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La Chine s'oppose au déclenchement du mécanisme de "snapback" par les E3 contre l'Iran et appelle à davantage d'efforts diplomatiques
La Chine s'oppose explicitement à la décision de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne (qui forment le groupe dit "E3") de déclencher le mécanisme de "snapback" pour rétablir des sanctions contre l'Iran, et appelle à davantage d'efforts diplomatiques sur la question du nucléaire iranien, a déclaré mercredi un envoyé chinois.
Li Song, représentant permanent de la Chine auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a fait ces remarques lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'agence. Il a déclaré qu'une telle mesure ne contribuerait pas à rétablir la confiance et à relancer les négociations, et pourrait au contraire avoir des conséquences désastreuses et réduire à néant les efforts diplomatiques.
La question du nucléaire iranien ne peut être résolue de manière satisfaisante que si le droit de l'Iran à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire est pleinement respecté, et si la nature pacifique de son programme nucléaire est assurée et encadrée par des contrôles internationaux stricts dans le cadre de l'AIEA, a déclaré M. Li.
Le 28 août, les pays du groupe E3 ont notifié le Conseil de sécurité des Nations Unies du déclenchement du mécanisme de "snapback" prévu par l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, qui permet un rétablissement des sanctions de l'ONU contre l'Iran dans un délai de 30 jours.
M. Li a rappelé qu'en juin dernier, les Etats-Unis et Israël avaient ouvertement lancé des frappes militaires contre les installations nucléaires iraniennes soumises aux garanties de l'AIEA, compromettant gravement les efforts diplomatiques sur la question nucléaire et entravant la coopération de l'Iran avec l'AIEA en matière de garanties. La Chine s'oppose fermement à ces tentatives d'intimidation hégémonistes, et exhorte les Etats-Unis et Israël à ne pas abuser de la force militaire, a indiqué M. Li.
L'envoyé chinois a déclaré que la Chine continuerait à travailler avec toutes les parties de manière responsable, constructive et respectueuse de ses principes afin de remettre sur les rails le processus politique et diplomatique relatif à la question du nucléaire iranien et de préserver le régime international de non-prolifération.
Le mécanisme de snapback est une des clauses de l'accord sur le nucléaire signé en 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales. Il permet aux autres parties de réimposer toutes les sanctions internationales si l'Iran ne respecte pas l'accord.
L'Iran a signé l'accord sur le nucléaire officiellement connu sous le nom de Plan d'action global commun (JCPOA) en 2015 avec six pays : le Royaume-Uni, la Chine, la France, l'Allemagne, la Russie et les Etats-Unis. En vertu de cet accord, Téhéran s'engage à limiter son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions.
Les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement de l'accord en 2018 et ont réimposé des sanctions contre l'Iran, incitant celui-ci à réduire progressivement le respect de ses engagements nucléaires.
