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La Chine et l'Union européenne sont des partenaires et non des rivaux
Selon le premier diplomate chinois auprès du bloc, la Chine et l'Union européenne n'ont aucun conflit fondamental d'intérêts ou de conflits géopolitiques et le consensus et la coopération entre les deux parties l'emportent de loin sur leurs différences et leur concurrence. Cai Run, chef de la mission chinoise auprès de l'Union européenne, a fait ces remarques le 6 mai soir à Bruxelles lors d'une réception marquant le 50e anniversaire de l'établissement des liens diplomatiques entre la Chine et le bloc.
« Nous sommes des partenaires, pas des rivaux », a-t-il déclaré à un public nombreux rassemblé dans l'immense salle de bal d'un hôtel, se référant clairement à la description de la Chine par l'Union européenne depuis 2019 comme un « partenaire coopératif, concurrent économique et rival systémique ». Pour sa part, la Chine s'oppose à une telle définition et met l'accent sur le partenariat stratégique complet établi en 2003.
« Telle que la Chine le voit, les convictions partagées mène au partenariat et la recherche d'un terrain d'entente tout en respectant les différences définit également le partenariat », a-t-il déclaré, ajoutant « le 50e anniversaire des relations diplomatiques sino-européennes n'est pas seulement une étape importante dans notre relation, mais aussi un nouveau point de départ pour le développement futur. Je suis convaincu qu'avec les efforts conjoints des deux côtés, les relations sino-européennes inaugureront une autre ère prometteuse de 50 ans, renforçant les deux parties et menant à un monde plus brillant ».
Le 6 mai, le président chinois Xi Jinping, le président du Conseil européen Antonio Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont échangé des messages de félicitations à l'occasion du 50e anniversaire.
Olof Skoog, secrétaire général adjoint aux affaires politiques du service d'action externe européen, a fait écho aux opinions de Cai Run, affirmant que cet anniversaire est une bonne occasion de faire le point sur les relations bilatérales et de se tourner vers l'avenir, ajoutant que les deux parties ont connu des « changements profonds » au cours des 50 dernières années, quand l'Union européenne ne comptait que neuf membres dans ce qui était alors la Communauté économique européenne, devenue depuis le plus grand bloc commercial du monde.
« La transformation de la Chine est tout aussi étonnante. Elle a connu la croissance économique la plus rapide et soutenue de l'histoire, avec des centaines de millions de personnes sortant de la pauvreté. Aujourd'hui, la Chine est une puissance économique et une usine mondiale majeure », a-t-il souligné, notant que la relation sono-européenne est devenue « l'un des partenariats les plus importants et les multiples facettes au monde », citant des discussions bilatérales de haut niveau comme un témoignage des échanges.
Une position commune
Selon Olof Skoog, « en tant que deux des plus grandes économies et des principaux acteurs géopolitiques, l'Union européenne et la Chine ont une position commune pour assurer une croissance durable, une sécurité internationale, une action en faveur du climat et pour le maintien du multilatéralisme et des lois internationales ».
La Chine et l'Union européenne sont devenues les principaux partenaires commerciaux et d'investissement l'une de l'autre. Leur commerce bilatéral est passé de 2,4 milliards de dollars il y a 50 ans à 785,8 milliards de dollars en 2024. Les deux parties ont également un dialogue régulier de haut niveau sur les problèmes stratégiques, économiques et commerciaux, numériques, environnementaux et climatiques et ont aussi construit 70 mécanismes de dialogue sur un large éventail de domaines.
« Alors que 2025 marque le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sino-européennes, cette étape invite à la réflexion sur les réalisations antérieures et un engagement renouvelé à établir un partenariat plus profond et plus dynamique », a de son côté déclaré Luigi Gambardella, président de ChinaEU, une association basée à Bruxelles promouvant la coopération sino-européenne, ajoutant, « ce n'est pas un partenariat de commodité, mais une vision audacieuse de ce qui peut être réalisé lorsque deux puissances économiques mondiales s'unissent pour relever les défis de notre temps ».
Michele Geraci, ancien sous-secrétaire d'État du ministère italien du développement économique, a pour sa part décrit le dé-risquage et le découplage dont certains politiciens et médias occidentaux parlent comme « à la fois impossibles et inutiles parce que l'Union européenne veut acheter des choses en Chine ». Les importations de la Chine vers l'Union européenne aident à maintenir une inflation faible et que certaines sont intégrées dans les chaînes d'approvisionnement industrielles du bloc, en disant « Je pense donc que ceux qui parlent de découplage ou de dé-risquage avec la Chine ne comprennent pas vraiment les valeurs que les produits chinois apportent à l'industrie, à la fabrication et même aux consommateurs européens ».