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"L'eau qui coule ne peut être coupée" : comment Xi Jinping promeut l'amitié entre la Chine et la Malaisie
Il y a plus de trois décennies, lorsque Xi Jinping, alors le plus haut responsable de la ville chinoise de Fuzhou (sud-est), s'est rendu en Malaisie dans le cadre d'un voyage de promotion des investissements, il a été profondément impressionné par deux sites symboliques.
Le président chinois, Xi Jinping, organise une cérémonie de bienvenue pour le roi de Malaisie, le sultan Ibrahim Sultan Iskandar, qui est en visite d'Etat en Chine, au Grand Palais du Peuple, avant leur entretien à Beijing, capitale chinoise, le 20 septembre 2024. (Xinhua/Yin Bogu)
Le premier est le temple Poh San Teng, un hommage de longue date au célèbre navigateur chinois Zheng He (1371-1433) de la dynastie Ming. L'autre est la ville de Sibu, connue sous le nom de "Nouvelle Fuzhou" depuis que Wong Nai Siong, originaire de Fuzhou, a émigré en Malaisie avec plus de 1.000 Chinois il y a plus d'un siècle.
Ces deux lieux témoignent de l'amitié millénaire entre la Chine et la Malaisie, un lien que M. Xi s'est engagé à plusieurs reprises à hériter et à consolider en tant que chef d'Etat chinois. Lors d'une visite en Malaisie en 2013, il a cité un proverbe local pour illustrer cet engagement : "L'eau qui coule ne peut être coupée".
C'est également au cours de cette tournée en Asie du Sud-Est, en Indonésie et en Malaisie, que M. Xi a invoqué à nouveau l'héritage de Zheng He et mis en avant la Route de la soie maritime du XXIe siècle, une composante essentielle de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR).
Alors que M. Xi se rend en Malaisie pour une nouvelle visite d'Etat, les deux nations sont prêtes à renforcer leur amitié ancestrale et leur coopération fructueuse, ainsi qu'à orienter les relations bilatérales vers un destin commun plus prometteur dans la nouvelle ère.
UNE COOPERATION SUR LA VOIE RAPIDE
Sur une colline surplombant le projet ferroviaire la Voie ferrée de la côte Est (East Coast Rail Link - ECRL) dans l'Etat malaisien de Pahang (est), une série de caractères chinois et malais se détache du paysage : "Vaste consultation, contribution commune, avantages partagés - construire un avenir meilleur".
Cette phrase, concise et percutante, est le principal principe de l'ICR, qui est désormais devenue un cadre mondial de premier plan en matière d'infrastructures et de développement et qui a favorisé une multitude de partenariats florissants à travers les continents.
En tant que nœud vital le long de l'ancienne Route de la soie maritime, la Malaisie est l'une des premières à participer à la coopération dans le cadre de la Ceinture et de la Route. Grâce aux efforts conjoints et à l'impulsion inébranlable de M. Xi, la collaboration bilatérale dans ce cadre a porté de riches fruits.
Photo du site de lancement du projet de Liaison ferroviaire de la côte est à Kuantan, en Malaisie, le 11 décembre 2023. (Xinhua/Xu Xinyu)
Un exemple notable est l'ECRL, une ligne ferroviaire de 665 km dont la construction bat son plein. Signe de l'importance que le président Xi attache à ce projet phare, il a dépêché un envoyé spécial pour son lancement en 2017. Lors de sa rencontre avec le roi de Malaisie, le sultan Ibrahim Sultan Iskandar, à Beijing en septembre dernier, M. Xi a une nouvelle fois appelé à des efforts concertés pour assurer son succès.
Une fois achevée, cette ligne reliera la côte est de la Malaisie, moins développée, à la côte ouest, puissance économique du pays, améliorant ainsi la connectivité et favorisant une croissance équilibrée. Elle pourra également être reliée aux réseaux ferroviaires Chine-Laos et Chine-Thaïlande, qui font tous partie du Nouveau corridor commercial international terre-mer, un axe commercial international essentiel.
"S'il devait se concrétiser, l'ECRL serait en mesure d'exploiter l'ensemble du réseau ferroviaire thaïlandais et de relier Kunming, dans le sud-ouest de la Chine, via le Laos, ce qui permettrait d'améliorer la libre circulation des marchandises et des passagers dans la région", a déclaré le ministre malaisien des Transports, Anthony Loke Siew Fook.
