La gouvernance mondiale de l'océan nécessite une coopération France-Chine, selon le maire de Nice

La France et la Chine, toutes deux attachées au multilatéralisme, ont un rôle à jouer dans la conservation et l'utilisation durable de l'océan, a déclaré Christian Estrosile, maire de la ville française de Nice, dans un entretien accordé à Xinhua à l'occasion de la troisième conférence des Nations Unies sur l'océan (UNOC3), que sa ville accueille cette semaine.

Selon le décompte du ministère français des Affaires étrangères, une centaine de pays sont représentés à l'UNOC3, une participation bien plus importante que lors des deux éditions précédentes, à New York en 2017 et à Lisbonne en 2022. A cela s'ajoute une forte présence de la communauté scientifique, de la société civile et d'autres parties prenantes.

"Cela me laisse beaucoup d'espérance pour que Nice arrive à proposer, avec l'ensemble de ceux qui représentent la planète, des avancées importantes pour trouver des solutions", s'est félicité M. Estrosi. En cette année marquant le 10e anniversaire de l'Accord de Paris, il a affirmé souhaiter qu'à Nice la communauté internationale réussisse avec l'UNOC3 ce que la COP21 avait permis comme avancées il y a dix ans.

Fin mars dernier, les gouvernements chinois et français ont publié une déclaration conjointe sur la question climatique, afin de célébrer les dix ans de l'Accord de Paris et de donner un élan à la conférence de Nice. Les deux pays se sont ainsi engagés à "apporter dans un cadre multilatéral des réponses adaptées aux enjeux majeurs de notre temps". "Le recul dans certains pays du consensus scientifique et le retrait de ces pays des institutions multilatérales ne feront que renforcer notre détermination et notre action", souligne la déclaration conjointe.

"Les Français et les Chinois ont toujours été attachés au multilatéralisme", a indiqué M. Estrosi. "Nous avons ici à l'Observatoire de Nice, par exemple, des scientifiques français et chinois qui collaborent pour observer depuis le ciel les effets du réchauffement climatique sur l'océan (...) il y a une vraie coopération".

Face aux défis mondiaux, "seul le multilatéralisme que certains voudraient bousculer peut donner une chance d'agir", a souligné M. Estrosi. En matière de l'océan, "je vois qu'il y a une idée partagée entre la Chine, la France, l'Union européenne et d'autres pays naturellement dans le monde, mais pas tous. La Chine est un grand pays puissant et influent, ses positions vont peser aussi dans les conclusions du débat que nous avons pour l'avenir de l'océan à Nice", a-t-il affirmé.

"Je veux que la France et la Chine continuent à travailler ensemble, et je crois qu'elles ont vraiment l'intention de travailler ensemble", a martelé M. Estrosi. Homme politique français de grande expérience, il a fait au cours d'une vingtaine d'années de nombreuses visites en Chine, des déplacements officiels en tant qu'élu ou ministre, mais aussi des voyages privés en vacances.

En août 2019, le maire de Nice est allé en famille à Hangzhou pour y passer des vacances. Jumelée avec Nice depuis 1998, la ville chinoise est réputée pour son pittoresque Lac de l'Ouest, au bord duquel M. et Mme Estrosi faisaient du jogging le matin. "C'est une ville vraiment écologique (...) Je me suis inspiré moi-même pour faire beaucoup de choses à Nice de ce que j'ai vu là-bas."

"J'ai toujours eu beaucoup d'attachement pour la Chine", a indiqué M. Estrosi, soulignant que l'histoire commune entre les deux peuples ne date pas d'hier, qu'il s'agisse de l'ancienne route de la soie ou de Marco Polo. "Entre les citoyens chinois et les citoyens français, il y a toujours une affection et une espérance d'avenir partagées", a-t-il dit.

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