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Une usine chinoise de batteries contribue à faciliter la transition écologique de l'Europe

Xinhua 29.07.2025 08h30

Nichée au cœur du corridor industriel allemand, une immense usine de batteries soutenue par la Chine offre un aperçu révélateur du renforcement de la collaboration entre l'Europe et la Chine pour alimenter la transition énergétique de l'Europe.

Située à Arnstadt, en Thuringe, cette usine d'une valeur de 1,8 milliard d'euros (2,11 milliards de dollars), construite et exploitée par la société chinoise CATL, est en activité depuis fin 2022. Il s'agit du premier site de fabrication de batteries électriques à grande échelle en Allemagne.

Avec une capacité annuelle pouvant atteindre 30 millions de cellules, soit suffisamment pour alimenter environ 200.000 véhicules électriques, l'usine approvisionne les principaux constructeurs automobiles européens qui se ruent pour décarboniser leurs activités sous la pression croissante des réglementations et du marché.

Mais cette usine est plus qu'un simple site de production. Elle est devenue un exemple en matière d'intégration industrielle transfrontalière, fusionnant l'expertise chinoise en matière de batteries avec la tradition allemande en matière d'ingénierie, et offrant un modèle de collaboration entre les deux pays dans le cadre de la transition écologique.

COLLABORATION INTERCULTURELLE

Au début, l'usine a nécessité l'intervention de centaines d'ingénieurs et de techniciens chinois pour stabiliser les opérations et former le personnel local. Aujourd'hui, avec une main-d'œuvre majoritairement européenne, la collaboration fait partie du quotidien de l'usine.

"Au début, j'étais sceptique à l'égard de la fabrication chinoise", a déclaré Amjad Abdallah, technicien en assemblage de modules. "Mais en travaillant à leurs côtés, j'ai pu constater la précision de leurs systèmes et le niveau élevé de leurs normes".

Des équipes mixtes composées de techniciens chinois et européens travaillent désormais ensemble pour calibrer les chaînes de montage, affiner les tolérances de précision et dépanner les systèmes automatisés. A mesure que les flux de travail s'intègrent, des échanges culturels informels voient également le jour, et les salutations de base en chinois et en allemand font désormais partie du paysage sonore quotidien de l'atelier.

"Au début, nous nous appuyions sur les gestes et l'anglais", raconte Qian Lei, ingénieur chinois. "Maintenant, nous plaisantons dans un allemand de base".

Les effets de cette collaboration s'étendent au-delà des murs de l'usine. Les transports publics locaux ont ajouté de nouveaux itinéraires pour desservir l'usine, avec une signalisation bilingue. De petites entreprises destinées aux employés chinois, telles que des restaurants et des cafés, ont vu le jour dans le centre-ville, reflétant un niveau d'intégration sociale rarement observé dans les projets industriels menés par des étrangers.

A mesure que le nombre d'expatriés diminue, les employés locaux ont pris en charge des fonctions essentielles telles que l'intégration des modules, l'emballage et la logistique. "Je vais bientôt rentrer en Chine. L'équipe ici est tout à fait compétente", a déclaré M. Qian.

UNE CAPACITE ECOLOGIQUE EN PLEINE CROISSANCE

L'usine d'Arnstadt s'inscrit dans une vague plus large d'investissements chinois dans la chaîne de valeur des batteries en Europe. Les fabricants chinois de batteries redoublent d'efforts pour établir une production localisée à travers l'Europe.

De nouvelles usines de CATL sont en cours de construction en Hongrie et en Espagne, tandis que d'autres entreprises investissent en Slovaquie et étendent leurs activités en Hongrie, où elles lancent leurs premières usines européennes. Ensemble, ces projets visent à soutenir les constructeurs automobiles européens avec des chaînes d'approvisionnement locales et à faire progresser la transition de la région vers la mobilité électrique.

Le site d'Arnstadt est devenu la première usine de CATL à l'étranger à fonctionner avec des émissions de carbone nettes nulles. Elle fonctionne à l'électricité verte, utilise une logistique interne entièrement électrifiée et est gérée par un système de contrôle énergétique intelligent. L'usine collabore également avec l'Institut Fraunhofer en Allemagne pour développer des modèles de prévision de la durée de vie des batteries, dans le but d'améliorer la durabilité, d'optimiser l'efficacité des ressources et de réduire les coûts de maintenance à long terme.

"L'usine produit non seulement des batteries de nouvelle génération avec une empreinte carbone réduite, mais elle promeut également des pratiques d'économie circulaire, telles que le recyclage et l'efficacité énergétique", a déclaré Caspar Spinnen, porte-parole de CATL. "Elle montre comment la collaboration internationale peut accélérer la transition vers un avenir plus vert et plus durable".

"Les producteurs chinois dominent désormais non seulement la chimie des cellules et l'intégration des systèmes, mais aussi le recyclage et la gestion du cycle de vie", a déclaré Ferdinand Dudenhöffer, expert automobile allemand de renom.

Le site de Thuringe a déjà généré plus de 1.000 emplois tout en soutenant les services locaux de construction, de vente au détail et de transport. Le maire d'Arnstadt, Frank Spilling, a déclaré que l'augmentation des recettes fiscales était réinvestie dans les infrastructures publiques, notamment les crèches et les programmes de logement.

"Ce projet a contribué à faire de Thuringe un futur pôle de recherche et de production de batteries", a déclaré la ministre de l'Economie de l'Etat, Colette Boos-John.

(Web editor: Yishuang Liu, Ying Xie)