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En Afrique, l'innovation et l'entrepreneuriat ont le vent en poupe
(Xinhua/Cyril Ndegeya)
Lors d'un concours organisé vendredi dernier à Kigali, capitale du Rwanda, qui a réuni plus de 50 start-ups venues présenter leurs idées, le premier prix a été attribué à Re-Banatex, une start-up qui transforme les tiges de bananiers jetées en fibres pour fabriquer des sacs, des chaussures et des tapis, offrant une solution qui allie action climatique et la créativité Made-in-Rwanda.
Selon le média local The New Times, Paula Ingabire, ministre rwandaise des Technologies de l'information et de la communication, ainsi que de l'Innovation, a déclaré lors de l'événement que le pays s'efforçait de donner aux start-ups émergentes non seulement la possibilité de se lancer, mais aussi un véritable moyen de développer des solutions dans des domaines tels que la santé, l'agriculture, l'éducation, les interventions d'urgence et les services financiers.
Au cours des dernières années, le dynamisme de l'innovation et de l'entrepreneuriat est palpable non seulement au Rwanda, mais aussi sur l'ensemble du continent. Selon un article publié par la Brookings Institution, l'Afrique est en tête du classement mondial en matière de choix entrepreneuriaux, avec 22% des personnes en âge de travailler qui se lancent activement dans de nouvelles entreprises. En outre, plus de 75% des jeunes Africains ont l'intention de créer leur propre entreprise au cours des cinq prochaines années.
Un nombre croissant de start-ups s'efforcent de libérer le potentiel, de promouvoir la transformation numérique, sociale et économique et de trouver des solutions locales aux problèmes auxquels sont confrontés les pays africains.
Charles Shima est le fondateur de Tourifique, une plateforme de voyage en ligne qui met en relation les voyageurs avec des activités grâce à de courtes vidéos. Décrivant sa vision de former une génération "d'entrepreneurs du voyage" ("travelpreneurs" en anglais), M. Shima a indiqué que son entreprise vise à autonomiser les jeunes Africains et à redéfinir l'industrie du voyage en alliant créativité et esprit d'entreprise.
"Nous transformons le secteur du voyage en transformant les créateurs en innovateurs dotés d'un esprit d'entreprise", a-t-il déclaré à Xinhua en marge du Sommet africain sur l'entrepreneuriat et l'innovation (African Summit on Entrepreneurship and Innovation, ASENTI) 2025, qui s'est tenu à Kigali du 13 au 15 novembre et a attiré plus de 300 participants venus de toute l'Afrique et d'ailleurs.
Pour Blandine Umuziranenge, autre participante à l'ASENTI, "l'Afrique est sans aucun doute un terrain fertile pour l'entrepreneuriat et l'innovation", grâce à des conditions favorables telles qu'une population jeune, l'essor de la connectivité numérique, des politiques gouvernementales favorables et des investissements croissants dans les start-ups.
"Etant donné que de nombreux secteurs, tels que la santé, l'éducation, l'agriculture et la technologie, manquent encore de solutions adéquates, les entrepreneurs africains sont particulièrement bien placés pour concevoir des innovations percutantes et évolutives", a-t-elle indiqué à Xinhua.
Mme Umuziranenge a fondé en 2014 Kosmotive, une entreprise spécialisée dans l'amélioration de la santé reproductive, maternelle et infantile au Rwanda et dans toute l'Afrique. En produisant et en distribuant des serviettes hygiéniques écologiques, économiques et réutilisables, ainsi qu'en fournissant une plateforme de santé en ligne, l'entreprise travaille pour autonomiser les filles et les femmes et promouvoir la liberté féminine, a-t-elle affirmé.
La coopération sino-africaine est également saluée pour son rôle positif dans la promotion de l'innovation et de l'entrepreneuriat à travers le continent.
Au Rwanda, la plateforme électronique World Trade Platform du groupe Alibaba, qui permet aux producteurs africains, notamment rwandais, de vendre des produits tels que le café en Chine par voie numérique, a apporté un soutien concret aux entreprises africaines grâce aux plateformes de commerce électronique, a indiqué Mme Umuziranenge.
"La Chine a été très active à travers l'Afrique, soutenant diverses initiatives et stimulant le développement économique", a commenté M. Shima. "Ce que j'apprécie dans l'approche de la Chine, par rapport à celle des Etats-Unis ou du Canada, c'est qu'elle reconnaît véritablement le potentiel de notre continent".
Selon lui, les partenariats entre l'Afrique et la Chine contribuent à favoriser l'esprit d'entreprise, en particulier chez les jeunes, qui sont de plus en plus moteurs de la transformation et de l'innovation numériques.
Dans le domaine des paiements mobiles, par ailleurs, la coopération sino-africaine a insufflé une nouvelle vitalité à la transformation financière à travers le continent, où l'essor de l'argent mobile a bouleversé tant le monde des affaires que la vie quotidienne, les smartphones devenant les nouveaux portefeuilles.
M-Pesa, principale plateforme de paiement mobile au Kenya, a conclu un partenariat avec Huawei Technologies Co., Ltd., géant chinois des télécommunications. Financée par des investisseurs chinois, PalmPay, une société de paiement numérique émergente au Nigeria, permet à des millions d'utilisateurs de payer leurs factures d'énergie, de recharger leur compte téléphonique, d'acheter des produits et des services, d'effectuer des virements bancaires, d'emprunter et de recevoir des fonds, entre autres.
C'est aussi le cas dans la transformation des transports écologiques en Afrique. Grâce à leur expérience technique dans la fabrication de motos et de batteries, les entreprises chinoises ont largement contribué à cette "révolution" avec leurs produits abordables et de haute qualité.
Spiro Electric Vehicles, un acteur majeur du secteur des véhicules électriques en Afrique, a signé en 2023 un accord de coopération stratégique avec une entreprise chinoise pour vendre 500.000 motos électriques au cours des cinq prochaines années, couvrant des marchés émergents tels que le Kenya et l'Ouganda.
"La Chine apporte une vaste expérience dans les domaines de la fabrication, des infrastructures numériques et de l'innovation technologique, qui peut aider les start-ups africaines à se développer plus efficacement. Les partenariats dans les domaines du développement des compétences, du renforcement des capacités et du transfert de technologies peuvent considérablement renforcer les industries africaines", a souligné Mme Umuziranenge.
(Xinhua/Ren Pengfei)

