Le « Cityfly », ou tourisme aérien à basse altitude, devient la nouvelle tendance de voyage en Chine

(Photo / Xinhua)

Oubliez les promenades tranquilles. Une nouvelle tendance amène les voyages chinois vers de nouveaux sommets – littéralement. Surnommé « Cityfly », il voit les amateurs de sensations fortes troquer les trottoirs de la ville contre des horizons et l'exploration horizontale contre des vues verticales.

Suivant les traces du « Citywalk », la découverte à pied, le « Cityfly » - qui va du parapente et du parachutisme aux promenades panoramiques en hélicoptère - est rapidement devenu un mot à la mode parmi les jeunes voyageurs chinois, reflétant un changement de consommation entraîné par l'économie chinoise à basse altitude, en plein essor.

Un matin d'automne, Li Duo, une femme d'une vingtaine d'années originaire de Shanghai, a essayé le parapente pour la première fois, décollant sous la direction d'un instructeur d'une base de parapente sur le mont Mogan, dans le comté de Deqing de la province du Zhejiang (est de la Chine). « C'est tout simplement époustouflant de survoler les forêts de bambous et les jardins de thé pendant que le vent rugit dans mes oreilles », a-t-elle déclaré avec enthousiasme après l'atterrissage. « Cela m'a ouvert une nouvelle perspective et m'a donné des photos incroyables ».

De son côté, Yang Aiping, directeur de la base de parapente, a noté que le nombre annuel de visiteurs est passé de moins de 10 000 en 2019 – lors de l'ouverture de la base – à plus de 100 000 aujourd'hui.

Dans la province du Zhejiang, le tourisme de basse altitude est en train de passer d'une aventure de niche à une activité grand public. Au cours des huit jours de congés de la Fête nationale et de la Fête de la Mi-automne au début du mois, la municipalité de Huzhou – qui administre Deqing – a lancé 16 itinéraires de vols à basse altitude reliant sept sites, attirant un nombre croissant de touristes. Deqing et Anji, un autre comté sous l'administration de Huzhou, ont été désignés comme zones pilotes au niveau provincial pour l'économie de basse altitude, reflétant un fort soutien politique en faveur du développement rapide du secteur dans le Zhejiang.

La tendance est évidente à l'échelle nationale. À Sanya, une station balnéaire populaire de la province de Hainan (sud de la Chine), le parachutisme est devenu l'une des attractions les plus prisées. Zhang Enming, directeur d'une base de parachutisme locale, a souligné que la base a reçu environ 6 000 clients au premier trimestre 2025, soit une augmentation d'une année sur l'autre de plus de 20 %.

Les données officielles montrent que le secteur du tourisme de basse altitude de Sanya a accueilli environ 287 000 touristes au premier semestre 2024, soit une augmentation de 112 % par rapport à l'année précédente. Le secteur a en outre généré plus de 730 millions de yuans (102,9 millions de dollars) de revenus et créé 2 300 emplois au cours de cette période. Cette croissance robuste s'est poursuivie cette année.

Zhao Yuehua, un expert du centre de recherche sur l'industrie aéronautique de China Development Observation, a attribué cette popularité croissante du tourisme aérien au développement rapide de l'économie chinoise à basse altitude, qui a réduit les coûts des vols et suscité l'enthousiasme du public pour les expériences de vol.

L'économie chinoise de basse altitude a acquis un essor sans précédent après avoir été incluse dans le rapport sur les travaux du gouvernement en 2024, qui la positionne comme un nouveau moteur de croissance. Le secteur devrait atteindre une taille de marché de 1 500 milliards de yuans d'ici 2025 et se développer encore pour atteindre 3 500 milliards de yuans d'ici 2035, comme le prévoit l'Administration de l'aviation civile de Chine.

Les données montrent qu'il existe 89 000 entreprises actives liées à l'économie de basse altitude en Chine. Parmi ceux-ci, environ 11 700 ont été enregistrés au cours des cinq premiers mois de cette année, soit une augmentation de 220 % d'une année sur l'autre, dépassant le nombre total d'enregistrements pour l'ensemble de l'année précédente.