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RDC : le gouvernement et la rébellion du M23 signent un accord-cadre ouvrant la voie à un futur accord de paix

Xinhua 17.11.2025 08h42

Le Qatar a annoncé samedi la signature d'un accord-cadre entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le Mouvement du 23 Mars (M23), marquant une nouvelle étape dans les efforts visant à parvenir à un accord de paix attendu de longue date et à mettre fin au conflit dans l'est du pays.

Dans un communiqué, le ministère qatari des Affaires étrangères a indiqué que cet accord-cadre s'appuie sur l'élan créé par la Déclaration de principes signée entre les deux parties le 19 juillet dernier. Il réaffirme l'engagement des deux parties à s'attaquer aux causes profondes du conflit à travers un dialogue structuré, des mesures de confiance mutuelle et une approche progressive de désescalade et de stabilisation.

Le ministère a précisé que ce texte servira de document de référence pour l'ensemble du processus de paix. Les deux parties se sont engagées à élaborer une série de protocoles, d'annexes et de mécanismes techniques destinés à assurer la mise en œuvre pratique de la vérification du cessez-le-feu, du désengagement des troupes, de l'accès humanitaire, des voies de réintégration ainsi que de l'appui au dialogue national, entre autres.

A Kinshasa, le gouvernement congolais a salué la signature de ce document, qualifiant cet accord-cadre d'"étape décisive dans la quête d'une paix juste, inclusive et durable à l'Est du pays".

Dans son communiqué, le gouvernement a souligné qu'"aucun statu quo n'est compatible avec l'objectif de paix", affirmant que le processus vise à apporter rapidement des améliorations réelles et mesurables aux régions affectées.

Cependant, dans un message publié sur le réseau social X, Benjamin Mbonimpa, principal négociateur du M23 avec Kinshasa à Doha, a déclaré:" Dans cet accord-cadre signé, il n'est assorti d'aucune clause contraignante, c'est-à-dire qu'il n'y aura ni modification de la situation sur le terrain ni aucune activité quelconque jusqu'à ce que les protocoles soient débattus, négociés, discutés l'un après l'autre, jusqu'à la conclusion finale d'un accord global de paix. Notre population peut patienter, le chemin est encore long."

En juillet, Kinshasa et le M23 avaient signé à Doha une Déclaration de principes fixant un calendrier prévoyant le début des négociations au plus tard le 8 août et la signature d'un accord de paix avant le 18 août. Ces échéances n'ont toutefois pas été respectées.

Depuis sa résurgence fin 2021, le M23 a étendu son contrôle sur plusieurs centres stratégiques dans l'est de la RDC, dont Goma et Bukavu. Dans ces zones, des structures administratives parallèles ont été mises en place, affaiblissant davantage les institutions locales et aggravant une situation humanitaire déjà critique.

Selon les Nations Unies, plus de 2,4 millions de personnes ont été déplacées depuis janvier 2025, portant à près de six millions le nombre total de déplacés internes. Près d'un million de Congolais ont trouvé refuge dans les pays voisins, tandis que 27 millions de personnes sont aujourd'hui menacées par la faim.

(Web editor: Huiyan Li, Yishuang Liu)