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Les sanctions unilatérales contre la Chine ne sont pas justifiables en tant que contre-mesures
Les sanctions unilatérales contre la Chine vont à l'encontre de nombreuses normes juridiques internationales et ne peuvent être justifiées en tant que contre-mesures en vertu du droit de la responsabilité internationale, a déclaré vendredi une experte onusienne.
Alena Douhan, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les mesures coercitives unilatérales et les droits de l'homme, a noté que les sanctions unilatérales contre la Chine pouvaient être qualifiées de mesures coercitives unilatérales.
Les mesures coercitives unilatérales, comme l'indique le Bureau du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, sont imposées comme un outil pour "forcer un changement de la politique" des Etats visés et peuvent "avoir un impact sur la pleine jouissance des droits de l'homme énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme".
Malgré la capacité de la Chine à atténuer leurs impacts négatifs, les sanctions unilatérales imposées par les Etats-Unis et d'autres pays ont inévitablement porté atteinte aux droits de l'homme en Chine et pourraient avoir des conséquences humanitaires négatives dans une plus grande partie du monde, a fait remarquer Mme Douhan lors d'une conférence de presse tenue à Beijing à l'issue de sa visite de 12 jours dans le pays.
Lors de son voyage, elle s'est rendue à Beijing, à Shenzhen et dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, où elle s'est entretenue avec des responsables gouvernementaux, ainsi qu'avec des représentants d'organisations non gouvernementales, d'entreprises, d'institutions universitaires et d'autres secteurs.
Les sanctions unilatérales menacent les droits des groupes vulnérables en Chine, dont les personnes employées de manière informelle, les travailleurs âgés dotés d'une moindre capacité de production et les femmes employées dans certains secteurs de l'économie, a précisé Mme Douhan.
Ces groupes travaillent plus généralement dans des industries à forte intensité de main-d'œuvre, qui sont confrontées à des défis plus importants que les industries de haute technologie dans le cadre des sanctions, et ont plus de difficultés à retrouver un emploi une fois au chômage, selon l'experte onusienne.
Par ailleurs, les sanctions unilatérales et leurs moyens d'application affectent les travailleurs des entreprises chinoises dans les pays tiers, tandis que les dégâts potentiels aux capacités des entités et des entreprises chinoises impliquées dans les projets humanitaires et de développement international pourraient également avoir des retombées sur les populations défavorisées dans les pays bénéficiant de ces projets, a-t-elle ajouté.
Mme Douhan, qui présentera en septembre au Conseil des droits de l'homme des Nations unies un rapport basé sur sa visite, a appelé les parties imposant des sanctions à "lever et suspendre toutes les sanctions unilatérales appliquées à la Chine et aux entreprises et citoyens chinois sans autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies".