Français>>Afrique

RDC : l'incertitude plane sur la mise en œuvre du cessez-le-feu

Xinhua 16.10.2025 08h28

La situation sécuritaire demeure instable sur plusieurs lignes de front dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), au lendemain de la signature à Doha, capitale du Qatar, d'un accord établissant un mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu entre le gouvernement congolais et le Mouvement du 23 mars (M23).

Selon le document consulté par Xinhua, le mécanisme vise à superviser la mise en œuvre du cessez-le-feu permanent, à enquêter et vérifier les violations signalées, ainsi qu'à maintenir la communication entre les parties pour prévenir toute reprise des hostilités.

La signature, intervenue un mois après la mise en place d'un mécanisme d'échange et de libération des prisonniers, marque une étape importante dans la mise en œuvre de la déclaration de principes signée en juillet dernier à Doha par Kinshasa et le M23.

Dans un communiqué publié mardi, le gouvernement congolais a salué "une étape majeure" vers la consolidation du processus de paix, réaffirmant son engagement à mettre fin aux hostilités, à assurer la sécurité des populations et à préparer les conditions d'un accord global et durable, avec le soutien de la communauté internationale.

"Il s'agit d'une avancée significative", a également réagi sur le réseau social X le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka.

Malgré la signature de l'accord, les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le M23 se poursuivent dans plusieurs zones des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Mardi, l'armée congolaise a accusé le M23 d'avoir tué 39 civils entre le 6 et le 12 octobre dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Selon le major Dieudonné Kasereka, chargé de communication de la 34e région militaire, les victimes auraient été "abattues dans leurs maisons" ou "ligotées avant d'être exécutées".

De son côté, le M23 a affirmé que les forces gouvernementales avaient mené, au lendemain de la signature, des frappes aériennes sur des zones densément peuplées dans les deux provinces, notamment sur un site d'exploitation aurifère au Sud-Kivu.

Dans un communiqué publié mercredi, le mouvement rebelle a dénoncé "un sabotage du processus de paix" et a déclaré rester "engagé à protéger les populations civiles sous son contrôle".

Les autorités congolaises accusent pour leur part le M23 d'exploiter illégalement plusieurs sites miniers dans l'est du pays afin de financer ses opérations, notamment depuis la prise de Bukavu et de Goma, chefs-lieux des provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu.

Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, l'envoyé spécial du secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, a estimé lundi qu'il existait "un réel espoir" d'un cessez-le-feu durable ouvrant la voie à un règlement définitif du conflit à l'est de la RDC.

Il a toutefois souligné que, malgré les efforts régionaux et internationaux "prometteurs", les engagements pris "ne sont pas encore pleinement respectés".

Depuis le début de l'année, plus de 1,6 million de personnes ont été nouvellement déplacées, dont plus de 68% en raison des combats en cours, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

(Web editor: Huiyan Li, Yishuang Liu)