Page d'accueil>>Opinion

La Coupe d'Afrique des Nations démarre en Côte d'Ivoire dans un contexte de solides résultats de la coopération sino-africaine

le Quotidien du Peuple en ligne 18.01.2024 10h12

L'enthousiasme monte en Côte d'Ivoire alors que les rues de ce pays d'Afrique de l'Ouest se remplissent de supporters de football du monde entier chantant la chanson officielle « Akwaba » - un mot qui signifie bienvenue dans la langue locale - de la Coupe d'Afrique des Nations 2023 (CAN).

Le tournoi tant attendu a débuté par une cérémonie d'ouverture spectaculaire samedi soir à Abidjan, la capitale commerciale de la Côte d'Ivoire, où les projecteurs sont braqués sur les meilleurs talents du football du continent. L'événement, qui s'étendra sur un mois, verra la participation de 24 équipes nationales en lice pour la gloire dans six stades répartis dans cinq villes alors qu'elles cherchent à remporter le titre de la CAN.

Photo prise le 13 janvier 2024 montrant la cérémonie d'ouverture de la Coupe d'Afrique des Nations 2023. (Han Xu / Xinhua)

Photo prise le 13 janvier 2024 montrant la cérémonie d'ouverture de la Coupe d'Afrique des Nations 2023. (Han Xu / Xinhua)

De nombreux supporters de football chinois, vêtus de T-shirts orange, blanc et vert – les couleurs du drapeau national de Côte d'Ivoire – se sont joints à une foule passionnée chantant et dansant sur de l'afrobeat et du rap. Avec des centaines de milliers de Chinois vivant en Afrique, ils partagent la joie et la fierté des habitants face à ce grand événement.

Au-delà du domaine sportif, le tournoi est considéré comme une occasion en or de stimuler l'économie locale, de favoriser la coopération internationale et de mettre en valeur la culture africaine sur la scène mondiale. Alors que le pays prépare le terrain pour ce grand événement, tous les regards sont tournés vers le spectacle et l'enthousiasme que promet la CAN 2023.

La gloire du football africain

Lors du premier match, la Côte d'Ivoire a remporté une victoire 2-0 sur la Guinée-Bissau au stade Alassane Ouattara, à l'issue d'une célébration d'ouverture de la culture africaine qui a vu la présence de Gianni Infantino, le président de la FIFA, de Patrice Motsepe, le patron du football africain et ivoirien et de Alassane Ouattara, le président ivoirien, qui a fièrement déclaré son pays « terre de football ».

Au cours des dernières décennies, le football africain a réalisé des progrès remarquables, avec des réalisations notables sur la scène mondiale. Le Cameroun, le Sénégal et le Ghana se sont imposés en atteignant les quarts de finale de la Coupe du Monde de la FIFA, tandis que le parcours remarquable du Maroc l'a conduit jusqu'aux demi-finales du tournoi 2022.

Les spectateurs regardent la cérémonie d'ouverture de la Coupe d'Afrique des Nations 2023. (Han Xu / Xinhua)

Les spectateurs regardent la cérémonie d'ouverture de la Coupe d'Afrique des Nations 2023. (Han Xu / Xinhua)

Dans le même temps, l'influence des joueurs africains dans le monde ne cesse de croître, de nombreux grands clubs comptant dans leurs rangs des talents du continent. Des icônes comme le « roi d'Egypte » de Liverpool Mohamed Salah, le dynamique milieu de terrain ghanéen de West Ham Mohammed Kudus et l'attaquant guinéen de Stuttgart Serhou Guirassy font désormais partie intégrante du succès de leurs équipes respectives. Ces joueurs, dont beaucoup ont perfectionné leurs compétences sur des terrains sans gazon ou sur des plages de sable durant leur enfance, sont aujourd'hui des figures d'inspiration pour la jeunesse africaine.

« C'est fantastique », a déclaré Serge Deblé, un joueur ivoirien. « Après tout ce que nous avons vécu, la CAN marque une bonne progression pour le développement de notre pays et de l'ensemble de l'Afrique ». Né à Abidjan et entamant son parcours footballistique à l'âge de 16 ans, Serge Deblé a représenté son pays aux niveaux U20 et U23 et a exercé ses talents en Europe et en Asie. Il a aussi passé deux ans à jouer pour un club chinois, le Meizhou Hakka, ce qu'il a qualifié de « souvenir fantastique ». Commentant les progrès réalisés dans l'industrie du football en Afrique, il a souligné que « les choses s'améliorent pour les joueurs de football africains ». Cependant, a-t-il ajouté, il est encore possible d'augmenter les investissements pour renforcer l'industrie à travers le continent, et la Chine est un partenaire naturel à cet égard.