Au-delà du projet ferroviaire, la collaboration sino-malaisienne se développe à l'horizon. La Chine est le premier partenaire commercial de la Malaisie pendant 16 années consécutives, le volume atteignant un record historique de 212,04 milliards de dollars en 2024. Ces dernières années, les fruits tropicaux de Malaisie tels que le durian, le mangoustan et le jacquier sont devenus de plus en plus populaires auprès des consommateurs chinois.
Lors de sa rencontre avec le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim l'année dernière à Beijing, M. Xi a encouragé la Malaisie à commercialiser davantage de produits malaisiens de qualité et de spécialité sur le marché chinois, ainsi que préconisé une coopération plus étroite dans de nouveaux domaines tels que l'économie numérique, l'intelligence artificielle et les nouvelles énergies.
"Les liens économiques florissants entre la Malaisie et la Chine démontrent la résilience et les avantages mutuels de notre relation bilatérale", a déclaré Samirul Ariff Othman, économiste à l'Université technologique Petronas en Malaisie. "L'expansion continue des investissements dans des secteurs à forte valeur ajoutée tels que la technologie, l'énergie verte et l'industrie manufacturière renforcera encore notre coopération".
Une membre du personnel montre un durian de Malaisie dans la zone d'exposition des produits alimentaires et agricoles lors de la deuxième Exposition internationale d'Importation de la Chine à Shanghai, dans l'est de la Chine, le 9 novembre 2019. (Xinhua/Cai Yang)
DES AMIS A TOUTE EPREUVE
En 2012, Yong June Kong, un jeune Malaisien qui avait étudié la médecine en Chine, a fait don de ses cellules souches hématopoïétiques à un jeune Chinois souffrant de leucémie, réussissant à sauver cet enfant de sept ans et faisant de lui-même le premier donateur de cellules souches étranger en Chine.
Lors de la visite de M. Xi en Malaisie en 2013, le président a mentionné ce geste touchant pour mettre en lumière l'amitié profonde entre les peuples chinois et malaisien. "Nous n'oublierons pas également" cette histoire, a-t-il dit, ému.
"Je n'aurais jamais imaginé qu'un tel geste simple puisse recevoir une reconnaissance d'un si haut niveau", a confié à Xinhua M. Yong, aujourd'hui médecin à l'hôpital Renji de Shanghai. "Je n'ai pas dormi de toute la nuit après avoir appris que le président chinois avait parlé de moi", a-t-il rappelé.
La reconnaissance de M. Xi a été non seulement un honneur personnel, mais également un témoin de l'esprit de soutien mutuel entre les pays, a ajouté M. Yong.
"Cet encouragement a renforcé ma détermination à rester en Chine, à poursuivre ma carrière médicale pour sauver des vies, à faire davantage de don du sang et à m'engager dans d'autres activités caritatives, ainsi qu'à devenir un point d'amitié entre la Chine et la Malaisie", a-t-il déclaré.
Comme le dit un proverbe malaisien autrefois cité par M. Xi : "Un ami qui comprend tes larmes est beaucoup plus précieux que de nombreux amis qui ne connaissent que tes sourires". A ses yeux, les deux pays sont de bons amis, capables de s'entendre, de se faire confiance et de compter l'un sur l'autre.
En 1974, avec une vision stratégique, la Chine et la Malaisie ont brisé la glace de la Guerre froide et ont établi les relations diplomatiques, la Malaisie étant le premier membre de l'ASEAN à le faire. Ensuite, la Malaisie est devenue la première à inviter la Chine à mener le dialogue avec l'ASEAN et la première à être l'hôte du sommet Chine-ASEAN.
Lors de son voyage en Malaisie en 2013, M. Xi a rappelé la lutte conjointe des deux pays contre la crise financière en Asie en 1997 et le tsunami économique mondial en 2008, ainsi que l'aide fournie par la Malaisie à la Chine à l'issue du séisme dévastateur de magnitude 8,0 à Wenchuan en 2008. C'était également au cours de cette visite que les relations bilatérales ont été élevées au stade de partenariat stratégique global.
