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La vision de Xi Jinping pour une Asie-Pacifique ouverte et inclusive

Xinhua 30.10.2025 08h18

Dans un contexte marqué par des chocs commerciaux croissants et des incertitudes géopolitiques accrues, le président chinois Xi Jinping se joindra aux dirigeants des économies de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) qui débutera vendredi en République de Corée, avec l'espoir de parvenir à un consensus pour une prospérité partagée et de réaffirmer l'engagement de son pays en faveur d'une mondialisation économique ouverte et inclusive.

Le Fonds monétaire international projette que la croissance économique de l'Asie-Pacifique ralentira, passant de 4,5% cette année à 4,1% en 2026, une prévision qui donne à réfléchir et qui souligne l'urgence de maintenir vivant l'esprit de coopération et de favoriser de nouveaux moteurs et une nouvelle dynamique de croissance en ces temps difficiles.

Lors de cette nouvelle réunion des dirigeants, M. Xi devrait réaffirmer une vision qu'il défend depuis longtemps : une économie Asie-Pacifique ouverte. Pour lui, cette région dynamique reste le moteur de la croissance mondiale, une force capable d'alimenter l'économie mondiale qui évolue.

DEFENDRE LE LIBRE-ECHANGE

En 2025, les membres de l'APEC représenteront collectivement plus de 60% du PIB mondial total. Le président Xi considère cette région comme une priorité essentielle pour faire progresser le libre-échange. Sous l'impulsion de la vision de son président, la Chine a renforcé ses liens économiques avec les 20 autres économies membres, dont 15 sont déjà des partenaires de libre-échange de la Chine.

La Malaisie en est un exemple frappant. La Chine est son premier partenaire commercial depuis 16 années consécutives. "Les durians malaisiens peuvent désormais être livrés directement des vergers aux supermarchés chinois en moins de 24 heures et ils sont extrêmement populaires auprès des consommateurs chinois", a écrit M. Xi dans une tribune parue en avril dernier, en amont de sa visite d'Etat dans ce pays - un détail qui illustre bien la vigueur croissante du commerce bilatéral.

La Chine a ouvert davantage son marché aux durians malaisiens en juin 2024. La même année, le commerce entre la Chine et la Malaisie a atteint un niveau record de 212 milliards de dollars, à contre-courant de la récession mondiale.

Au cours de sa visite, M. Xi a dit au Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, qui préside l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) en 2025, que la Chine était disposée à travailler avec les pays de la région pour "se servir de la stabilité et de la certitude de l'Asie pour contrer l'instabilité et l'incertitude dans le monde". En réponse, M. Anwar a noté que l'ASEAN s'opposait à toute imposition unilatérale de droits de douane et qu'elle maintiendrait sa croissance économique grâce à la coopération.

Dans les faits, le président Xi s'est toujours engagé à suivre une telle approche. "L'histoire nous enseigne que l'ouverture et la coopération sont un moteur essentiel du dynamisme des activités économiques et commerciales internationales", avait-il dit en 2018 en inaugurant la première Exposition internationale d'importation de la Chine à Shanghai. Cette année-là, alors que les forces jumelles de l'unilatéralisme et du protectionnisme se renforçaient, le dirigeant chinois a choisi une voie différente : garder les portes de la Chine grandes ouvertes. Comme il l'a dit à plusieurs reprises : "La Chine ne changera pas sa détermination à élargir son ouverture de haut niveau".

Son engagement en faveur de l'ouverture est profondément ancré. Dans les années 1980, alors que la Chine venait de mettre en place sa politique d'ouverture, M. Xi, alors jeune responsable gouvernemental dans la ville côtière de Xiamen (sud-est), envisageait déjà ainsi l'avenir. Il avait compris le potentiel de prospérité de la ville grâce à la création d'un port franc. En 1987, il avait emmené une équipe de recherche à Singapour, déjà une plaque tournante du commerce et de la logistique dans le monde, afin d'étudier la manière dont la cité-Etat gérait son système de port franc, plusieurs années avant la création de l'APEC.

Cette exploration précoce a jeté les bases qui ont permis à Xiamen de devenir une zone économique spéciale de type port franc, préfigurant la manière dont l'ouverture allait devenir une caractéristique déterminante de la stratégie de M. Xi visant à relier la Chine au reste du monde plusieurs décennies plus tard.

Au fil des ans, sa vision de l'ouverture est restée inchangée, passant d'expériences locales dans les zones de réforme côtières chinoises à une stratégie plus large d'engagement international. Qu'il s'agisse de promouvoir le libre-échange ou de défendre le multilatéralisme, M. Xi a toujours considéré la coopération ouverte comme la pierre angulaire du développement de la Chine et de son rôle dans le monde.

Dès 2013, lors de sa première participation à la réunion des dirigeants de l'APEC, M. Xi a présenté une vision claire : une Chine engagée dans la construction d'un cadre de coopération régionale qui s'étend des deux côtés de l'océan Pacifique et profite à toutes les parties concernées. Au cours de la dernière décennie, cette promesse initiale a pris corps.

