La flamme éternelle du Mémorial du Génocide à Erevan, en Arménie, le 24 avril 2015.
Cent ans après que près d’1,5 million d'Arméniens aient été massacrés par les Turcs à l’époque de l'Empire ottoman, une jeune République ensoleillée, montagneuse et enclavée se bat avec le passé pour définir son avenir. Cette semaine, les Arméniens commémorent le 100e anniversaire du début des atrocités avec des concerts, des marches, et demandent que d'autres pays rejoignent les 24 États qui reconnaissent les massacres comme un génocide, le terme utilisé par la plupart des historiens pour définir les événements.
Erevan, la capitale, a été parsemée de violettes et de myosotis, les symboles adoptés pour rappeler le massacre. Des panneaux d'affichage en anglais, arménien et en russe ont exhorté les habitants et les visiteurs à « se souvenir et demander », tandis que d'autres affiches montraient la date « 1915 » en utilisant des épées, des haches et autres instruments utilisés lors des tueries.
Il y a eu quelques manifestations discrètes du sentiment anti-turc -une voiture a été vue trainant un drapeau turc sur le pavé, et quelques autres portaient des affiches ridiculisant l'Azerbaïdjan, une ancienne république soviétique ayant des liens culturels étroits avec la Turquie et qui a été impliquée dans un conflit de voisinage avec l'Arménie suite à l'éclatement de l'Union soviétique.
Coincée entre la Turquie à l'Ouest, l'Iran au Sud, l'Azerbaïdjan à l'Est et la Géorgie au Nord, l'Arménie reste dans une position géopolitique précaire, éclipsée par l'impasse sur le refus de la Turquie de reconnaître les massacres comme génocide. Cherchant un allié puissant, l'Arménie a rejoint l'Union économique eurasienne avec la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie plus tôt cette année. Le président russe Vladimir Poutine était d’ailleurs l'un des quatre leaders mondiaux présents en Arménie vendredi, avec les présidents français, serbe et chypriote.
(Rédacteurs :何蒨, Français)