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La coopération internationale est le seul moyen de maintenir l'IA sous contrôle humain, selon une ancienne vice-ministre chinoise

Xinhua 12.02.2025 08h27

Ce n'est qu'en travaillant tous ensemble que les pays du monde seront en mesure de maîtriser les pouvoirs de l'intelligence artificielle (IA). Si les pays affrontent séparément l'IA par eux-mêmes, celle-ci a le potentiel de vaincre l'humanité, a affirmé lundi l'ancienne vice-ministre chinoise des Affaires étrangères Fu Ying lors du Sommet pour l'action sur l'IA de Paris.

Si l'on examine la situation actuelle de manière réaliste, la coopération sino-américaine en matière d'IA ne semble guère prometteuse, les tensions géopolitiques continuant à jeter une ombre sur la collaboration scientifique entre les deux pays, a-t-elle indiqué.

Ces dernières années, les Etats-Unis ont déployé des efforts constants pour bloquer les progrès technologiques de la Chine, empoisonnant l'atmosphère nécessaire à la coopération, a-t-elle déclaré.

"Si nous dessinions un diagramme des tendances mondiales au cours de la troisième décennie du 21e siècle, nous verrions une courbe exponentielle d'innovation technologique. Mais dans le même temps, nous observerions également une trajectoire descendante marquée dans les relations sino-américaines. Malheureusement, ces deux courbes se sont inévitablement croisées. Face à l'explosion technologique actuelle, alors même que l'humanité a plus que jamais besoin de mobiliser toute sa sagesse et toute son énergie pour coopérer, certains grands pays tentent de fermer les plateformes de collaboration", a déclaré Mme Fu.

Ce phénomène a conduit à deux tendances : l'une est le progrès rapide des entreprises technologiques et des chercheurs américains en matière d'innovation et de leadership dans le monde virtuel piloté par l'IA. L'autre est le leadership croissant de la Chine en matière de déploiement vertical de l'IA dans les industries du monde réel. Ces deux tendances sont investies d'une forte dynamique, la première soutenue par un capital énorme, et la seconde par une industrie puissante et un vaste marché.

"En se servant de l'histoire comme d'un guide, on peut naturellement penser que la combinaison de ces deux forces est la meilleure voie à suivre pour parvenir à une application sûre et responsable des technologies de l'IA. Si l'on examine la situation au cours des dernières années, on n'observe cependant aucune perspective de ce type. Les interférences géopolitiques sont par conséquent une autre des préoccupations relatives à la sécurité de l'IA", a indiqué Mme Fu.

Concernant le récent débat sur la question de savoir si l'IA doit ou non rester en source libre - un débat en partie déclenché par la plateforme d'IA chinoise DeepSeek - Mme Fu a déclaré que les startups chinoises préféraient principalement les sources libres, qui sont plus efficaces pour renforcer la transparence, et permettent une évolution plus rapide de la technologie. Cette approche est en phase avec la conviction chinoise selon laquelle l'IA doit bénéficier au peuple.

"Par comparaison, l'opacité totale des modèles actuels de certaines grandes entreprises est plus inquiétante", a-t-elle affirmé.

Mme Fu a déclaré que la Chine était pleinement consciente des risques liés au développement de l'IA, et avait pris des mesures appropriées pour y faire face.

Le Sommet pour l'action sur l'IA de Paris s'est tenu lundi et mardi. Des experts en IA, des décideurs politiques et des chefs d'entreprise de divers pays se sont réunis pour engager des discussions approfondies sur les opportunités et les défis liés au développement et à la gouvernance de l'IA.

(Web editor: Ying Xie, Yishuang Liu)

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