Chine-France : des échanges étroits entre les peuples alimentés par les JO de Paris

Les Jeux olympiques de Paris se déroulent en grande pompe, alors que la Chine et la France célèbrent le 60e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques et l'Année sino-française du tourisme culturel.

La France est non seulement la première puissance occidentale à avoir établi officiellement des relations diplomatiques avec la Chine nouvelle, mais aussi l'un des pays occidentaux qui entretient les échanges sportifs les plus fréquents avec la Chine.

La Chine domine nettement, tandis que la France pourrait gagner quelques médailles chez elle : tel est le pronostic du site officiel des JO de Paris pour le programme de tennis de table. Ces dernières années, l'équipe de France masculine, menée par les frères Alexis et Félix Lebrun, a fait preuve d'une compétitivité impressionnante, derrière laquelle on trouve les efforts d'un entraîneur chinois.

Dans les années 1990, le tennis de table français a connu une période brillante, avec une équipe composée de Jean-Philippe Gatien, Patrick Chila, Christophe Legoût, Damien Eloi et d'autres maîtres qui ont obtenu de bons résultats en Coupe du monde et aux championnats du monde. Au début du XXIe siècle, avec la retraite de ses vétérans, l'équipe française a progressivement glissé dans le marasme.

En 2013, lors des championnats du monde organisés sur son sol, la Fédération française de tennis de table a dit espérer que la Chine puisse envoyer de bons entraîneurs pour aider son équipe. Un entraîneur de l'équipe nationale chinoise, Han Hua, a ainsi été invité à prendre en charge l'équipe masculine française.

En trois ans, Han Hua a aidé cette jeune équipe à faire une percée en remportant le titre en simple messieurs et la deuxième place aux championnats d'Europe 2016. Emmanuel Lebesson est devenu le deuxième Français champion d'Europe en simple de l'histoire du tennis de table tricolore, 40 ans après le titre de Jacques Secrétin. C'est la première fois depuis 1976 qu'un joueur français de simple messieurs remportait le titre continental. Les Bleus ont aussi été sacrés vice-champions du monde par équipe en février dernier.

"Les échanges entre le tennis de table chinois et français n'ont jamais été interrompus, c'est une transmission", note Han hua, espérant que les deux pays "vivront ensemble le choc et l'échange des cultures à l'avenir dans tous les domaines de la coopération".

Mounir Biba, un breakdancer français chevronné qui entraîne l'équipe chinoise, partage les attentes de Han Hua. Selon lui, cette nouvelle discipline est en train de devenir un nouveau pont entre les échanges sportifs français et chinois.

Aux JO de Paris, le breakdance fera son entrée olympique et les athlètes chinois concourront sous la houlette de M. Biba, selon qui les breakdancers sont de vrais athlètes, mais aussi de vrais artistes.

La Chine est un grand pays, riche d'une longue histoire et d'une culture splendide, estime Mounir Biba, ajoutant espérer que les danseurs chinois incorporeront davantage d'éléments chinois dans leurs danses, montrant ainsi le style unique.

DES TENDANCES DYNAMIQUES DU TOURISME

De la Seine à la Tour Eiffel, en passant par le Grand Palais, les Invalides et le château de Versailles, plusieurs sites olympiques sont installés au pied de ces lieux emblématiques, offrant aux spectateurs une expérience unique, mêlant sport, histoire et beauté architecturale. "Les amateurs de sport chinois sont invités à venir à Paris et à partager la beauté des JO", a lancé Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux de Paris.

L'enthousiasme des touristes chinois pour les JO se traduit en chiffres. Selon les données de la plateforme de voyage Ctrip, cet été, la France se classe parmi les dix premières destinations en Chine du côté des demandes de visa.