Cette photo prise le 3 janvier 2024 montre une vue intérieure du stade Alassane Ouattara à Abidjan, en Côte d'Ivoire. (Laurent Idibouo / Xinhua)

Cette photo prise le 3 janvier 2024 montre une vue intérieure du stade Alassane Ouattara à Abidjan, en Côte d'Ivoire. (Laurent Idibouo / Xinhua)

« La Chine a déjà commencé. Non seulement dans le football mais sur de nombreux marchés, et beaucoup de gens veulent travailler avec la Chine. Notre gouvernement travaille en étroite collaboration avec la Chine. C'est une bonne collaboration. Peut-être qu'après le football, j'irai en Chine pour faire des affaires », a-t-il déclaré.

Un héritage à long terme

La coopération entre la Chine et l'Afrique dans le secteur du football remonte à plus d'une décennie. Des entreprises chinoises ont aidé les pays africains à construire des stades utilisés pour les CAN 2012, 2017 et 2021. Cette année, la Chine a aidé la Côte d'Ivoire à construire des infrastructures clés pour faciliter les matches.

Le président de la Fédération ivoirienne de football, Idriss Diallo, a noté que le pays s'est engagé à investir dans les infrastructures liées à la compétition, notamment la construction de quatre nouveaux stades, l'amélioration des routes, ainsi que la rénovation des hôpitaux et des aéroports. Parmi ceux-ci, le stade Alassane Ouattara, situé à Ebimpe, dans la banlieue d'Abidjan, constitue un héritage à long terme pour la nation. D'une capacité de 60 000 places, le stade accueillera les matches d'ouverture et de finale de la CAN 2023. Achevé par le Beijing Construction Engineering Group (BCEG) et remis au gouvernement local en 2020, ce stade est désormais reconnu comme l'un des plus modernes d'Afrique. Complété par des installations annexes comme la Cité olympique, il s'inscrit dans un plan plus large de développement de la périphérie nord d'Abidjan.

Même avant l'ouverture du tournoi, le stade était devenu un point d'intérêt pour les fans de football. Kone Adama, chauffeur de taxi a déclaré : « ces deux semaines, je suis aussi occupé qu'une abeille. J'ai emmené des supporters portant différents maillots depuis l'aéroport, et ils veulent toujours s'arrêter d'abord au stade national ».

Lorsque le président Alassane Ouattara a assisté à l'inauguration du stade en octobre 2020, il a rappelé que le premier président du pays, Félix Houphouet-Boigny, avait déjà envisagé de construire une cité olympique à Epimbe. Plus de 40 ans plus tard, a déclaré M. Ouattara, l'achèvement du stade a exaucé les vœux de plusieurs générations de dirigeants et de dizaines de millions de personnes en Côte d'Ivoire.

Une photo aérienne prise par un drone, prise le 3 janvier 2024, montre une vue du stade Alassane Ouattara à Abidjan, en Côte d'Ivoire. (Laurent Idibouo / Xinhua)

Une photo aérienne prise par un drone, prise le 3 janvier 2024, montre une vue du stade Alassane Ouattara à Abidjan, en Côte d'Ivoire. (Laurent Idibouo / Xinhua)

En plus du stade Alassane Ouattara, les entreprises chinoises ont également construit deux arènes supplémentaires et plusieurs routes principales, afin de remédier aux embouteillages potentiels sur les artères d'Abidjan alors que des dizaines de milliers de passionnés de football viennent dans le pays pour le tournoi.

Dans le même temps, la société technologique chinoise TECNO, également sponsor officiel du tournoi, s'est lancée dans une campagne de rénovation de 100 terrains de football dans des communautés défavorisées de 12 pays africains afin de rendre le football accessible à tous et de libérer le potentiel des jeunes passionnés de football. « Il s'agit avant tout de responsabiliser les enfants africains dans le secteur du sport en leur offrant la joie de jouer sur des terrains luxuriants », a déclaré Guo Lei, directeur général de TECNO.

