- Plus
La Belgique fait face à de nombreux défis au début de son mandat de la présidence tournante du Conseil de l'UE
La Belgique exerce depuis le 1er janvier la présidence du Conseil de l'Union européenne (UE) pour un mandat de six mois. Un chemin à parcourir qui ne sera pas facile, car le Parlement européen se prépare à des élections en juin prochain et il y a urgence pour la présidence belge de conclure plusieurs dossiers. Le Premier ministre belge Alexander De Croo a ainsi souligné en décembre dernier qu'il y en avait quelque 150 sur la table.
Pour son treizième mandat à la présidence tournante du Conseil de l'UE, la Belgique a un rôle crucial. Le pays a défini six priorités clés, notamment finaliser le pacte européen sur les migrations, faire progresser la transition économique verte et parvenir à un accord sur un nouveau programme d'aide de l'UE à l'Ukraine.
Malgré ces objectifs, la Belgique connaît un début difficile, assombri par l'annonce soudaine du président du Conseil de l'UE, Charles Michel, de quitter son mandat plus tôt que prévu afin de se présenter aux élections législatives européennes.
Cela représente un obstacle supplémentaire pour la Belgique, qui doit négocier la nomination d'un nouveau président du Conseil de l'UE avant le 1er juillet. Dans le cas contraire, le Premier ministre hongrois Viktor Orban pourrait occuper temporairement ce poste après le mandat de la Belgique, puisque la Hongrie assurera à son tour la présidence du Conseil de l'UE au second semestre de l'année.
L'autre grand défi de la Belgique sera de mener des discussions avec les 27 Etats membres sur les questions relatives aux nouvelles règles à définir et qui régissent la discipline budgétaire des pays membres.
Il en va de même pour la révision à mi-parcours du budget pluriannuel 2021-2027 de l'UE ou encore du projet de soutien de l'UE à l'Ukraine, impliquant une facilité de 50 milliards d'euros pour la période 2024-2027.
Ces dossiers sont en attente de finalisation, nécessitant des compromis qui peuvent faire l'objet de pré-accord et déboucher sur une législation.
"Le projet de soutien à l'Ukraine est une priorité pour l'UE", a souligné Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, lors de l'inauguration de la présidence belge du Conseil de l'UE.
Toutefois, les dirigeants européens ne sont pas d'accord sur l'inclusion de ce projet dans la révision à mi-parcours du budget pluriannuel de l'UE, ce à quoi M. Orban s'oppose.
Pour résoudre ce problème et en vue du sommet européen extraordinaire du 1er février, Mme Von der Leyen a demandé à la Belgique de transformer sa position sur ce sujet en décision politique le plus rapidement possible.
Un autre défi majeur pour la présidence belge est de finaliser le pacte européen sur l'asile et les migrations et d'en assurer l'application dans tous les Etats membres. Bien que le texte ait fait l'objet d'un accord entre Conseil et Parlement en décembre dernier, la Hongrie s'y oppose, assurant qu'elle n'acceptera pas de réfugiés sur son sol.
Le règlement sur l'industrie propre et les nouvelles règles budgétaires pour les Etats membres afin de stimuler les investissements seront aussi au cœur de l'agenda de la présidence belge du Conseil de l'UE.
La préparation au futur élargissement de l'UE est également à l'ordre du jour de l'agenda belge. Les négociations d'adhésion à l'UE ayant été ouvertes pour l'Ukraine et la Moldavie et le statut de candidat accordé à la Géorgie en décembre 2023, la Belgique entend faire avancer ces dossiers, tout en reconnaissant que le processus sera long.
M. De Croo a promis lors de l'inauguration de la présidence belge du Conseil de l'UE que "l'anticipation et la planification stratégique seront les piliers belges dans toutes les sphères d'action de l'UE". Cela renvoie également à la nécessité d'une réforme interne de l'Union afin de préserver sa capacité d'action future", a-t-il ajouté.
Pour accompagner la Belgique dans sa présidence, Mme Von der Leyen a souligné "l'importance d'un dialogue social fort pour soutenir la croissance économique, qui repose sur les personnes et leurs compétences". Elle a dit attendre avec impatience le sommet avec les partenaires sociaux les 14 et 15 février à Val Duchesse, dans la banlieue de Bruxelles, ainsi qu'une déclaration lors de celui organisé à la mi-avril à La Hulpe, au sud de Bruxelles, sur la dimension sociale de l'UE.