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Les surcapacités, une nouvelle tactique dans la guerre économique de l'Occident contre la Chine
Selon Benjamin Norton, fondateur et rédacteur en chef de Geo Political Economy Report, qui s'est exprimé dans une récente vidéo publiée sur X (ex-Twitter), les États-Unis mènent en grande partie une guerre économique contre les secteurs de haute technologie en Chine sous prétexte de « surcapacités ». Lorsque la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s'est rendue en Chine, les médias occidentaux ont commencé à diffuser ce discours, affirmant que la Chine avait un énorme problème de « surcapacités » et qu'elle produisait trop de véhicules électriques et de panneaux solaires, a noté M. Norton.
Lors de sa récente visite en Chine, le chancelier allemand Olaf Scholz a également soulevé la question, affirmant qu'il souhaitait « des marchés ouverts et équitables ». Les États-Unis et d'autres gouvernements occidentaux ont déclaré qu'ils « devaient » prendre des mesures contre la Chine afin de sauver leurs économies des « surcapacités chinoises ». Selon M. Norton, les implications de ces mesures consistent à imposer des droits de douane sur les produits chinois et des sanctions contre la Chine, et à empêcher les exportations de technologies afin de maintenir une plus grande compétitivité.
Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, assiste à une conférence de presse à Beijing, le 8 avril 2024. (Jiang Qiming / China News Service)
Cependant, a-t-il ajouté, « cela ne pourrait pas être plus hypocrite et égoïste », car « pendant que Washington prétend cela, tandis que les médias se contentent de répéter ces arguments venant de Janet Yellen et d'autres hauts responsables, le gouvernement américain distribue des milliers de milliards de dollars de subventions à ses propres industries locales afin de rivaliser avec la Chine », notant que « Les États-Unis accusent la Chine exactement de ce qu'ils font eux-mêmes ».
L'année dernière, le Wall Street Journal avait rapporté que « la loi sur la réduction de l'inflation pourrait être considérée comme l'une des plus grandes astuces de confiance des contribuables de l'histoire… un rapport de Goldman Sachs prévoit que ses innombrables subventions vertes coûteront 1 200 milliards de dollars, soit plus de trois fois ce que prétendaient les partisans de la loi ».
En mars dernier, l'entrepreneur français Arnaud Bertrand a publié un article sur X, dans lequel il analysait les taux d'utilisation des capacités, les niveaux de stocks et les marges bénéficiaires de la Chine, concluant qu'« il n'y a tout simplement aucun signe de surcapacités industrielles en Chine ».
Selon son analyse, les taux d'utilisation des capacités de la Chine sont restés stables à environ 76% au cours de la dernière décennie, comparables aux taux américains qui sont d'environ 78%, ce qui suggère qu'il n'y a aucun problème. M. Bertrand a par ailleurs souligné qu'au début de 2024, l'indice PMI des stocks de produits finis de la Chine s'élevait à 49, en dessous du seuil de 50, ce qui indique une augmentation des niveaux de stocks, ce qui suggère qu'il n'y a aucune préoccupation concernant les niveaux de stocks. En outre, les bénéfices industriels chinois ont augmenté de 10,2% au cours des deux premiers mois de l'année, poursuivant une tendance positive depuis août de l'année dernière, ce qui n'indique aucun problème à cet égard non plus.
Les arrière-pensées du discours sur les « surcapacités »
Le véritable objectif derrière l'inquiétude des États-Unis concernant les soi-disant « surcapacités » est encore plus hypocrite : Gina Raimondo, la secrétaire au Commerce, a déclaré en 2021 que les États-Unis devaient travailler avec l'Europe pour ralentir le taux d'innovation de la Chine. « Si nous voulons vraiment ralentir le rythme de l'innovation en Chine, nous devons travailler avec l'Europe », avait-elle dit à CNBC dans une interview exclusive.
Selon un rapport de Bloomberg, en mars dernier, lorsqu'on lui a demandé si les États-Unis prévoyaient d'ajouter de nouvelles restrictions sur la vente de semi-conducteurs au pays, Mme Raimondo a affirmé que les États-Unis « feraient tout ce qu'il faut » pour freiner la technologie chinoise.
« Lorsque la Chine produisait des biens à faible valeur ajoutée comme des grille-pain et des jouets, les États-Unis ne se souciaient pas de la "production excédentaire". Maintenant que la Chine peut rivaliser avec les monopoles américains des grandes technologies dans des secteurs de pointe, Washington (et les oligarques milliardaires qui la contrôlent) ont besoin d'excuses pour imposer des droits de douane », a noté M. Norton, ajoutant que « l'objectif de Washington est d'empêcher la Chine de se développer technologiquement dans des secteurs avancés et de concurrencer les grands monopoles technologiques américains ».
De son côté, Lin Jian, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré le 17 avril que la Chine avait souligné la nécessité de considérer la question de la capacité conformément aux principes de l'économie de marché et d'évaluer la question dans le contexte de la mondialisation économique, de la division mondiale du travail et de la dynamique du marché. « L'avance de la Chine dans les énergies nouvelles a été acquise grâce à de solides performances et à une concurrence totale sur le marché, et non aux subventions gouvernementales. Le secteur des énergies nouvelles chinois est une source constante de capacités de haute qualité pour le monde et sera certainement un contributeur clé au développement vert mondial », a-t-il dit, soulignant que l'idée selon laquelle les surcapacités de la Chine nuisent au marché mondial est totalement erronée.
« La Chine a été et sera toujours ouverte à la coopération industrielle. Nous espérons que les pays concernés garderont l'esprit ouvert, adopteront une concurrence loyale, contribueront à un environnement de classe mondiale, axé sur le marché et fondé sur le droit pour la coopération commerciale et économique, et travailleront avec la Chine pour le bénéfice mutuel et la mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive », a conclu le porte-parole.
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