L'année suivante, M. Xi a accueilli les dirigeants de l'APEC à Beijing, où le forum a adopté la "Feuille de route de Beijing", lançant officiellement le processus vers une Zone de libre-échange Asie-Pacifique (ZLEAP).

Aujourd'hui, les voies vers la ZLEAP se dessinent de plus en plus clairement. Sous la direction de M. Xi, la Chine met pleinement en œuvre les engagements du Partenariat économique régional global (RCEP) et promeut activement son développement de haute qualité. En tant que plus grande zone de libre-échange au monde, le RCEP relie 15 pays de la région Asie-Pacifique, dont douze sont membres de l'APEC, et renforce l'interdépendance économique de la région.

Le programme de libre-échange de M. Xi a pris un nouvel élan lorsque la Chine et l'ASEAN ont signé mardi la version 3.0 de la zone de libre-échange Chine-ASEAN.

Lee Hee-sup, secrétaire général du Secrétariat de coopération trilatérale (SCT), a déclaré qu'en poursuivant le multilatéralisme et le libre-échange, la Chine joue un rôle de premier plan dans divers mécanismes multilatéraux de la région Asie-Pacifique, notamment le RCEP, le SCT, l'ASEAN+3 et l'APEC. Le SCT est une organisation internationale qui promeut la coopération entre la Chine, la République de Corée et le Japon.

"On s'attend à ce que la Chine continue à faire preuve de sa capacité de direction à travers ce réseau organique de mécanismes, en faisant progresser les efforts en faveur de la coopération régionale et de l'intégration économique", a-t-il affirmé.

RENFORCER LA CONNECTIVITE

La première participation de M. Xi à l'APEC avait coïncidé avec une autre étape importante. En 2013, il avait effectué une visite d'Etat en Indonésie, pays hôte de la réunion de l'APEC cette année-là, et avait proposé la Route maritime de la soie du XXIe siècle, un élément clé de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR). Depuis lors, cette initiative est devenue un puissant moteur de croissance reliant les économies de la région Asie-Pacifique et redessinant les routes commerciales dans la région.

Plus d'une décennie plus tard, ce réseau continue de s'étendre. En avril dernier, lors d'une visite d'Etat au Vietnam, M. Xi et le dirigeant vietnamien To Lam ont entamé des discussions sur une ligne ferroviaire reliant les deux pays. Celle-ci permettra de tisser davantage le réseau ferroviaire de l'ICR à travers la région, rejoignant des projets emblématiques tels que la ligne ferroviaire Chine-Laos, la ligne ferroviaire Chine-Thaïlande, la ligne à grande vitesse Jakarta-Bandung et la ligne ferroviaire de la côte est de la Malaisie.

L'ICR s'étend bien au-delà de l'Asie. En novembre dernier, M. Xi s'est rendu au Pérou pour inaugurer le port de Chancay, une porte maritime reliant l'Asie-Pacifique à l'Amérique latine. En réduisant le temps de transport entre le Pérou et la Chine à seulement 23 jours et en diminuant les coûts logistiques d'au moins 20%, ce port est appelé à devenir une artère vitale du commerce mondial. M. Xi a exposé sa vision pour Chancay : "explorer activement un modèle qui stimule la logistique grâce aux couloirs de transport, dynamise le commerce grâce à la logistique et stimule les industries grâce au commerce".

A mesure que les connexions physiques se renforcent, M. Xi souligne souvent la nécessité de renforcer un autre type de connectivité, moins visible, mais tout aussi essentiel : la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales.

Dans un monde confronté à la menace croissante du découplage et de la fragmentation des chaînes d'approvisionnement, il a estimé que "les pays devraient considérer l'interdépendance économique comme une occasion de compléter leurs forces respectives et d'obtenir des avantages mutuels, et non comme un risque".

Selon le président chinois, à l'ère de la mondialisation économique, ce dont nous avons besoin, ce ne sont pas des fossés de division, mais des ponts de communication, pas des rideaux de fer de confrontation, mais des autoroutes de coopération.

Fin mars dernier, M. Xi a rencontré plus de 40 dirigeants d'entreprise du monde entier pour discuter du paysage commercial mondial actuel. Son message était simple, mais retentissant : "Je dis souvent qu'éteindre la lumière de quelqu'un d'autre ne rendra pas la vôtre plus brillante et que barrer le chemin d'autrui ne fera que bloquer le vôtre".

M. Xi a souligné à plusieurs reprises l'importance des entreprises étrangères dans la promotion de l'ouverture de la Chine. Lors de cette rencontre, il s'est engagé à "faciliter autant que possible le commerce et les investissements en Chine".

Sean Stein, président du Conseil des affaires américano-chinois, figurait parmi les participants. Après avoir entendu les propos de M. Xi, il a conclu : "Investir en Chine, c'est investir dans l'avenir".

Pour M. Xi, la connectivité ne concerne pas seulement l'acier et le béton, mais aussi les personnes. Il estime que les échanges culturels et la compréhension mutuelle constituent le fondement d'une coopération durable. La Chine a mis en place des politiques d'exemption de visa et élargi ses initiatives culturelles afin de s'ouvrir davantage au monde. Ces mesures ont porté leurs fruits, le nombre de visiteurs étrangers dans le pays augmentant d'année en année.