Dans l'autre sens, profitant de la politique chinoise d'exemption de visa de 15 jours pour la France et d'autres pays, les touristes français profitent des "circuits en Chine". Le blogueur français Julien Tincho, qui a visité des sites populaires de Beijing tels que les cerisiers en fleurs au parc Yuyuantan et le site de la Grande Muraille à Badaling, a publié une série de courtes vidéos sur le réseau social TikTok. L'une d'elles, témoignant de sa rencontre avec une "danse de place" dans les rues de Beijing, a été vue 1,5 million de fois et reçu 200.000 "like". Les internautes étrangers ont commenté : "Je veux vivre à Beijing", "Rien n'arrête un peuple qui danse"...

Les conditions de voyage de plus en plus pratiques permettent aux habitants de la Chine et de la France, deux grands pays culturels et touristiques, de se rapprocher l'un de l'autre. Le 2 juillet dernier, le vol inaugural Shanghai-Marseille de la compagnie Shanghai Airlines, filiale de la China Eastern Airlines, a été lancé avec succès. C'est la première fois qu'un vol régulier direct de passagers relie la Chine au sud de la France. En décembre dernier, la cérémonie de lancement de l'opération "Welcome Chinese Friendly Airport" s'est tenue à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle et Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP, a promis que les aéroports parisiens continueront d'améliorer l'expérience des touristes chinois grâce à la mise en place d'une signalisation en langue chinoise, au lancement de services adaptés aux voyageurs chinois et à la rénovation de l'aérogare.

LES ECHANGES CULTURELS SE SUCCEDENT

"Les Jeux olympiques, c'est ce qu'on appelle un 'méga-événement' très important, parce qu'il met en lumière, une fois tous les quatre ans, la nécessité de vivre-ensemble (...) La France est une grande nation, comme la Chine est une grande nation. Nos deux grandes nations, qui ont un passé millénaire, doivent être les éléments importants pour faire vivre cet olympisme, pour ce rapprochement entre l'Asie et l'Europe", a dit Eric Monnin, historien du sport français et maître des conférences à l'Université de Franche-Comté, lors du deuxième forum Chine-France sur la gouvernance mondiale qui s'est tenu à Paris en mai dernier.

Avant l'ouverture des JO, le stade Pierre de Coubertin à Paris a organisé une exposition intitulée "Empreinte 100 ans", dans laquelle 33 statues de Coubertin créées par des sculpteurs chinois ont été présentées pour commémorer le Français considéré comme le "père des Jeux olympiques modernes".

A Paris, "capitale de la mode", le vêtement constitue un vecteur du dialogue culturel. Zhong Jinhan, président de l'Association Boyan, a indiqué à Xinhua que celle-ci avait récemment organisé des présentations de tenues chinoises à l'occasion des JO, en vue de "refléter la combinaison entre le style chinois et les Jeux olympiques".

Dans le cadre d'un programme annuel, le Musée national des arts asiatiques - Guimet présente la culture et l'art chinois au public français. A l'ouverture des JO, le musée Guimet organise de divers événements culturels sur le thème du sport en rapport avec la Chine, notamment des démonstrations de qigong, des spectacles d'arts martiaux. Le musée Cernuschi, dans le cadre de "l'Olympiade culturelle" proposé par la mairie de Paris, a organisé une exposition sur le thème de "L'art équestre dans la Chine ancienne", qui va de la dynastie Han à la dynastie Tang en exposant 17 pièces.

Ces derniers jours, l'"Exposition sur la culture sportive de la Chine : vigueur et esprit sportif", organisée par le Comité olympique chinois, s'est également tenue au Bastille Design Center à Paris, afin de présenter des pièces inédites et les sports pratiqués dans la Chine ancienne au plus grand nombre. Répartie en quatre parties, elle présente 139 pièces ou ensembles d'objets splendides datant de la dynastie Shang, qui proviennent de la collection du Musée des sports de Chine.

La culture orientale unique et magique a attiré de nombreux visiteurs occidentaux. Sonia, une Polonaise vivant à Paris, s'est dite très intéressée par le "cuju", la plus ancienne forme de football, et pense que le sport est l'un des meilleurs moyens d'échanges culturels. "Bien que nous parlons des langues différentes, le sport jette des ponts entre nous", a-t-elle estimé.

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