L'Indonésie rejette le dernier appel de deux Australiens condamnés à mort

Source: le Quotidien du Peuple en ligne  07.04.2015 08h55

Un tribunal indonésien a rejeté lundi le recours de la dernière chance de deux détenus australiens condamnés à être fusillés pour trafic de drogue, mais les avocats de l'Etat et de la défense restent divisés quant à savoir s'il leur reste ou non des voies légales pour éviter la peine de mort. Andrew Chan et Myuran Sukumaran ont été condamnés en 2006 en tant que meneurs d'un plan visant à faire sortir de l'héroïne d'Indonésie.

Les deux condamnés contestaient la décision du tribunal administratif de Jakarta de ne pas entendre leur appel contre le refus du président Joko Widodo de leur accorder la clémence. « Il n'y a plus de recours juridique », a déclaré Me Novarida, chef de l'équipe des avocats de l'Etat, aux journalistes après que les verdicts aient été livrés sèchement devant un tribunal rempli d'avocats et de journalistes. Cependant, l'avocat des deux hommes a dit qu'il plaiderait leur cause devant la Cour constitutionnelle. « Ils ont le droit de vivre, et le procureur de l'État sait que (la loi) leur permet de défendre leur vie », a déclaré Leonard Arpan aux journalistes.

Les deux Australiens figurent parmi les 10 détenus pour trafic de drogue qui doivent être exécutés par un peloton d'exécution sur l'île-prison de Nusakambangan. Les autres membres du groupe comprennent des citoyens français, brésilien, philippin, ghanéen, nigérian et indonésiens. Le Président Widodo refusé de gracier les condamnés en dépit des appels répétés de l'Australie, du Brésil et de la France.

La ministre australienne des affaires étrangères, Julie Bishop, a exprimé sa déception face à ce dernier dernier revers et dit dans un communiqué que Canberra continuerait à utiliser toutes les options diplomatiques pour demander la suspension de l'exécution. L'Indonésie possède de lourdes peines pour trafic de drogue et a repris les exécutions en 2013 après une interruption de cinq ans. Le Président Widodo a promis de n'accorder aucune pitié aux délinquants toxicomanes, disant que l'Indonésie fait face à une « urgence de la drogue ».