Comment les véhicules autonomes tracent une nouvelle voie en Chine

(Xinhua/Li Aoqiu)

Une révolution tranquille se déroule dans les rues de Jinan, la capitale de la province du Shandong (est de la Chine). Ce jour-là, on pouvait voir Ding Pingshun, chauffeur de bus depuis 22 ans, assis dans le coin arrière d'un véhicule, tenant une tablette au lieu de tenir le volant. « Cela semble assez étrange de passer du statut de conducteur de bus habités à celui d'agent de sécurité pour les bus autonomes », a-t-il déclaré alors que le bus autonome roulait le long de l'avenue Huanghe, dans la zone de démonstration de conduite autonome de Jinan.

Ce bus, qui fait partie d'un programme pilote du Groupe de transports publics de Jinan, est testé sur un parcours de 6,4 kilomètres depuis le mois de juin de cette année. Le parcours comprend des feux de circulation et des passages pour piétons et nécessite des manœuvres complexes comme des demi-tours et des changements de voie.

Mesurant 5,5 mètres de long, ce véhicule autonome est équipé de neuf sièges et s'appuie entièrement sur des composants de fabrication chinoise, de sa carrosserie à son logiciel de contrôle. Des capteurs comprenant des caméras HD, un lidar et un radar lui permettent de naviguer de manière indépendante.

Le parcours test est ouvert au public, avec huit créneaux disponibles à la réservation le week-end. Les familles réservent souvent des trajets pour découvrir ce transport futuriste, mêlant vie quotidienne et technologie de pointe.

Au-delà des essais routiers, le projet intègre aussi une infrastructure intelligente. Dans une station de recharge verte à faibles émissions de carbone, le bus s'est garé de manière autonome sur un chargeur V2G – où un bras robotique a inséré la fiche en 40 secondes environ.

Des initiatives similaires se propagent à l'échelle nationale. À Guangzhou, capitale de la province du Guangdong (sud de la Chine), 19 minibus autonomes ont commencé à circuler sur cinq itinéraires le 3 novembre. La future ville scientifique et technologique de Chengdu, capitale de la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine), a vu des bus autonomes de six mètres de long testés en mai, parallèlement à un livre blanc du Chengdu Bus Group sur les systèmes intégrés véhicule-route-cloud. Pendant ce temps, à Wuhan, capitale de la province du Hubei (centre de la Chine), des robots-taxis ont traversé le fleuve Yangtsé via des ponts l'année dernière, lançant ainsi des services commerciaux inter-fleuves.