, qui travaille pour Afristar, la société qui exploite le chemin de fer à écartement standard Mombasa-Nairobi, d'en apprendre davantage sur l'approche scientifique de la planification et la construction, le contrôle et la surveillance des chemins de fer.
« Voir le réseau ferroviaire chinois de mes propres yeux a vraiment été une révélation », a-t-il déclaré, ajoutant que son voyage sur le terrain a déclenché son désir de ramener cette technologie de pointe pour aider à moderniser les systèmes ferroviaires du Kenya. « Les connaissances que j'ai acquises, les méthodes et modèles scientifiques, peuvent être utilisés pour nos chemins de fer en Afrique pour améliorer la capacité et l'utilisation de nos lignes ».
Trois ans plus tard, il a participé à un cours en ligne également dispensé par l'Université Jiaotong de Beijing, qui, selon lui, a renforcé sa compréhension des systèmes ferroviaires, de la structure du chemin de fer aux technologies de répartition. Le point à retenir le plus précieux de la formation, a-t-il souligné, a été l'accent mis par la Chine sur l'intégration de la technologie à l'éducation. « Les deux sessions de formation m'ont permis de proposer quelque chose susceptible d'être utilisé au Kenya pour former notre personnel et assurer leur accès aux connaissances sur les chemins de fer », a-t-il dit.
À son retour au Kenya, Joseph Njane a créé un système en ligne où il a téléchargé le matériel de formation de ses visites en Chine et une formation en ligne. Maintenant, tout employé peut se connecter et accéder à ces documents de formation en quelques minutes, même s'il n'a pas eu la possibilité d'étudier en Chine, a-t-il noté. « Cela accélère le transfert de technologie des experts chinois aux travailleurs kényans ».
Le type de formation que Joseph Njane a reçu dans le cadre de la coopération internationale sur le développement des ressources humaines de la Chine est considéré comme un aspect important de l'aide du pays à l'étranger.
Au cours des 70 dernières années, la Chine a organisé près de 15 000 programmes de formation pour plus de 180 pays et organisations grâce à diverses formes telles que des programmes de formation à court et à moyen terme en Chine, des consultations d'experts à l'étranger et des services de bénévolat pour les jeunes.
Selon Li Ming, porte-parole de l'Agence chinoise de coopération au développement international, ces programmes ont couvert 17 domaines et formé plus de 500 000 professionnels au total, ajoutant que les programmes de formation de l'aide de la Chine à l'étranger se concentrent sur la culture et l'amélioration des capacités de développement personnel des pays récipiendaires, jouant un rôle vital dans les échanges et la coopération économiques et technologiques internationaux.
Il a également cité des exemples tels qu'un stagiaire rwandais qui a fondé une entreprise de production de Juncao à son retour dans son pays, après avoir appris la technologie Juncao (« champignons et herbe ») en Chine, aidant ainsi à sortir plus de 50 000 agriculteurs locaux de la pauvreté.
Un autre exemple est celui d'un stagiaire irakien qui a ramené la méthode de contrôle du sable « à damier » de la Chine pour lutter contre la désertification en Irak, a déclaré M. Li, ajoutant qu'un autre stagiaire d'Afghanistan a utilisé une formation en intervention d'urgence pour éviter une explosion à Kaboul.
Selon M. Li, l'agence prévoit à présent de lancer plus de 2 000 programmes de formation pour plus de 50 000 participants en 2025, indiquant que la Chine continuera de concevoir des projets de coopération au développement et offrira 100 000 opportunités de formation et d'étude aux pays du Sud Global au cours des cinq prochaines années.
De son côté, Liu Xian, chercheur associé à l'Institut de coopération au développement international de l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique du ministère du Commerce, a rappelé que la mission fondamentale de la coopération en matière de développement des ressources humaines est d'« apprendre aux gens comment pêcher » plutôt que d'exporter mécaniquement le modèle de la Chine. « Il s'agit de partager sans réserve l'expérience et la technologie de la Chine, et permettre ainsi aux partenaires de saisir non seulement le "comment" mais aussi le "pourquoi" des pratiques de développement du pays par l'interaction », a-t-il déclaré.
Stephen Ndegwa, directeur exécutif de South-South Dialogues, un groupe de réflexion sur la communication pour le développement basé à Nairobi, la capitale du Kenya, a pour sa part déclaré qu'en fournissant des connaissances exploitables, les nations bénéficiaires pourront adapter des méthodes chinoises à leurs contextes uniques, en se concentrant sur les modèles de planification et de développement à long terme. Il a également souligné que l'impact des programmes de formation de la Chine est évident dans leur capacité à renforcer la capacité de développement et à promouvoir la modernisation dans les pays bénéficiaires.
Grâce au développement des compétences, à l'apprentissage des politiques et à la coopération sud-sud, a-t-il poursuivi, ces programmes offrent aux participants les outils nécessaires pour améliorer les industries locales, améliorer la productivité et développer des politiques locales inspirées du succès de la Chine.
Il a par ailleurs noté que l'approche chinoise d'aide à la formation à l'étranger est pratique et axée sur les résultats. Ainsi, a-t-il déclaré, les programmes de formation mettent l'accent sur le respect de la souveraineté et de la non-interférence dans les affaires intérieures, offrant des connaissances flexibles que les pays peuvent adapter à leurs propres structures de gouvernance.
Selon une enquête concernant la formation de l'aide de la Chine à l'étranger menée par l'Institut de coopération internationale au développement de l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique auprès de plus de 1 400 participants de 32 pays et régions, 75,89% des participants pensent que la formation qu'ils ont suivi a considérablement amélioré leurs connaissances ou compétences professionnelles. L'enquête a en outre révélé que 75,23% des participants estiment que la formation a considérablement amélioré leur compétitivité professionnelle, tandis que 75,38% trouvent les expériences acquises en Chine très applicables dans leur pays d'origine.