Une amitié de longue durée

Les liens entre la Chine et l'Afrique, tel qu'illustré lors de la CAN 2023, fait partie de liens plus larges entretenus par des générations des deux côtés.

Lu Lu, directrice de la succursale de BCEG en Côte d'Ivoire, s'est dite impressionnée par l'amitié sino-africaine et ressentie « la chaleur du peuple africain envers les Chinois » alors qu'elle travaille dans plusieurs pays africains depuis 2010.

Au Togo, les patients locaux ont exprimé leur gratitude en envoyant des fruits aux médecins chinois, tandis qu'au Mali, l'appréciation de l'aide chinoise à la construction d'une université s'est manifestée lorsque les habitants ont rempli des camionnettes d'oranges et les ont livrées aux ouvriers chinois sur le chantier. Même au début de la pandémie de COVID-19 en Chine, les hommes d'affaires africains ont apporté leur soutien en donnant de l'argent aux ambassades chinoises, a-t-elle rappelé. « Les gens disent souvent qu'avec mes expériences, je suis désormais considéré comme une Africaine et que je devrais rester sur le continent pour toujours », a-t-elle ajouté.

Ses liens avec l'Afrique sont profondément enracinés et façonnés par les expériences de son père. En tant que docteur en médecine traditionnelle chinoise, le père de Lu Lu est arrivé au Gabon en 1995 dans le cadre d'un accord de coopération entre les gouvernements des deux pays. Il faisait partie du personnel médical dédié à l'avancement des soins de santé en Afrique au cours des 60 dernières années.

Depuis le déploiement de la première équipe médicale chinoise en Algérie en 1963, la Chine a envoyé 30 000 membres du personnel médical dans 76 pays et régions sur cinq continents, en mettant l'accent principalement sur l'Afrique, fournissant 290 millions de diagnostics et de traitements aux communautés locales.

Parallèlement, au cours des dernières décennies, grâce à des efforts conjoints, la coopération sino-africaine a donné des résultats fructueux. Les deux parties ont construit des voies ferrées, des autoroutes, des aéroports et des ports maritimes, améliorant ainsi la connectivité à la fois au sein du continent et avec le reste du monde. Ils ont également construit des centrales électriques à énergies renouvelables, permettant aux populations locales d'accéder à l'électricité sans causer de dommages environnementaux.

Des gens regardent les matches de la CAN 2023 grâce au projet de télévision par satellite chinois dans le village de Yaou, en Côte d'Ivoire, le 14 janvier 2024. (Han Xu / Xinhua)

Des gens regardent les matches de la CAN 2023 grâce au projet de télévision par satellite chinois dans le village de Yaou, en Côte d'Ivoire, le 14 janvier 2024. (Han Xu / Xinhua)

Après le coup d'envoi de la CAN 2023 le 13 janvier, les habitants des zones reculées de Côte d'Ivoire et d'autres pays africains ont pu regarder les matchs chez eux, grâce aux services de diffusion fournis par StarTimes, un opérateur de télévision numérique chinois. Le projet de télévision par satellite a été annoncé lors du Forum sur la coopération sino-africaine qui a eu lieu en 2015 à Johannesbourg, en Afrique du Sud. Depuis lors, le projet a aidé près de 10 000 villages dans plus de 20 pays africains à recevoir des signaux de télévision numérique.

Le 9e Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) devrait se tenir en Chine plus tard cette année, et il devrait voir les dirigeants chinois et africains discuter de nouvelles initiatives susceptibles d'apporter des bénéfices aux peuples des deux côtés.

En réfléchissant à la coopération sino-africaine, Serge Deblé a déclaré : « Je sais que le peuple chinois est là pour aider, non seulement dans le football mais dans de nombreux secteurs... Nous sommes ensemble sur la voie du développement ».

« Avant notre arrivée en Afrique, nos prédécesseurs avaient consacré leur vie à encourager l'amitié sino-africaine, et nous admirons profondément leurs réalisations. Leurs efforts ont laissé un héritage inestimable qui sert à la fois d'inspiration et d'orientation pour notre mission d'aujourd'hui », a conclu Lu Lu.

(Web editor: 孙鸿宇, Yishuang Liu)

À lire aussi :