- Plus
De jeunes ingénieurs rwandais se connectent au réseau électrique chinois

(Photo/Xinhua)
Pour Kellia Kundwa et seize autres jeunes Rwandais, le parcours vers un amphithéâtre situé à l'autre bout du monde a commencé par une série de démarches administratives, de rendez-vous pour l'obtention de visas et de longs vols. Lors de la cérémonie d'ouverture de son école, Kellia Kundwa a ressenti une immense gratitude, qui reflétait non seulement son enthousiasme, mais aussi la détermination d'une génération chargée de façonner l'avenir de son pays. « Mon rêve d'étudier en Chine est devenu réalité », a-t-elle déclaré lors de la cérémonie.
Ces dix-sept jeunes Rwandais sont les pionniers du Sino-Africa Polytechnic, un programme dont le nom chinois fait référence aux anciennes routes commerciales de la soie, même si, aujourd'hui, la compétence prime bien évidemment sur la soie.
Plus tôt cette semaine, les dix-sept étudiants ont entamé une formation exigeante de deux ans en technologies d'automatisation des systèmes électriques à l'Institut de génie électrique de Zhengzhou, capitale de la province du Henan (centre de la Chine). Le cursus débutera par une formation théorique et pratique systématique. Sélectionnés parmi la première promotion de 80 étudiants, ils se voient confier une mission claire : maîtriser la science des réseaux électriques et rentrer au pays avec les compétences nécessaires pour contribuer à relever l’un des défis les plus urgents du Rwanda : l'énergie nécessaire à sa transformation économique.
« Nous sommes engagés dans une transformation économique, et l'énergie figure parmi les défis auxquels nous sommes confrontés », a déclaré Paul Umukunzi, directeur général du Conseil rwandais de l'enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP), qualifiant l'événement d'« historique » pour le système de formation technique et professionnelle de son pays.
En poste depuis cinq ans, ce haut responsable a confié que ce moment revêtait une signification particulière pour lui. « C'est la première fois que j'assiste à une telle cérémonie », a-t-il dit, une petite confidence qui soulignait la portée symbolique de ce partenariat.
L'institut polytechnique est le fruit de la rencontre entre l'expertise pédagogique chinoise et l'investissement privé. Il associe la Faculté de l'énergie électrique de Zhengzhou, l'institut de formation professionnelle Forever TVET au Rwanda, et Beijing Forever Technology Co., Ltd., une entreprise chinoise déjà bien implantée dans ce pays d'Afrique de l'Est.
Ce modèle n'est pas entièrement nouveau. Ce programme s'appuie sur les bases posées en 2018, lorsque Beijing Forever Technology s'est associée aux autorités rwandaises pour créer l'Institut Forever TVET à Kigali. Fin 2024, cet établissement avait formé quelque 2 000 diplômés dans des disciplines allant de la conduite d'engins lourds à la topographie et à la cartographie.
Pour le Rwanda, le calcul est simple. « Nous avons besoin d'une main-d'œuvre qualifiée dans divers secteurs économiques », a déclaré M. Umukunzi, présentant les études des étudiants en Chine comme un investissement direct dans le développement du Rwanda.
« Nous prenons la Chine comme modèle », a-t-il ajouté, soulignant que le transfert de compétences et de connaissances contribuera à la transformation économique en cours au Rwanda. Les diplômés retourneront dans leur pays d'origine, sur le plateau est-africain, pour contribuer à des projets clés tels que la construction du réseau électrique national et le développement des énergies propres.
Ce programme est également perçu comme « un exemple concret des services éducatifs du Henan dans le cadre de l'Initiative "la Ceinture et la Route" », a de son côté noté Wang Huaxing, responsable du département provincial de l'éducation, indiquant que cela marque une nouvelle étape dans la coopération éducative sino-rwandaise : une coopération qui s’institutionnalise, se formalise et s’inscrit dans la durée.
Lors d'une visite du campus, M. Umukunzi a parcouru une réplique grandeur nature d'un poste de transformation de 220 kilovolts et a observé des équipements d'inspection robotisés intelligents. « Je suis vraiment impressionné par la qualité de la formation dispensée par l'établissement », a-t-il déclaré, soulignant que les équipements répondent aux normes internationales.
Pour les étudiants, cette expérience est autant une découverte culturelle qu'un apprentissage académique. David Uwizeye, l'un d'eux, a confié que sa première impression de la Chine avait dépassé toutes ses attentes.
« Ce qui m'a le plus impressionné, c'est la rapidité et la qualité du développement du pays », a-t-il dit. « C'est beaucoup plus avancé que ce que j'avais pu voir sur les réseaux sociaux et ailleurs.»
Il a en outre décrit la Chine comme « une communauté chaleureuse et accueillante », un endroit qui offre non seulement une éducation, mais aussi un espace pour s'épanouir. « Nous découvrons beaucoup de choses que nous n'avions jamais apprises auparavant », a déclaré David Uwizeye, soulignant que son attention reste résolument tournée vers l'avenir. « Après avoir suivi ce programme de deux ans, j'espère acquérir les compétences dont mon pays a besoin pour son développement ».
L'enseignement dispensé en classe va bien au-delà des manuels techniques. David Uwizeye et ses camarades se perçoivent à la fois comme des ingénieurs et des médiateurs entre les nations. « J'espère également contribuer à la communauté chinoise en partageant notre culture et nos expériences », a-t-il conclu, exprimant l'espoir de pouvoir être aussi un « ambassadeur de l'amitié » entre le Rwanda et la Chine.

(Photo/Xinhua)

