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Des entreprises françaises s'engagent à investir davantage en Chine
Des entreprises françaises ont affiché lundi une forte volonté à investir davantage en Chine lors d'une table ronde organisée à Paris par le ministère chinois du Commerce.
"Nous souhaiterions investir (en Chine) plus que nous le faisons actuellement, même si nous investissons plusieurs milliards de yuans depuis 40 ans chaque année", a dit Patrick Charignon, vice-président d'EDF Renouvelables pour l'Asie-Pacifique.
La coopération entre la Chine et EDF, la principale entreprise de production, de transport et de fourniture d'électricité en France, qui a débuté par des projets dans la production de l'électricité nucléaire, s'est étendue par la suite à la production d'énergie renouvelable, aux réseaux électriques de transport et de distribution et aux services énergétiques.
La Chine, avec des ambitions immenses en termes de transition énergétique et qui est le leader mondial en capacités de production d'énergie décarbonée, est évidemment pour EDF un marché très important, a poursuivi M. Charignon.
Il a salué le soutien des banques chinoises pour accompagner les projets d'investissement en énergie, les chaînes d'approvisionnement en Chine, "qui répond parfaitement à tous les besoins pour réaliser ces investissements", et le traitement égal entre les capitaux nationaux et étrangers par les autorités chinoises.
"Soyez assuré de notre volonté de continuer, et même d'accélérer nos investissements en Chine dans les années à venir", a-t-il conclu.
Pour Marc Prikazsky, PDG de Ceva, la première entreprise française de santé animale et le No5 mondial, la Chine n'est pas que pour les très très grands groupes, car des entreprises de taille intermédiaire peuvent aussi s'y développer.
Avec deux sites industriels en Chine pour produire des vaccins et des médicaments pour traiter les maladies des animaux, Ceva ne manque pas de clients dans ce qui est le premier marché mondial pour la production et la consommation de viande de porc et le premier marché mondial pour l'élevage de volailles.
D'ailleurs, M. Prikazsky s'est félicité de son partenariat de recherche avec plus de huit universités chinoises "qui sont très actives". Elles "nous apportent localement de l'innovation que nous espérons transférer à l'extérieur de la Chine pour développer ces technologies", a-t-il confié.
Pour sa part, Gilles Barissat, fondateur et président du salon International Private Equity Market (IPEM), un rendez-vous mondial du capital-investissement à Cannes, souhaite promouvoir particulièrement les activités des petites et moyennes entreprises européennes dans la haute technologie en Chine.
En novembre 2023, l'IPEM a lancé son premier salon en Chine et, à l'approche de la septième édition de l'Exposition internationale d'importation de la Chine (CIIE) en novembre prochain à Shanghai, il compte "amener une cinquantaine d'entreprises européennes qui veulent chercher des partenaires et développer une activité en Chine".
"Nous sommes optimistes, courageux et nous croyons à la Chine. La Chine se développe et c'est tout à fait normal que les entreprises européennes et chinoises se développent entre elles", a fait remarquer M. Barissat.
Les représentants d'une dizaine d'entreprises françaises telles que TotalEnergies, Veolia, la société pharmaceutique Seqens, les Galeries Lafayette ou encore l'agence d'architecture Valode & Pistre ont partagé leur vision et leur engagement en faveur d'investissements croisés entre la France et la Chine.
"L'investissement croisé n'est pas simplement une transaction financière, mais aussi un symbole de coopération d'innovation et de partenariats stratégiqus ensemble," a souligné Emmanuelle Pérès, directrice générale de la Fondation Prospective & Innovation.
Rappelant que l'année 2024 marquait le 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine, la dirigeante de cette fondation présidée par l'ex-Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a souhaité que les deux nations "exploitent pleinement le potentiel de leur capital humain, leur capital technologique et leurs ressources financières pour créer de la valeur ajoutée et stimuler la croissance économique, et cela, dans un cadre équilibré".
"Ensemble, nous pouvons construire dans ce contexte assez incertain un avenir où la coopération internationale est synonyme de prospérité de croissance et de développement durable," a-t-elle ajouté.