Cet esprit de connexion s'est pleinement manifesté lors de la réunion des dirigeants de l'APEC 2024 au Pérou, lorsque la conversation entre M. Xi et le président chilien Gabriel Boric a pris une tournure chaleureuse et personnelle.

M. Boric a évoqué un souvenir récent de son pays. "Avant cette visite au Pérou, j'ai été invité à un salon international du livre à Santiago", a-t-il dit à M. Xi. "Toutes vos œuvres y étaient exposées, aux côtés de celles de poètes, d'écrivains et d'artistes chinois". Le président chilien a présenté à son homologue chinois un exemplaire en espagnol du quatrième volume de "Xi Jinping : la gouvernance de la Chine", et lui a demandé de le lui dédicacer.

Dans ce salon empli de mots et d'encre, on avait l'impression d'un rapprochement des continents. "Cela me réjouit énormément", a salué M. Boric. "Le développement futur des relations entre nos deux pays bénéficiera de nos nombreux accords de coopération, et plus encore du dialogue culturel et des échanges éducatifs".

BATIR UNE COMMUNAUTE DE DESTIN

L'APEC est née à un moment charnière, alors que la vague de la mondialisation économique commençait à déferler. Dès le début, ce forum s'est donné une mission claire : promouvoir l'ouverture et l'intégration économique. Au fil des décennies, cet engagement a donné naissance à ce que l'on a appelé le "miracle Asie-Pacifique", une période de croissance et de transformation extraordinaires qui a remodelé l'économie mondiale.

Pour M. Xi, cet esprit pionnier doit perdurer. Il répète souvent que la coopération Asie-Pacifique doit "oser prendre les devants". Alors que l'APEC fête ses 30 ans, devant les dirigeants de l'APEC, M. Xi est revenu à une question unique et retentissante : comment la région peut-elle créer les prochains "30 ans d'or" de développement ?

Sa réponse a toujours été la même : construire une communauté de destin Asie-Pacifique. En 2020, l'APEC a lancé la Vision 2040 de Putrajaya, un nouveau plan à long terme qui aspire à une "communauté Asie-Pacifique ouverte, dynamique, résiliente et pacifique d'ici à 2040".

Le dirigeant chinois reconnaît que les pays ont des conditions et des attentes nationales différentes. Selon lui, le plus important est de traiter ces différences par la consultation et de travailler ensemble pour trouver des solutions aux défis communs.

M. Xi s'est un jour inspiré de la sagesse chinoise ancienne pour décrire l'APEC comme une famille d'économies reliées par les vastes eaux de l'océan Pacifique. "Le bien suprême est comme l'eau ; l'eau profite à tout sans rivalité".

"Le vaste océan Pacifique est suffisamment vaste", a-t-il affirmé, soulignant sa croyance en la coexistence et la coopération.

Cet esprit se reflète non seulement dans les efforts déployés par le président chinois pour promouvoir la collaboration de la Chine avec les pays de la région, mais aussi dans ses efforts pour les aider à surmonter les défis mondiaux urgents, en particulier le changement climatique.

En février dernier, M. Xi a invité le sultan de Brunei, Haji Hassanal Bolkiah Mu'izzaddin Waddaulah, à se rendre en Chine et à assister à l'ouverture des 9es Jeux asiatiques d'hiver dans la ville glaciale de Harbin, dans le nord-est de la Chine.

Avant ces Jeux, les deux dirigeants ont eu des discussions à Beijing qui ont porté à la fois sur les secteurs émergents et traditionnels : les nouvelles industries telles que l'économie numérique, l'intelligence artificielle et les nouvelles énergies, ainsi que les domaines de coopération de longue date comme l'agriculture et la pêche. Brunei accueillera le Centre de l'ASEAN pour le changement climatique et collaborera étroitement avec la Chine dans le domaine de l'action climatique.

Pour M. Xi, ce partenariat revêt une importance symbolique. Il a souligné que la Chine et Brunei "ont établi un modèle pour traiter les pays, grands comme petits, sur un pied d'égalité et rechercher des avantages mutuels ainsi qu'une coopération gagnant-gagnant".

Pour l'avenir, le président chinois envisage que l'Asie-Pacifique restera la "locomotive" de la mondialisation. Une nouvelle vague de changements technologiques et industriels est en train d'émerger, entraînant une transition mondiale vers une économie numérique, écologique et intelligente. Selon M. Xi, ces changements créent une dynamique puissante pour la prochaine phase de la mondialisation.

Il a souvent décrit l'économie mondiale comme étant prise dans un bras de fer entre des forces motrices et des forces obstructives, mais il estime que les forces motrices de l'intégration l'emporteront. "Tant que nous agissons dans un esprit d'ouverture et de connectivité", a-t-il recommandé, "le vaste Pacifique deviendra une voie vers davantage de prospérité et de croissance".

(Web editor: Ying Xie, Yishuang Liu)

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