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Xiplomatie : les liens très anciens de Mérieux avec la Chine
En 1978, année de l'ouverture de la Chine, Alain Mérieux, président de la Fondation Mérieux, a débarqué en Chine pour la première fois afin de présenter les vaccins développés par l'Institut Mérieux à la communauté scientifique chinoise.
Cette visite a marqué le début de son lien avec la Chine, qui dure depuis des décennies. Depuis, il s'est rendu à de nombreuses reprises dans ce pays asiatique, s'engageant dans une vaste coopération avec la Chine en matière de vaccins, de diagnostics médicaux et de prévention et de contrôle des maladies infectieuses.
En avril, le président chinois Xi Jinping a rencontré M. Mérieux et son épouse Chantal à Beijing. Lors de cette rencontre, M. Xi a remercié le couple et la fondation pour son soutien constant au développement des relations entre la Chine et la France, ainsi qu'à la cause de la santé en Chine.
Avec plus de 40 ans de présence en Chine, la famille Mérieux a été témoin et a contribué aux relations entre la Chine et la France, qui célèbrent cette année leur 60e anniversaire.
UN SOUTIEN SANS FAILLE
La Fondation Mérieux a toujours adhéré au principe "en Chine, avec la Chine, pour la Chine", en coopérant avec des partenaires chinois pour promouvoir le développement de la santé publique, a mis en avant M. Mérieux. Ensemble, ils ont créé des laboratoires de biosécurité de haut niveau pour relever conjointement les défis de santé publique tels que le SRAS, la grippe aviaire et la pandémie de COVID-19.
Depuis 1978, date de la première visite de M. Mérieux en Chine, la coopération s'est progressivement étendue au diagnostic médical, à l'immunologie, au contrôle de la sécurité alimentaire et à la prévention et au contrôle des maladies infectieuses. En 1997, bioMérieux a ouvert un bureau dans la capitale chinoise. En 2004, le siège de la société pour la région Asie-Pacifique a été établi à Shanghai.
L'Institut Mérieux a obtenu 37 brevets et publié plus de 20 articles dans le cadre de ses projets de collaboration à Shanghai. Aujourd'hui, Shanghai est devenue la troisième base de R&D, de production et d'exploitation de la société dans le monde, a dit Liang Ji, responsable du laboratoire commun de R&D de bioMérieux Greater China.
Le 18 décembre 2018, lors de la célébration du 40e anniversaire de la réforme et de l'ouverture de la Chine, M. Mérieux s'est vu décerner la Médaille de l'amitié pour la réforme de la Chine, avec le certificat numéro 001.
Il s'est félicité du développement de la Chine au cours des dernières décennies et du rôle de plus en plus important qu'elle joue sur la scène internationale.
"Pour nous, la Chine est devenue un centre industriel et de recherche important où nous pouvons développer des partenariats durables et de haut niveau dans les domaines du diagnostic médical et de la sécurité alimentaire", a souligné M. Mérieux. "Mon soutien à la Chine restera à 100 %, comme toujours", a-t-il déclaré.
DES LIENS TISSES DEPUIS DES DÉCENNIES
Le premier lien de M. Mérieux avec la Chine a été tissé par son beau-père, Paul Berliet. Bien avant que la Chine et la France n'établissent des relations diplomatiques, M. Berliet a encouragé la coopération entre la France et la Chine dans le domaine de la construction automobile.
En 1975, lors de la visite de Deng Xiaoping en France, M. Mérieux et son beau-père l'ont accompagné dans une usine automobile, où M. Deng et l'ancienne génération de révolutionnaires ont travaillé et étudié. "Dans des moments comme ça, on sent qu'il se passe quelque chose. Les fondements de l'amitié entre la Chine et la France sont vraiment profonds", a-t-il déclaré.
Son grand-père, Marcel Mérieux, a été l'élève et l'assistant de Louis Pasteur, le "père de la microbiologie". A la fin du XIXe siècle, il a créé l'Institut Mérieux pour lutter contre la propagation de la tuberculose en Europe. Cela a jeté des bases solides pour la coopération de la famille avec les entreprises de santé publique chinoises.
A la fin de l'automne 2012, M. Xi a rencontré M. Mérieux à Beijing. M. Xi a exprimé sa reconnaissance à la fondation française pour l'attention et le soutien qu'elle apportait à l'action de la Chine en matière de santé publique et a espéré que la fondation continuerait à soutenir les efforts de la Chine en vue d'améliorer les soins médicaux dans le pays.
En mars 2014, M. Xi s'est rendu spécialement au centre de recherche bioMérieux de Lyon lors de sa visite en France. "C'était une visite inoubliable pour nous", se souvient M. Mérieux. "Le président Xi a mentionné notre amitié et la contribution de notre famille à l'amitié franco-chinoise", a-t-il noté.
"J'aime la Chine du fond du cœur, et cette émotion profonde s'est renforcée au fil des années", a dit M. Mérieux.
ENSEMBLE POUR L'AVENIR
A l'occasion du 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, M. Mérieux a dit qu'à l'heure actuelle, "les peuples chinois et français devraient coopérer plus étroitement".
Lors de son séjour à Beijing en avril, il s'est rendu à l'Institut de biologie des pathogènes de l'Académie chinoise des sciences médicales pour inaugurer le nouveau laboratoire Christophe Mérieux.
Le laboratoire a été créé en 2005 et s'est consacré à la recherche sur les maladies infectieuses émergentes. Ses technologies connexes ont été appliquées dans plus de dix pays en développement. Le laboratoire a été baptisé en l'honneur du défunt fils de M. Mérieux pour ses contributions exceptionnelles.
"Ma femme et moi-même avons vu la sculpture et le nom de Christophe apparaître dans les plus grands instituts de recherche médicale de Chine. Cela m'a ému plus que je ne pourrais jamais l'exprimer", a dit M. Mérieux.
M. Mérieux ne se contente pas d'approfondir la coopération médicale et sanitaire avec la Chine, il a également jeté son dévolu sur le reste du monde, espérant partager les résultats de la coopération avec davantage de pays en développement.
"Pour faire face à la menace croissante des maladies infectieuses, il est impératif que les pays du monde entier transcendent leurs différences politiques et s'engagent dans une coopération à long terme. Pour y parvenir, toutes les nations devraient partager leurs ressources scientifiques, médicales et technologiques. La Chine et la France doivent toutes deux jouer un rôle dans cette entreprise", a indiqué M. Mérieux.