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Des liens bilatéraux plus profonds entre la Chine et l'Europe plus que jamais nécessaires

le Quotidien du Peuple en ligne 16.05.2025 14h06

Selon Charles Michel, ancien président du Conseil européen, alors que la Chine et l'Union européenne célèbrent cette année le 50e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques, les deux parties devraient s'engager dans un dialogue franc, transparent et respectueux pour approfondir la coopération et rechercher davantage de stabilité, de sécurité, de productivité et de prospérité pour leur peuple, ce qui est particulièrement important compte tenu de l'incertitude et de la complexité mondiales croissantes.

M. Michel, qui est également ancien Premier ministre belge et professeur émérite à l'Ecole internationale d'affaires Chine-Europe de Shanghai, a fait ces commentaires dans un entretien accordé au China Daily lors de sa visite à Shanghai début mai.

Il a souligné que les problèmes qui sont au sommet de l'ordre du jour du monde actuellement, notamment le changement climatique et la santé mondiale, nécessitent une coopération plus approfondie entre la Chine et l'Union européenne, notant que les changements concernant le développement de l'Internet et les partenariats Internet ne peuvent être résolus au niveau national. C'est pourquoi, a-t-il ajouté, la Chine et le bloc devraient élaborer un nouveau plan en tenant compte de leurs préoccupations et intérêts respectifs, et relever conjointement ces défis.

L'histoire de l'Union européenne, a-t-il affirmé, est la preuve que joindre ses forces peut conduire à de bons résultats.

M. Michel a souligné qu'une guerre commerciale « n'est pas la bonne option ». Au contraire même, ceux qui ont tenté de lancer une guerre commerciale pourraient être affectés par leurs propres décisions. En outre, des droits de douane ou des barrières commerciales supplémentaires présentent de sérieux risques pour tout le monde.

« Ce n'est pas ce que nous voulons. C'est pourquoi nous sommes toujours ouverts au dialogue, à discuter et à identifier quelles sont les préoccupations et les intérêts légitimes… les défis ne peuvent être résolus que par une coopération internationale sincère et efficace. Il est possible de conclure des accords où un plus un fait plus de deux », a-t-il déclaré.

M. Michel estime que le monde se tient maintenant à un carrefour. Dans ce contexte, l'Organisation mondiale du commerce a un rôle fondamental à jouer, a-t-il dit, suggérant une réforme du mécanisme de règlement des différends de l'OMC. Il a également noté que la Banque européenne d'investissement pourrait développer certains outils financiers pour injecter davantage de financement dans des secteurs stratégiques tels que l'énergie et les infrastructures numériques.

Grâce à ce processus, a-t-il assuré, l'Union européenne est disposée à étendre son influence pour devenir un bon partenaire avec le reste du monde. Dans le même temps, a-t-il ajouté, elle doit également conserver son autonomie stratégique pour développer ses capacités de défense et de sécurité.

M. Michel a toutefois admis que la Chine et l'Union européenne ne sont « pas toujours systématiquement sur la même longueur d'onde », et qu'il ne sous-estime jamais les différences entre les deux parties.

Partager les préoccupations

Selon M. Michel, « la coopération aux niveaux diplomatique et éducatif ainsi que le partage des préoccupations de l'autre peuvent conduire à une meilleure compréhension mutuelle ».

Evoquant les développements en évolution rapide de l'intelligence artificielle dans le monde, il a noté que des préoccupations ont été exprimées dans l'Union européenne, où l'on craint que l'intelligence artificielle et les mégadonnées (Big Data) soient mal utilisés par certains. Il y a eu une manipulation des technologies émergentes, les transformant en instruments de domination, et c'est pourquoi M. Michel estime que le partage de préoccupations et d'idées sur ce front est crucial pour garantir que les technologies peuvent bénéficier à l'ensemble de l'humanité.

Lors des pourparlers en cours entre la Chine et l'Union européenne concernant les importations de véhicules électriques, M. Michel a dit espérer que des solutions acceptables seront trouvées sur la base des efforts déployés par les deux parties. Un « cadre juridique durable et prévisible » entre la Chine et l'Union européenne peut bénéficier aux entreprises européennes en Chine, et vice versa, a-t-il assuré.

Selon l'Administration générale des douanes de Chine, le commerce bilatéral entre la Chine et l'Union européenne a atteint 5 590 milliards de yuans (762 milliards de dollars) en 2024, en hausse de 1,6% d'une année sur l'autre. L'Union européenne continue en outre d'être le deuxième partenaire commercial de la Chine, après l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN).

(Web editor: 实习生2, Yishuang Liu)

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