Une décennie après, M. Xi et M. Anwar sont parvenus à un consensus à Beijing sur la construction d'une communauté d'avenir partagé Chine-Malaisie, inaugurant un nouveau chapitre dans leurs relations bilatérales.
Le président chinois, Xi Jinping, reçoit le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, au Grand Palais du Peuple à Beijing, capitale chinoise, le 31 mars 2023. (Xinhua/Rao Aimin)
A un niveau plus large, M. Xi apprécie hautement le rôle central de la Malaisie dans la coopération régionale en tant que membre fondateur de l'ASEAN et acteur clé de la coopération en Asie de l'Est. Le président chinois a réitéré le soutien de son pays à la présidence malaisienne de l'ASEAN 2025 et son attachement à la centralité de l'ASEAN et à son indépendance stratégique.
"Les relations entre la Malaisie et la Chine se sont renforcées au fil des récentes décennies", a estimé M. Othman. "Aujourd'hui, le partenariat est plus dynamique que jamais, porté par une collaboration économique approfondie et des échanges entre peuples solides".
ECHANGES ENTRE CULTURES
Alors que la Chine et la Malaisie célébraient l'an dernier le 50e anniversaire de leurs relations diplomatiques, Tan Lak Hon, avec 86 autres étudiants malaisiens à l'Université de Tianjin en Chine, ont écrit une lettre à M. Xi, exprimant leur engagement à se servir de courriers et de promoteurs de l'amitié liant les deux pays, ainsi que leur aspiration à aider à construire la communauté d'avenir partagé sino-malaisienne.
Dans son message adressé plus tard cette année-là au roi de Malaisie, le sultan Ibrahim, à l'occasion de cet événement historique, M. Xi a exprimé sa joie d'avoir reçu la lettre des étudiants. "Je suis heureux que la cause de l'amitié entre les deux pays se poursuive", a écrit M. Xi.
Fortement encouragé, M. Tan envisage de créer un compte sur les réseaux sociaux pour partager ses expériences d'études et de voyages en Chine avec des amis qui sont rentrés en Malaisie. "Je servirai activement d'avocat de notre amitié et aiderai à développer une communication significative entre les étudiants de nos deux pays", a-t-il promis.
M. Xi lui-même est un fervent défenseur du renforcement des échanges culturels et humains entre les deux pays. Il a souligné à maintes reprises que l'amitié entre peuples était la clé des relations harmonieuses entre les pays.
Des artistes se produisent lors du concert baptisé "Rythmes cantonais pour la Route de la soie" au Campus malaisien de l'Université de Xiamen à Selangor, en Malaisie, le 24 novembre 2023. (Xinhua/Cheng Yiheng)
Lors de sa visite en Malaisie en 2013, M. Xi a témoigné de la signature d'un accord portant sur la création d'une antenne malaisienne de l'Université de Xiamen, le tout premier campus à l'étranger d'un établissement d'enseignement supérieur chinois. Xiamen, tout comme Fuzhou, est une grande ville de la province chinoise du Fujian.
Cette université entretient une relation particulière à la fois avec la Malaisie et avec M. Xi. Elle a été fondée en 1921 par Tan Kah Kee, un homme d'affaires et philanthrope chinois d'outre-mer patriote, qui est né à Xiamen et a connu un grand succès commercial en Malaisie et à Singapour. Lorsque M. Xi travaillait à Xiamen, il a développé un lien profond avec cette université.
Aujourd'hui, le campus malaisien de l'Université de Xiamen compte dix facultés et plus de 9.100 étudiants originaires de dizaines de pays et régions. A ce jour, plus de 6.300 étudiants ont été diplômés de cet établissement, faisant de lui un exemple brillant de la coopération éducative entre la Chine et la Malaisie, ainsi qu'une plateforme essentielle pour stimuler la compréhension mutuelle entre différentes civilisations.
Nombre de ces diplômés partagent la détermination de M. Tan à promouvoir la communication interculturelle et l'amitié entre peuples, un thème majeur dans l'approche de M. Xi en matière de relations internationales.
"Quel autre dirigeant articule la vision de l'avenir tout en s'efforçant de comprendre la civilisation, les valeurs et la culture ?", a noté M. Anwar. "C'est pourquoi je me sens tout à fait à l'aise lors de mes échanges avec le président, en raison de sa clairvoyance et de sa vision".
