La Chine lance une enquête antidumping sur certaines puces électroniques analogiques américaines

Le ministère chinois du Commerce a annoncé samedi l'ouverture d'une enquête antidumping visant les importations de certaines puces électroniques analogiques provenant des Etats-Unis.

En réponse à une question des médias, un porte-parole du ministère a indiqué que le gouvernement américain avait récemment élargi à outrance le concept de sécurité nationale, abusé des contrôles à l'exportation et de la juridiction au bras long et malicieusement bloqué et réprimé les produits à base de puces et l'industrie de l'intelligence artificielle de la Chine.

Ces pratiques ont gravement violé les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et porté atteinte aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises, et la Chine s'y oppose fermement, a déclaré le porte-parole.

L'enquête a été lancée en réponse à une demande déposée par une association provinciale de l'industrie des semi-conducteurs, agissant au nom du secteur national, a indiqué le ministère dans un communiqué.

L'enquête portera sur les puces d'interface universelle et les puces de commande de grille utilisant des technologies de procédé de 40 nanomètres et au-delà.

L'enquête devrait s'achever d'ici le 13 septembre 2026, avec une prolongation possible de six mois dans des circonstances particulières, a précisé le ministère.

L'enquête antidumping a été ouverte à la demande de l'industrie nationale chinoise, conformément aux lois et règlements chinois, ainsi qu'aux règles de l'OMC, a souligné le porte-parole.

Les preuves préliminaires soumises par les demandeurs ont montré qu'entre 2022 et 2024, les importations de produits en provenance des Etats-Unis avaient augmenté de 37%, tandis que leurs prix avaient chuté de 52%, entraînant à la baisse les prix de ces produits en Chine et nuisant à la production et aux opérations de l'industrie nationale, a poursuivi le porte-parole.

Les autorités chargées de l'enquête mèneront celle-ci conformément aux procédures légales, protégeront pleinement les droits de toutes les parties prenantes et rendront une décision objective et équitable sur la base des conclusions, a-t-il ajouté.

Le même jour, le ministère a également annoncé le lancement d'une enquête anti-discrimination sur les mesures américaines visant le secteur chinois des circuits intégrés.

Les preuves préliminaires indiquent que les mesures américaines constituent des mesures prohibitives, restrictives ou autres mesures similaires à caractère discriminatoire au regard de la loi chinoise sur le commerce extérieur, a expliqué le ministère.

La Chambre de commerce chinoise pour l'importation et l'exportation de machines et de produits électroniques a exprimé son ferme soutien aux décisions du ministère, s'engageant à apporter activement son appui et sa coopération aux enquêtes.

La chambre a déclaré qu'elle s'opposait fermement aux mesures unilatérales des Etats-Unis portant atteinte aux droits légitimes des entreprises et des industries chinoises et perturbant les chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales.

Elle a appelé les entreprises à renforcer l'innovation technologique, à améliorer la coordination industrielle et à élargir la coopération internationale afin de promouvoir conjointement un développement de haute qualité de l'industrie des semi-conducteurs, de favoriser un marché ouvert, équitable et ordonné, et de contribuer à la prospérité du secteur mondial des semi-conducteurs.

Samedi également, le ministère a réagi à la décision des Etats-Unis d'ajouter plusieurs entités chinoises à leur liste de contrôle des exportations. Un porte-parole a déclaré que la Chine s'opposait fermement à cette mesure visant des entités chinoises dans les secteurs des semi-conducteurs, de la biotechnologie, de l'aérospatiale et de la logistique commerciale.

Alors que la Chine et les Etats-Unis tiendront leurs négociations économiques et commerciales en Espagne à partir du 14 septembre, "la décision des Etats-Unis de sanctionner des entreprises chinoises soulève des questions quant à leurs véritables intentions", a ajouté le porte-parole.