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La Chine émerge en tant que moteur central de la transition énergétique mondiale, selon un expert du FEM
La Chine a émergé en tant que moteur central de la transition énergétique mondiale, compte tenu de ses avancées significatives dans les énergies renouvelables et de son engagement plus large en faveur de la transformation de son système énergétique, estime Nicholas Wagner, responsable de l'intelligence sur la transition énergétique et industrielle au Centre pour l'énergie et les matériaux du Forum économique mondial (FEM).
Dans une interview écrite accordée récemment à Xinhua, M. Wagner a indiqué que les progrès récents de la Chine dans la transition énergétique témoignaient de l'ampleur de son engagement ainsi que de sa planification et ses investissements visionnaires à long terme.
La Chine est actuellement en tête en matière d'ajouts de capacités en énergies renouvelables et devrait représenter environ 60% de l'ensemble des nouvelles capacités mondiales d'ici 2030, a noté M. Wagner en citant l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
L'Indice de transition énergétique, qui fait partie du rapport "Favoriser une transition énergétique efficace 2025" publié par le FEM, montre que la Chine a pris cinq rangs par rapport à l'année précédente pour se classer 12e sur 118 pays en 2025. Elle occupe également la 5e place en termes de préparation à la transition.
M. Wagner a attribué ces progrès à l'écosystème d'innovation solide de la Chine et à son cadre politique favorable.
Le gouvernement a soutenu cet effort au moyen d'un large éventail d'outils politiques, dont un appui aux systèmes d'énergies renouvelables à grande échelle et distribués, un plan national de réduction des émissions, ainsi qu'un engagement à atteindre le pic des émissions de dioxyde de carbone avant 2030 et à parvenir à la neutralité carbone d'ici 2060, a-t-il précisé.
Selon lui, "la performance de la Chine dans l'avancement de la transition énergétique mondiale est à la fois impressionnante et essentielle", et cela démontre qu'il est possible de mener des efforts de transition énergétique à grande échelle tout en maintenant une forte croissance économique.
Par ailleurs, le rapport met en évidence des défis mondiaux plus vastes. Les investissements mondiaux dans les systèmes énergétiques à faibles émissions de carbone ont atteint un niveau record de 2.100 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 11% en glissement annuel. Toutefois, ce taux de croissance a ralenti par rapport aux hausses annuelles de 24% à 29% observées entre 2021 et 2023. En outre, les niveaux d'investissement actuels restent nettement inférieurs aux 5.600 milliards de dollars estimés nécessaires chaque année jusqu'en 2030 pour atteindre les objectifs climatiques internationaux.
En 2024, les émissions mondiales de carbone liées à l'énergie ont atteint un record de 37,8 milliards de tonnes sous l'effet d'une augmentation de 2,2% de la demande d'énergie. Cette croissance a été largement alimentée par l'intelligence artificielle, les centres de données, la demande en refroidissement et l'électrification, toujours selon le rapport.
"L'un des défis les plus critiques identifiés dans l'Indice de transition énergétique de cette année est la disparité des conditions de financement entre les économies avancées et les économies émergentes", a relevé M. Wagner.
"La Chine a consolidé sa position de leader mondial en matière d'investissements dans les énergies propres", a salué le responsable, rappelant que le pays a attiré 818 milliards de dollars d'investissements dans les énergies propres en 2024, soit une hausse de 20% par rapport à l'année précédente.
"Cela témoigne d'un engagement politique soutenu et d'un écosystème d'innovation solide", a-t-il souligné.
De plus, la Chine continue de diriger des capitaux importants non seulement vers des technologies matures telles que le solaire et l'éolien, mais aussi vers des solutions émergentes comme les véhicules électriques et le stockage d'énergie.
"En maintenant cette dynamique d'investissement, la Chine joue un double rôle", a poursuivi M. Wagner. "Elle aide à faire baisser les coûts technologiques mondiaux grâce à l'effet d'échelle et sert de pont entre les économies avancées et les économies émergentes dans la transition énergétique mondiale."