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Comment la montée en puissance des véhicules électriques chinois remodèle la coopération automobile mondiale
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Le navire transporteur de véhicules « BYD Explorer n° 1 » arrive dans le port logistique international de Xiaomo à Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud de la Chine), le 14 janvier 2024.(Photo/Xinhua) |
Plus tôt ce mois-ci, le « BYD Shenzhen », le deuxième plus grand navire transporteur d'automobiles du monde, est parti de la Chine vers l'Europe avec 6 817 véhicules à énergies nouvelles (NEV) du constructeur automobile chinois BYD Auto à son bord, marquant un changement notable sur le plus grand marché automobile du monde, naguère dominé par les marques européennes.
Deux semaines plus tard, BYD a atteint un chiffre de production significatif en déployant son 13 millionième NEV. Ce chiffre est très révélateur : selon les données officielles, en 2024 seulement, la Chine a produit et vendu plus de 12 millions de ces véhicules. Toutefois, la transformation de la Chine d'un novice de l'automobile en une puissance du véhicule électrique a demandé des décennies. L'histoire a commencé en 1985, quand le constructeur automobile allemand Volkswagen a créé la première coentreprise automobile sino-étrangère de Chine avec SAIC Motor à Shanghai. Son modèle Santana a réalisé des ventes de 10 000 unités en deux ans.
Autrefois, les voitures européennes étaient l'indice de référence pour les constructeurs automobiles chinois, une réalité que BYD a connu de première main. Début 2004, alors toujours connue comme un fabricant de batteries, la société basée à Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud de la Chine), a vu son premier prototype de véhicule rejeté sans le moindre ménagement après un examen par les concessionnaires, qui le considéraient comme n'ayant « aucun espoir ». Ce revers a incité l'entreprise à adopter une stratégie d'apprentissage beaucoup plus dynamique.
« Nous avons acheté dizaines de voitures de pointe et fait de l'ingénierie inverse pour savoir comment les modèles à succès avaient été conçus », a rappelé le président de BYD, Wang Chuanfu. Nouvelle venue dans le secteur automobile, la société a adopté une approche à deux volets : apprendre à fabriquer des véhicules à essence tout en développant simultanément la technologie des véhicules électriques.
Cette orientation a propulsé la Chine au premier plan de la révolution des véhicules électriques. Le pays a créé une chaîne industrielle complète, englobant des véhicules, des batteries, des systèmes de contrôle des moteurs électriques, une technologie de conduite autonome, des habitacles intelligents, une infrastructure de charge et la mise en service automobile. Cet écosystème offre une « solution chinoise » pour le développement automobile mondial.
Aujourd'hui, l'industrie automobile chinoise voit des partenariats rééquilibrés entre les constructeurs automobiles nationaux et étrangers. Il y a une décennie, la coopération entre la Chine et l'Allemagne a suivi un modèle où l'Allemagne fournissait la technologie, tandis que la Chine gérait la production, a rappelé Franz Raps, doyen de la Faculté de transport et de logistique urbains de l'Université de technologie de Shenzhen.
« Aujourd'hui, la Chine se développe à un rythme rapide et devient beaucoup plus avancée en sciences et technologies. Je pense que la coopération sino-allemande doit trouver un nouveau point d'équilibre », a-t-il souligné.
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